~ 172 ~

Temps de lecture : 5 minutes

 

*

 

♪ Unless You Mean It – Chris Mann ♪

Dès la fin de la chanson, Joakim tend un bras vers elle pour l’inciter à se rapprocher.

Il lui esquisse un doux sourire. Elle rougit comme une pivoine. Cette chanson lui a crié ses sentiments en lui faisant une très explicite demande… « If you want to be my boyfriend… »

Le jeune Bauer la respecte énormément ce soir, alors qu’il l’a toujours prise pour une moins que rien jusqu’à aujourd’hui. Elle l’a impressionné, mais il a désormais l’impression de lire dans son regard une tristesse infinie. Il ne comprend pas ce changement brutal d’émotion, puisqu’elle semblait enjouée et pleine de vie lorsqu’elle chantait pour lui…

Sans réfléchir, il l’attrape soudain pour la rapprocher de lui et l’enlacer affectueusement. Il se sent responsable de sa peine et ne sait comment l’éponger, tandis qu’Amy, désemparée, désespérée, les bras le long du corps, le laisse la câliner et la serrer contre lui. Son cœur se brise car elle réalise la force de ses sentiments pour lui, alors qu’elle n’a pas le droit de l’aimer… Lui qui ne la choisira jamais réellement. Lui qui ne la verra jamais comme un premier choix.

Pourtant, et malgré que sa raison lui ordonne de le repousser pour prendre enfin les décisions justes à son égard, elle refuse de posséder ce courage. L’héroïsme implique bien trop de conséquences et elle n’est pas un super-héros. Lui non plus, d’ailleurs. Ils ne sont que des loosers… Mais elle a encore besoin de ses bras.

Une larme roule le long de sa joue. Joakim se relève du lit pour l’enlacer doucement par la taille.

— Je suis désolée, j’ai une poussière dans l’œil… soupire-t-elle, l’air triste, tendrement blottie contre lui. Alors, comment tu l’as trouvée, ma cover ? ! Tu as aimé ?

Pour unique réponse, Joakim libère sa taille pour lui prendre délicatement les mains, entrecroisant ses doigts entre les siens. Il s’empare de ses lèvres juste après.

Tell Me That You Need Me // Tu peux me dire que tu as besoin de moi

Tell Me That You Care // Tu peux me dire que tu t’intéresses à nous

You Can Tell Me That You’re Close To Me // Tu peux me dire que tu es près de moi.

And Always Will Be There // Et le sera toujours

You Can Tell Me Not To Hurry // Tu peux me dire de ne pas aller trop vite.

Before I Walk I Have To Crawl // Tu peux me demander l’impossible

You Can Tell Me Anything // Tu peux me dire ce que tu veux

Anything At All // Vraiment ce que tu veux

But Don’t Say It // Mais ne le dis pas

Don’t Scream It // Ne le crie pas

Don’t Whisper It // Ne me murmure pas

Don’t Even Think It // N’y pense même pas

Don’t Call It Love Unless You Mean It // N’appelle pas ça de l’amour prématurément.

Unless You Mean It

Tell Me All Your Secrets // Dis-moi tous tes secrets

And All Your Little Lies // Et tous tes mensonges

You Can Tell Me Why You’re Up At Night // Tu peux me blablater que t’es debout toute la nuit,

I’ve Always Wondered Why // Je m’inquiéterais des raisons

You Can Tell Me When You’re Flying // Tu peux me dire quand tu es heureuse

And You Can Tell Me When You Fall // Et aussi quand tu es au plus bas

You Can Tell Me Anything // Tu peux dire tout ce que tu veux au fond.

Anything At All // Vraiment tout ce que tu veux

 Après un long et langoureux baiser, Joakim lui fait l’amour avec une tendresse jamais égalée encore, avec elle. Ce n’était pas prévu… Mais aujourd’hui, Amy Wills a su montrer une autre facette de sa personnalité. Elle n’est plus à ses yeux l’être insignifiant et sans intérêt, la femme-objet qui fatigue et hurle son amour bêtement et à tout va. Oui, ce soir, elle lui a paru différente. Elle s’est épanouie en chantant devant lui et a ouvert son cœur, d’une façon plus touchante que les fois précédentes. Aujourd’hui, il ne peut plus la briser. Il en a déjà trop fait… Sans qu’il le réalise, celle qu’il respectait si peu avant ce soir l’a ému et touché. Atteint. Elle était merveilleuse alors qu’elle chantait devant lui. Elle est vraiment faite pour cela et Joakim ne veut pas que ces feux ardents qui sommeillent en elle s’éteignent brutalement. Il ne peut plus la détruire. Il en a déjà trop fait… Il souhaite qu’elle reste ainsi. Fascinante. Irrésistible et adorable.

But Don’t Say It

Don’t Scream It

Don’t Whisper It

Don’t Even Think It

Don’t Call It Love Unless You Mean It

 Et puis, après tout, il n’est ni marié à sa rousse ni habitué à jouer les couples modèles.

[ Je suis vide de sentiments.
Porté par des gestes inconscients.]

Il ne veut pas aimer, il ne sait pas manier l’amour, il ne veut pas de cette chose que l’on appelle l’attachement. Il refuse ces liens précipités. Cette obligation d’appartenance exclusive.

« Alors, fuck… » songe-t-il en pénétrant doucement sa partenaire, sensuellement accrochée à lui et plus amoureuse que jamais. La pauvre recommence malheureusement à y croire…

~ 173 ~

Temps de lecture : 3 minutes

 

*

 

Le lendemain, Trisha s’est ennuyée comme un rat mort, au lycée. Et pour cause, son petit ami et son binôme n’y sont pas venus, aujourd’hui  ! Elle s’inquiète donc pour la graduation de la blondinette qui n’a pas d’assez bons résultats scolaires pour se permettre d’imiter le laxisme de son compagnon.

Elle appelle donc la concernée en sortant de cours. Une sonnerie, puis deux, trois…

« Bonjour, c’est Amy. Laissez un message après le bip et je vous rappellerai… Peut-être  !

Trisha insiste. Que peut donc bien faire son interlocutrice, et pourquoi ne lui répond-elle pas  ? Leur relation est houleuse en ce moment, mais leur amitié n’en est pas pour autant menacée. Jamais sa bestie n’ignorerait volontairement ses appels  !

— Salut, décroche enfin Amy, à la troisième tentative. Je suis occupée, là. Qu’est-ce que tu veux  ?

— Juste te demander ce que tu fais. Ça fait trois jours que tu sèches les cours, et hier tu n’étais pas en ville avec Noah et les autres, sans rien me dire, à moi…

— Tu as mis trois jours à remarquer mon absence… ricane Amy, moqueuse, pourquoi reviens-tu vers moi aujourd’hui  ? Ton copain se moque de toi et tu t’ennuies ?

— Tu me manques, c’est tout, soupire Trisha en essayant de garder son calme malgré son acidité. J’aimerais qu’on se voie, j’aimerais qu’on se parle, et…

— Tu ne m’as rien dit pour le mannequinat. Je l’ai appris par Noah, crache Amy, acerbe. Est-ce que tu te rends compte de l’humiliation que j’ai ressentie  ? Il ne se doutait même pas, lui, que je n’étais pas au courant. Alors tes beaux discours sur l’amitié, tu peux te les foutre là où je pense. Tu ne m’as plus considérée comme ton amie le jour où tu t’es imaginé que je pouvais m’intéresser à ton mec  !

— J’avais mes raisons, tu n’arrêtais pas de parler de lui, se justifie honteusement Trisha. Et, et…

— Je n’en ai rien à foutre de tes jérémiades, les faits sont là, tu as été garce avec moi et tu reviens me voir un jour où tu t’ennuies  ? ! Va te faire foutre  !

— Parce que tu penses que je m’ennuie  ? ! Alors que je m’apprête à monter dans le bus pour aller à Click Models  ! Je t’appelais pour t’en parler, pour te demander si, à la fin du shooting, tu voudrais qu’on aille à la plage, ou quelque part, rien que toutes les d…

— Je t’emmerde avec ton shooting  ! Je t’emmerde avec tes sorties  !

Trisha raccroche pour interrompre cette conversation qui commence à devenir trop désagréable. Ses mains en tremblent de rage et, d’un geste vif, elle range son téléphone dans son sac à main. Elle soupire ensuite, tout en battant des cils pour empêcher une vague de larmes de dévaler le long de ses joues.

Elles se l’étaient toujours promis…

Que leur amitié ne serait jamais mise en péril. Que ni les hommes, ou n’importe quel autre stratagème de la vie, ne pourraient jamais réussir à les éloigner…

Elles se l’étaient promis…

~174 ~

Temps de lecture : 4 minutes

 

*

 

En fin d’après-midi et après sa séance photo, Trisha se relaxe sur le sofa du salon de l’agence. Elle vient de boire une canette de Coca pour se désaltérer et l’a posée sur la table devant elle.

Le regard dans le vague, nonchalamment posé sur un collègue qui pose encore, lui donne un sentiment de vide. Elle semble Désemparée.

Elle n’a pensé qu’à sa meilleure amie depuis leur altercation téléphonique et a besoin d’un petit remontant, d’un boost au moral pour lui requinquer son humeur. Dans le but d’obtenir ceci, elle extrait son téléphone portable de son sac avec l’idée de téléphoner à son compagnon. Un sourire commence déjà à se dessiner sur ses lèvres, comme chaque fois qu’elle se prépare à entendre sa voix.

— Salut, lui répond sans attendre Joakim, après seulement deux sonneries.

— J’ai eu une journée épuisante, et toi  ?

— Je te rappelle plus tard, Trisha, je suis occupé, là.

— Ça marche. Je t’embrasse.

Elle raccroche, tout en déglutissant avec douleur. Y avait-il une explication à tout cela  ? Sentait-elle le pâté, ou quelque chose d’encore plus malodorant  ? À croire que plus personne ne pouvait la voir en peinture. Elle soupire en baissant les yeux en direction de la moquette sur laquelle les pieds de la table basse ont laissé des traces bien visibles.

L’un de ses collègues lui demande soudain, en se rapprochant, l’air souriant :

— Fatiguée  ?

— Hum… Jay, c’est ça ?

— Exact, confirme le concerné en jetant sa canette vide dans la corbeille près du distributeur. Fernando ne veut pas qu’on en abuse. Si tu veux garder de bonnes relations avec lui, évite de trop en boire quand il est dans les environs. Le distributeur n’est pas réellement là pour nous, les modèles, explique gentiment Jay en s’asseyant près de la jeune femme.

— Merci du conseil, rougit honteusement Trisha, tout en se décalant sur le sofa pour faire de la place à son collègue.

— Tu as prévu quelque chose  ? Parce qu’on pourrait se prendre un café à l’extérieur. Si cela t’intéresse.

— Tu es direct, toi, au moins, sourit Trisha d’un air amusé, avant de décliner poliment son offre.

— Ça m’aurait étonnée que tu n’aies pas déjà un copain, soupire Jay, l’air déçu. Ça doit être celui qui est venu t’accompagner pour ton premier jour. Le chanceux. Bon, eh bien, ce n’est pas grave  ! Si tu changes d’avis, pour une raison ou une autre, je suis ici pour encore une heure  !

— C’est noté  !

Jay se relève du canapé pour rejoindre le photographe masculin, tandis que Trisha rappelle son petit ami.

— Je t’ai dit que j’étais occupé, Trisha, lui répond froidement Joakim en décrochant à la première sonnerie.

— Je suis désolée. Mais tu me manques. On ne s’est pas vus de la journée, et… Je voulais savoir si on se voit, ce soir  ? Tu passes chez moi  ? On peut aller manger dehors, si tu veux…

— Je ne pense pas. Demain, peut-être. conclut Joakim avec hâte en raccrochant son téléphone pour l’éteindre juste après, las.

Il a le nez dans les actions des hôtels Peninsula de son ami Kristofer, il n’a pas la tête à se soucier des envies et caprices de sa compagne. Dieu qu’elle peut l’horripiler, parfois…

Trisha, le cœur gros, range une nouvelle fois son téléphone dans son sac à main, avant de rejoindre son ami mannequin pour l’informer que, finalement… elle accepte sa proposition.

Jay exulte suite à son acceptation et fait une danse de la victoire. Trisha rit et le trouve charmant, drôle et adorable.

L'Améthyste

⚠️ JavaScript est requis

JavaScript est actuellement désactivé dans votre navigateur.

Ce site nécessite JavaScript pour fonctionner correctement. Veuillez l'activer pour continuer votre navigation.

Comment activer JavaScript :

Chrome / Edge :

  1. Cliquez sur les trois points (⋮) → Paramètres
  2. Confidentialité et sécurité → Paramètres du site
  3. JavaScript → Autorisé

Firefox :

  1. Tapez "about:config" dans la barre d'adresse
  2. Recherchez "javascript.enabled"
  3. Définissez sur "true"

Safari :

  1. Safari → Préférences
  2. Sécurité → Activer JavaScript

Rechargez la page après avoir activé JavaScript