~ 214 ~

Temps de lecture : 4 minutes

 

*

 

 

Folle de joie et surtout de lui, Amy retrouve en ville son amant de l’ombre. Le concerné l’attend de pied ferme, ou plutôt de moto ferme… Il lui demande rapidement de grimper derrière lui, pour foncer chez Kristofer.

La blondinette est aux anges de se dire que pour une fois, elle est invitée par son amour à l’une de ces soirées VIP chez le millionnaire très sélectif dans ses amitiés.

 

Son cœur bat la chamade alors qu’elle pense avoir franchi une étape avec son amant.

 

Kristofer, qui l’aperçoit arriver chez lui, aux côtés de son meilleur ami, se presse de ricaner avec dégoût que son comparse a ramené la « pute » chez lui.

Amy tombe brutalement de son nuage, quand Joakim prend soudain sa défense en ordonnant à son ami de ne plus jamais lui parler ainsi. « Elle n’est pas un chien et il doit la respecter, s’il ne veut pas avoir affaire à lui. »

 

Amy se sent défaillir de le constater aussi protecteur envers elle. Elle esquisse un discret sourire ému, qui marque son émotion, tandis qu’il lui demande déjà si elle désire une boisson. Il se dirige vers le bar en prononçant cela.

 

Amy est aux anges. Pour une fois, elle est sa reine. Son comportement à son égard semble changer.

 

Pendant toute la soirée, son démon restera à ses côtés à boire, danser et rire, comme à l’époque de leurs nuits endiablées… Elle pourrait en pleurer de joie et remercie en pensée l’arrivée de Jay Kellers dans la vie de sa meilleure amie.

 

*

 

Une heure plus tard, Joakim est enivré par l’alcool et surtout très excité par les courbes de sa jeune amie. Il la dirige discrètement vers les toilettes les plus proches. Une fois là-bas, il la soulève doucement afin de la reposer sur l’évier, tout en lui écartant délicatement les cuisses, entre deux baisers sensuellement déposés sur son cou et ses épaules.

 

Amy comprend rapidement ce qui lui trotte dans la tête et c’est d’un air penaud qu’elle le supplie d’arrêter. « Pas ici… » lui murmure-t-elle timidement, craintive. Elle appréhende sa réaction.

L’air souriant, Joakim la repose délicatement sur le sol, puis lui prend la main pour l’emmener au premier étage, dans une chambre qu’Amy juge spacieuse.

 

— On ne risque rien ? s’intrigue la jeune femme, sceptique. 

— C’est ma chambre, Kristofer n’y met jamais un pied, lui sourit son amant en glissant ses doigts sous ton top.

 

— Oh, la classe, tu as tes quartiers privés ici ?!

— Évidemment, confirme Joakim en la faisant doucement basculer en arrière vers le lit.

— Alors, qu’attendons-nous ? réagit Amy sans attendre, le cœur battant, les joues empourprées à leur maximum.

Elle se dépêche de lui déboutonner son pantalon, tout en se laissant tomber sur le matelas, à ses côtés.

 

« Dieu bénisse Jay Keller… » songe-t-elle alors que leurs corps nus ne font plus qu’un, une fois encore…

 

[J’admire les femmes.] Elles ne sont pas les égales de l’homme, elles leur sont de très loin supérieures, n’ayant pas leurs navrantes naïvetés. Elles font de triomphales veuves.

[René Fallet]

~ 215 ~

Temps de lecture : 3 minutes

 

*

 

Le lendemain, à l’aube et après une nuit d’amour avec son compagnon Shane Helms, Kristofer se laisse aller à quelques plaisanteries sur l’oreiller.

Des boutades fréquentes et constamment dirigées envers une certaine jeune femme.

Shane ne l’écoute que d’une oreille, trop occupé à lui caresser le sexe. Il a hâte de remettre le couvert…

— Si seulement cette conne de Trisha pouvait savoir ce qu’il se passe dans la chambre d’à côté ! pouffe Kristofer d’un air malveillant. Ils ont dû baiser comme des bêtes, avant de s’endormir peinards, dans les bras l’un de l’autre !

Un sourire fourbe se dessine sur son visage. Il jubile !

Blasé par sa puérilité, Shane se contente d’ignorer sa réplique.

— Tu boudes ? lui demande Kristofer en esquissant un air gêné devant le silence de sa moitié. Parle, dis-moi ce que t’en penses, toi ? Il faudrait que la bouffonne sache ce que fait son mec, sans que Joakim ne sache jamais que ça vient de moi ! Tu as des idées ?

— Lâche-moi avec tes conneries. Combien de fois vais-je devoir te dire que je me moque de la vie de Joakim ! s’énerve Shane en sautant hors du lit, excédé. « Je vais me préparer, je dois y aller. »

Kristofer le suit rapidement et le regarde s’habiller, l’air penaud :

— Excuse-moi…

— Pas grave, soupire Shane, blasé.

— Je peux te poser une question ? demande timidement Kristofer.

— Oui ?

— Eh bien, comme tu es presque tout le temps ici, je me demandais si tu ne voulais pas emménager officiellement ? Je pense qu’on est prêts, maintenant…

— On ne l’a jamais été, ce n’est pas aujourd’hui qu’on va l’être, se refroidit Shane, les poils hérissés par un frisson.

— Mais chou ! Tout va bien aujourd’hui, et on est tellement bien ensemble ! Pourquoi refuses-tu ? De toute manière, tu as déjà tellement de chemises dans mes armoires que c’est comme si…

— J’AI DIT NON ! Tu vas entrer ça dans ton crâne un jour, oui ! s’emporte Shane, furibond. Si tu as l’intention de me répéter tes conneries toutes les semaines, autant qu’on arrête parce que tu m’emmerdes !

— Bébé… bafouille Kristofer en déglutissant péniblement,

— On est bien, pour l’instant ! On est parfaits ! Notre situation est géniale, alors tant que tu ne voudras que te faire du bien avec moi, je serai là ! Pour tout le reste, oublie-moi ! Nous ne sommes PAS ensemble !

Il termine sa réplique en déposant un doux et sensuel baiser sur le bout des lèvres de son amant.

— Je t’aime… soupire Kristofer en réponse à son baiser. On se voit ce soir, finalement ?

— Oui, bien sûr. À ce soir, mon ange. répond Shane d’une voix plus tendre, avant de tourner les talons pour sortir de la pièce.

~ 216 ~

Temps de lecture : 3 minutes

 

*

 

Une heure plus tard, Joakim est de retour chez lui après avoir ramené Amy chez elle. Les deux ont filé de chez Kristofer sans demander leur reste afin de ne pas le croiser.

Joakim est fourbu, il a peu dormi et gare rapidement sa moto dans le garage. Il pense déjà à prendre une douche, comme il n’a pas eu le temps de le faire chez son ami. Stressé, il attrape soudain son téléphone et appuie sur le prénom de sa rouquine, et ce même si, pendant tout le trajet, il était tiraillé par l’envie de l’ignorer complètement aujourd’hui.

Tout aussi furieuse que lui, Trisha ne décroche pas son appel. Ça lui fera les pieds, à ce crétin qui a osé la planter la veille ! Non, mais… Pour qui se prend-il, cet idiot ?

Fou de rage, Joakim ne rêve désormais plus d’une douche revigorante, mais plutôt de courir déverser sa rage sur son sac de sable, dans sa chambre. Cette fille a le don de l’énerver, comme personne !

Il est au bord de l’explosion alors qu’il pénètre dans la pièce principale de sa maison.

Toute la famille est sur place, réunie au salon, discutant autour de la table, riant joyeusement. Ils semblent se préparer à déguster un copieux petit déjeuner.

Joakim pourrait en prendre un pour taper sur l’autre…

leur bonne humeur l’agace au plus haut point, quand lui a envie de tout casser.

— Tiens, Joakim ! lance soudain son père, d’une voix chaleureuse et pleine d’entrain, sitôt qu’il l’aperçoit. « Tu te joins à nous ? » Je suppose que tu n’as pas mangé ! »

Raphaël prend sur lui pour ne pas incendier ce fils qui a encore découché. Il ne veut pas gâcher la bonne ambiance qui règne ce matin, puisqu’il a tout fait pour l’établir : son réveil aux aurores pour filer à la boulangerie dans le but de ramener des donuts et diverses viennoiseries à sa marmaille. Cela fait longtemps qu’ils n’ont plus partagé de petits déjeuners en famille et il sait qu’ils font terriblement plaisir à ses enfants.

Bouillonnant, Joakim serre les dents pour s’empêcher d’envoyer quelque chose de cinglant à son père. Vu son état de rage, il sait que son paternel ne s’en remettra pas s’il lui déverse soudain sa fureur. Il serre donc les poings, inspire un grand coup, tente de retrouver son calme, quand tout à coup…

… La porte d’entrée s’ouvre soudain derrière lui, poussée par une star de la musique qui rentre de tournée, exténuée par un long voyage.

— Coucou mes amours !!!

L'Améthyste

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