~ 042 ~

Temps de lecture : 3 minutes

 

* 

 

Alarich ne bronche pas tandis que Joakim lui désinfecte sa plaie une fois de retour chez eux. L’ambiance reste toujours aussi pesante qu’à la plage et l’adolescent brun-ébène se sent mal pour cette raison. L’air anxieux, il dévisage son frère pour essayer de lire en lui. Il craint le pire et déteste lorsque cette hideuse aura noire l’enveloppe… 

Erika arrive dans le salon à ce moment-là et se fige devant la scène que lui dévoilent ses yeux. Elle y réagit sans attendre,

— Qu’est-ce qu’il s’est passé ? questionne-t-elle.

La figure blessée de son jumeau l’intrigue et l’inquiète.

— Toi, monte dans ta chambre, lui ordonne Joakim d’une voix glaciale.

Il ne veut pas la voir.

— J’allais te le dire, que j’allais obéir comme un toutou. M.D.R. grommelle fièrement l’adolescente en retour.

Elle affiche un air boudeur et fronce les sourcils. 

— J’ai dit, MONTE DANS TA CHAMBRE, lui répète son frère ainé en lui fonçant dessus pour la pousser brutalement contre le réfrigérateur derrière elle.

Il lui assène ensuite une gifle, puis l’attrape fermement et la jette dans l’escalier. Choqué par la dispute, Alarich leur crie d’arrêter en plaçant ses avant-bras devant son visage. Il se crée ainsi une bulle de protection loin de la cruauté humaine… Il ne peut pas les voir se comporter ainsi, non, pas eux !

— En l’absence des parents, c’est MOI le chef de cette maison, alors tu vas apprendre à m’obéir ! vocifère de nouveau l’ainé de la fratrie avec une rage qui terrifie sa cadette.

C’est la première fois qu’il lève la main sur elle et cela l’horrifie.

— Tu n’as pas d’ordre à me donner ! réagit-elle tout de même avec fierté.

Elle se redresse sur les marches l’air de rien, craignant toutefois de se prendre une nouvelle claque. « On ne sait jamais, avec ce fou ! »

— Tu avais sa garde en mon absence ! Espèce de conne ! l’insulte-t-il avec une colère qui ne redescend pas.

Il mime ensuite une gifle pour qu’elle reparte aussi sec au premier étage. Il ne veut plus la voir et l’entendre désormais lui hurler qu’elle le hait, lui en touche une sans bouger l’autre.  

Furieuse, l’adolescente s’enferme dans sa chambre pour pleurer à chaudes larmes. Elle lui souhaite d’aller brûler en enfer ! « Elle répètera tout à leurs parents, il ne s’en tirera pas comme ça, ce connard ! »

~ 041 ~

Temps de lecture : 4 minutes

La vision de son cadet qu’il retrouve finalement, couché face contre terre, dans un coin reculé de la plage où personne ne traine jamais, lacère le cœur de Joakim. Il hurle aussitôt avec effroi : 

— Alaaarich ! 

Il tremble de tous ses membres devant ce spectacle ignoble. Le sol s’effondre sous ses pieds alors qu’il se réalise, pour la première fois de son existence, impuissant face aux évènements…

Sans attendre, il s’agenouille auprès de son frère pour lui balbutier avec désespoir, tout en le tapotant délicatement. Avec terreur, dans un bégaiement maladroit, il le supplie :

— Dis-moi que tu es vivant… Pitié…

— Joa-im… lui renvoie immédiatement son cadet d’une petite voix, avec son habituelle difficulté à prononcer les « K ».

Il reprend lentement connaissance et semble apeuré.

Son aîné pousse une longue inspiration de soulagement et l’attrape au plus vite pour l’enlacer chaudement. Il l’aide ensuite à se relever sur ses petites jambes. 

Du bout des doigts, il lui nettoie le sable qui salit son tendre minois et l’observe de haut en bas pour s’assurer qu’il va bien, mais il aperçoit soudain une vilaine écorchure sur son arcade sourcilière droite… Joakim voit rouge.

Un gouffre s’ouvre de nouveau sous ses pieds. Qui a osé ?

Son impuissance à défendre les siens lui serre la gorge alors qu’il se perd dans de sombres idées de vengeance. 

Il tente cependant de garder son calme devant son frère afin de ne rien laisser transparaitre. Il ne doit pas l’effrayer…

— Peux-tu me raconter ? lui demande-t-il d’une voix plus douce en lui remettant en place une mèche de cheveux brun ébène, comme sa mère. 

— Donné mot, balbutie Alarich en ouvrant sa paume droite pour dévoiler un papier froissé que Joakim récupère vivement.

— Toi pas échant, ajoute immédiatement le petit brun avec angoisse.

Ses yeux s’humidifient devant la haine qu’il voit bruler dans le regard de son aîné. Il ne veut pas…

Désespéré, il sanglote et lui agrippe son sweat-shirt tandis que Joakim s’esclaffe de façon machiavélique devant le message… Dont l’auteur vient de signer sa perte !

« Reste loin de Trisha et le triso vivra heureux ! »

Joakim en reste béat, choqué de réaliser l’absurdité de l’agression de son ange. « Un abruti jaloux aurait donc osé toucher à son frère en s’imaginant lui dicter sa conduite, par la peur et les menaces ? », analyse-t-il, hagard. Il hallucine, serre ses poings si forts que les jointures de ses doigts en blanchissent.

— Oa-iim ? Toi pas méchant, répète son cadet dans un sanglot. 

Il ne veut pas que son aîné s’énerve, il cherche à le rassurer, à lui garantir qu’il va bien, avant de lui demander, armé de son plus tendre sourire, de revenir chez eux. « Qu’il a froid et souhaite retrouver Eri-a ! »

Dans un état second, enveloppé par cette haine qui le consume lentement, Joakim réfléchit déjà aux futurs sévices de Joey Sanders pour avoir osé toucher à son frère. Ce type doit payer pour sa connerie ainsi que sa folie !

— On y aaa ? l’interpelle de nouveau Alarich en fronçant désormais les sourcils. Mai-on !

— On rentre, oui, réagit enfin son interlocuteur dans un soudain retour à la réalité.

Il attrape doucement la main de son petit frère pour revenir tranquillement chez eux.

— Toi pas mé-ant ! insiste encore Alarich avec anxiété. 

— Bien sûr ! Ne t’inquiète pas, lui ment Joakim pour le rassurer.

Il lui offre un sourire affectueux, alors qu’une promesse, qu’il se formule à lui-même, résonne déjà dans son esprit embrumé par la haine…

« Je te détruirais, Joey Sanders. Je vais tout te retirer, t’arracher tout ce que tu chéris le plus, jusqu’à ta liberté, et c’est dans ta gerbe, tes larmes, que je te regarderais te rouler, implorant la mort de venir te sauver de l’horreur de ta vie anéantie. Tu as signé ta perte, ce soir. »

 « Si la haine répond à la haine, comment la haine finira-t-elle ? »

[Bouddha]

• Parodie •

~ 040 ~

Temps de lecture : 2 minutes

 

~ Tell me why – Declan Galbraith ~

♪ Dans mes rêves, les enfants chantent… ♪ 

♪ Une chanson emplie d’amour, pour les garçons et les filles… ♪

♪ Le ciel est bleu et les champs sont verts… ♪

♪ Le rire est le langage universel des hommes… ♪

♪ Puis je me réveille et me rends compte… ♪

♪ Que ce monde est empli de gens dans le besoin… ♪

♪ Dites-moi pourquoi ce monde doit-il être ainsi ? ♪

♪ Dites-moi pourquoi, aurais-je raté quelque chose ? ♪

♪ Dites-moi pourquoi, parce que je ne comprends pas… ♪

♪ Vu que tous ont besoin de quelqu’un… ♪

♪ Pourquoi ne nous entraidons-nous pas ? ♪

♪ Dites-moi pourquoi ? ♪

L'Améthyste