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Temps de lecture : 3 minutes

Joakim croit rêver.

Sa mère se tient là, juste derrière lui, plus radieuse que jamais.

Un large sourire illumine son visage et, alors que sa sœur et son frère se précipitent déjà sur elle, criant leur joie de la retrouver, Joakim reste immobile en la dévisageant de la tête aux pieds. Il affiche un regard empli de mépris, avant de tourner vivement les talons pour monter dans sa chambre, au moment où son père s’approche à son tour de sa génitrice hypocrite. Il détale avant de provoquer un scandale qui pourrait tous les choquer…

Le cœur battant, Raphaël sourit d’un amour décuplé en prenant tendrement sa femme dans ses bras. Elle lui a tant manqué… Il ne lui a pas encore prononcé le moindre mot, trop occupé à plonger dans son regard pétillant qu’il aime tant. Quelle magnifique journée… Son retour le surprend, mais le rend terriblement heureux.

À cet instant, il efface tous les accrochages puérils, la rancœur de son départ précipité en tournée ; il ne veut plus la moindre chicane entre eux… Au lieu de cris et hurlements, il trouvera bien un moment pour discuter calmement, avec son amour ; ils ont tant à se dire, mais il n’est pas pressé. Il ne gâchera pas leurs retrouvailles en l’agressant trop vite…

Peu après, dans sa chambre et après avoir pris une douche, Joakim fulmine encore. Nonchalamment vautré sur son lit avec sa liseuse, il commence à dévorer quelques livres. Il espère que cette activité lui change les idées. Il n’ira pas en cours aujourd’hui, tant pis.

Éva Bauer, de son côté, est aux anges de retrouver les siens, et ce même si elle a vu son aîné fuir à son arrivée. Du Joakim tout craché !

Entourée de ses deux plus jeunes enfants et de son amour, elle s’enthousiasme avec eux et écoute sa fille lui raconter ses deux dernières compétitions. Elle découvre aussi le nouveau membre de la famille, Post-It, l’adorable chiot qui semble appartenir à la « petite copine » de son fils aîné.

Éva flotte sur un nuage de bonheur. Retrouver ces moments de complicité avec les siens lui a manqué.

 

Un peu plus tard, et après avoir souhaité une bonne journée à sa fille qui devait courir au lycée avec leur chauffeur, Éva file faire un brin de toilette avant d’enfiler des vêtements plus confortables.

Elle rejoint ensuite son époux dans leur chambre pour bénéficier d’un peu d’intimité avec lui…

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Raphaël la prend aussitôt dans ses bras pour lui murmurer d’une voix tendre et affectueuse :

— Tu m’as tellement manqué…

— Je suis tellement désolée de t’avoir laissé si longtemps, pardonne-moi mon amour, je te promets que c’était la première et dernière fois que je me montrais si égoïste envers toi !

Raphaël ne souligne pas le mauvais emploi du mot « première » de son épouse, vu son égocentrisme au quotidien. Il est tellement heureux aujourd’hui qu’il a envie de tout, sauf de chercher le conflit !

— Tu avais une nouvelle tournée et devais partir en avance, ce n’est pas un drame ! sourit chaleureusement Raphaël, plus tendre que jamais. « Je sais bien que tu m’aimes et ne ferais jamais rien pour me blesser. N’est-ce pas ?

Discrètement, le père de famille cherche à se faire rassurer. Il en a besoin, d’être réconforté par celle à qui il a promis fidélité pour l’éternité.

— Oui, bien entendu, répond aussitôt Éva avec assurance. D’ailleurs, pour te prouver que je ne vais plus jamais t’abandonner, sache que j’ai pris une année sabbatique ! Je vais donc rester à la maison avec toi à partir d’aujourd’hui !

— Sérieusement ? Mais… est-ce vraiment une sage décision pour ta carrière de t’autoriser cela ? réagit Raphaël sans attendre, sceptique.

Son cœur bondit dans sa poitrine de joie, mais il reste angoissé. Sa moitié lui dit-elle la vérité, ou juste ce qu’il souhaite entendre ? Avec son Éva, il faut parfois savoir lire entre les lignes…

— Je suis Éva Lee, chéri ! Ce n’est pas un an de pause qui va me faire oublier mes fans ! Qui restent moins importants que ma famille. J’ai réellement envie de rester avec vous ! Alors croix de bois, croix de fer, je serai dans cette maison et à L.A. pendant une année entière ! Désormais, le soir, lorsque tu rentreras du boulot, tu me trouveras à la maison !

— Et puis, ainsi, tu auras du temps pour écrire un tas de nouvelles chansons ! sourit Raphaël, réconforté, désormais heureux.

— Sûrement, oui ! s’exclame Éva, enthousiaste, aux anges.

Heureuse et épanouie, dans les bras de cet homme, elle s’émoustille et redevient l’adolescente amoureuse de leurs débuts.

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*

 

 

Pendant ce temps, dans la maison voisine, Noah prend son courage à deux mains pour appeler à nouveau Perrine Martin.

Il commence à en avoir assez de jouer à l’autruche vis-à-vis du manque qu’il ressent de ne plus avoir la présence de la jeune fille au quotidien. Il a besoin d’elle, de son amitié… Sans elle, il se sent vide et s’ennuie de tout et en tous lieux. Pourquoi ne s’en rend-elle pas compte elle-même ? Pourquoi l’a-t-elle laissé tomber aussi subitement après un simple accrochage ? Noah veut des réponses. Elle les lui doit.

 

Contrairement aux jours précédents, Perrine décroche son appel aujourd’hui, mais écourte très vite la discussion. Elle ne sait quoi lui bafouiller, bredouiller ; il la gêne, la perturbe, elle préfère qu’il reste loin d’elle.

 

Malgré son air détaché, Noah lui propose une sortie en ville. « Ils étaient amis, après tout. » Il aimerait qu’ils trainent ensemble…

Perrine reste indifférente et insensible à sa demande, elle doit sortir bientôt avec un ami. « Une autre fois, peut-être ! » lance-t-elle avec désinvolture à son interlocuteur blond qui s’empresse de lui demander où a-t-elle prévu de se rendre. « Peut-être pourrait-il la rejoindre sur place… » Perrine se presse alors de le contredire en lui apprenant qu’elle a un rencard, en vérité. Elle doit raccrocher au plus vite pour foncer se préparer…

 

 

Bien entendu, elle ment ouvertement à son interlocuteur qui accuse douloureusement l’information erronée. Il conclut donc nerveusement la conversation juste après, tout en s’excusant de l’avoir dérangée.

 

Noah souffre aujourd’hui comme jamais. Le fait que sa Perrine ait un rendez-vous avec un autre jeune homme lui retourne encore plus l’estomac qu’Amy qui lui refuse une soirée.

Il en reste désemparé. Dans un accès de colère, il lance son portable contre l’un des murs de sa chambre, tout en braillant aussitôt après. « Eh merdeeeee » avant de courir récupérer les morceaux de son iPhone éparpillés sur son lit. « Pourquoi ressent-il tout cela… » songe-t-il avec détresse. Désespéré, il s’écoeure lui-même : il a honte de moins penser à sa petite amie qu’à une tout autre demoiselle qui vient de lui lacérer le cœur.

« Le karma l’a frappé fort pour son acte ignoble envers son Amy, qui ne mérite pas qu’il apprécie tant Perrine… » se critique-t-il en pensée, la gorge nouée par la culpabilité.

L'Améthyste

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