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Temps de lecture : 4 minutes

 

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Vers sept heures du matin, Trisha arrive pour sa première journée à Click Models. Joakim l’a accompagnée à moto après qu’elle ait longuement insisté pour cela. Le stress la rongeait, elle avait terriblement besoin de sa présence  !

Il l’embrasse une dernière fois, devant le bâtiment, avant de lui murmurer qu’il doit y aller, qu’il a des choses à faire, ce matin où ils n’ont pas cours.

Trisha grimace, déçue de devoir le quitter, avant de le libérer pour qu’il fasse vrombir sa moto pour s’échapper.

Elle le reverra très vite, car ils prévoient de manger ensemble ce midi. Pourtant, dix minutes avant l’heure convenue, il l’appelle pour annuler leur lunch. Un imprévu…

Elle ne le sait pas encore lorsqu’elle regarde sa moto s’éloigner, le cœur battant. Elle l’aime tant… Qu’elle ne voit que ses qualités, en s’habituant à ses défauts.

Son désormais patron, Fernando Cruz, l’accoste dès qu’elle met un pied entre les murs de son agence. Il semble souriant, comblé, ravi.

Il note une qualité de plus à son CV  : elle est pile à l’heure  ! Il lui offre un large sourire. Ils vont bien s’entendre  ! lui clame-t-il, alors qu’elle apprécie déjà son côté avenant.

— Viens, ma belle, je vais te présenter l’équipe, propose-t-il ensuite.

Trisha se rendra rapidement compte qu’ici, tous adorent leur boss. Une ambiance de travail incroyablement sereine a l’air de régner entre ces murs. Elle est déjà aux anges de faire désormais partie de leur équipe  !

Mais oui, Fernando sait maintenir une atmosphère agréable dans son agence en agissant pour qu’ils soient tous plus que des collègues. Dans ce but, ils sortent souvent ensemble après le boulot.

Au-delà de cette facette joyeuse, gaie et festive, Fernando peut également se révéler extrêmement autoritaire et strict.

Trisha s’en rend rapidement compte quand, entre deux plaisanteries de présentation de la nouvelle, il gronde sévèrement une autre de ses mannequins pour cinq minutes de retard. «  Que cela ne se reproduise pas, ou elle n’aura plus que ses larmes pour pleurer sur la perte de son CDI  !  », précise-t-il avec calme et assurance. L’accusée s’excuse et lui promet de ne plus recommencer.

Les plaisanteries reprennent ensuite et la rouquine apprécie cela  : cette bande ne se laisse pas aller à la mauvaise humeur, même après un moment tendancieux. Ils sont géniaux  ! et remercie intérieurement son petit ami de l’avoir incitée à les rejoindre.

— Je te laisse entre les mains de Ricky, annonce Fernando en direction de Trisha, une fois les présentations achevées.

Ricky Mason, quadragénaire prodige de la photo, est le photographe féminin de la boite depuis une dizaine d’années. Il travaille aux côtés de Thomas Ortis, un ancien ami de fac de Fernando, qui, lui, s’occupe des modèles masculins.

Un quart d’heure plus tard, Trisha se retrouve dans la changing room avec deux désormais collègues, Clara Goodman et Carrie Garner. Les trois discutent en se mettant en tenue avant de présenter la nouvelle collection d’un grand couturier…

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Temps de lecture : 2 minutes

 

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Ailleurs, au New Beverly Cinema, à Hollywood, Andréas retrouve sa petite amie. Il arrive de son université après deux rames de métros, tandis que Jenny est venue en bus.

Le couple souhaite voir le nouveau Wolverine, en amoureux, mais le téléphone d’Andreas sonne soudain. Zack le cherche partout, il vient de sortir de cours et il aimerait retrouver son binôme en ville. Il souffre terriblement que Jenny l’accapare tant en ce moment, son ami lui manque, et il espère sincèrement que celui-ci ne refuse pas sa proposition.

Andreas demande alors à sa naine, tout en bloquant le micro de son téléphone, si le fait que Zack les rejoigne la derange  ? Jenny soupire un « pas fan de l’idée » : Elle préfère rester en tête-à-tête avec son amoureux. Le jeune Cobain lui sourit, puis annonce à son meilleur ami qu’il a déjà prévu quelque chose…

Zack râle, est déçu, la conversation prend fin sur son agacement.

Voyant son compagnon affecté par le fait de blesser son binôme, Jenny plaisante aussitôt pour lui rendre le sourire. Il faudrait que Zack trouve une copine, lui aussi ! Ainsi, il lâcherait un peu la grappe de son homme ! Andreas soupire, l’air blasé  : le jeune Muller est exigeant en matière de filles…

Exigeant et profondément malheureux, Zack est en ce moment enfermé dans sa chambre à cogner son sac de sable. Heureusement qu’il pratique depuis longtemps ce sport qui lui apprend à canaliser et maitriser ses émotions. En effet, nerveux et impulsif, il aurait pu exploser depuis déjà bien longtemps, tant son meilleur ami sait se montrer ingrat dès qu’il récupère sa Jenny. Le jeune Muller déteste cette attitude profondément égoïste, car lorsque le concerné sombre dans le désespoir après une séparation avec sa « garce », il court toujours dans les jupes de son fidèle ami. Pourtant, la réciproque ne peut jamais être possible ! Zack, de son côté, peut sombrer aussi profond qu’il le désire, creuser sa dépression jusqu’à traverser l’écorce terrestre, c’est à peine si on le remarque, voire simplement s’en préoccupe !

Il cogne alors son sac de sable en imaginant qu’il porte le faciès de cette voleuse d’ami, cette folle de Jenny !

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À Pacific Coast Beach, Noah et Joakim se relaxent après quelques figures de breakdance. Les autres Drifterz se sont déjà tous enfuis, dans le but de vaquer à leurs occupations respectives. Seuls restent les irréductibles… avise Noah, l’air amusé, tout en se massant le coude à cause d’une légère douleur qu’il traîne depuis quelques jours.

— Tu devrais lever le pied quelques jours, le temps que cela passe, conseille Joakim en fixant le bras de son ami d’un air suspicieux. Ça serait ballot que tu te blesses juste avant le championnat.

— Ne t’inquiète pas, c’est juste une douleur musculaire, répond gentiment Noah avec assurance et en admirant l’horizon.

— Ça y est, nous sommes infestés de touristes, informe Joakim, changeant finalement de sujet.

Son regard se pose sur une famille d’écrevisses cramées au soleil.

— Je te vois, tu as envie de te moquer d’eux ! s’amuse aussitôt Noah.

Il songe au fait que sa peau blanche ne bronze jamais, elle aussi. En revanche, son cousin conserve en permanence une couleur mate, tout comme son père. L’injustice de la vie…

— Au fait, reprend ensuite le blondinet.

— Quoi ? l’interrompt immédiatement Joakim, les sourcils froncés.

— Hey, tout doux ! Je voulais juste te dire que toi et Trisha, vous formez un couple génial.

— Ah, ok. Bah… cool.

— Je sais que tu n’aimes pas qu’on se mêle de ta vie, mais je me devais de te le dire, appuie Noah, l’air chaleureux, avant de taquiner ensuite son meilleur ami, sans quitter l’Ocean du regard. « Au début, je dois t’avouer que j’avais presque de la peine pour elle, d’être tombée dans tes griffes, mais ensuite, j’ai réalisé que vous alliez vraiment bien ensemble. La vie de couple t’a fait du bien ! T’as changé, avec elle. Vraiment. Trisha est une fille formidable. Vous êtes formidables ! Tu es tout mignon maintenant ! »

— J’me casse, fait semblant de s’offusquer Joakim en mimant une tentative de fuite.

Il prend ces compliments avec humour, parce que son interlocuteur est son binôme, mais il ressent une gêne infinie, un énervement croissant, face à la perfection de son histoire avec sa rouquine. Il se sent embarrassé face à leur bonheur. Il n’aime pas ça  : les sentiments sont des futilités qui menottent les gens et leur font perdre toute acuité de jugement.

— Et toi, tout va bien, de ton côté ? questionne-t-il en direction de son ami blond.

— Ça peut aller, mais je pense que c’est moins l’extase qu’entre toi et Trisha, renvoie Noah, l’air souriant, amical.

— Tu peux arrêter d’avoir une tête de niais comblé dès que tu ouvres la bouche ? Tu n’es pas obligé de dégager une euphorie constante, tu as le droit d’exprimer réellement ce que tu as sur le cœur.

— Je… bégaie Noah en déglutissant, l’air surpris, puis honteux, avant de laisser tomber avec lassitude. « Que veux-tu que je te dise… ? Que mon couple part en sucette ? Amy est fuyante. Je suis persuadé qu’elle ne m’aime plus, si elle m’a déjà aimé un jour ; je pense être un jouet pour elle. Je pense qu’elle se moque de moi depuis le début. Pourtant, je fais l’autruche et continue cette histoire d’amour de merde. Voilà, tu es content ? »

— Et qu’en est-il de Perrine ? envoie subtilement Joakim.

— Quoi, Perrine ? Si toi aussi tu penses que je vais aller la chercher, après qu’elle m’ait traité comme de la merde, tu te fourres le doigt dans l’œil ! s’excite Noah dans une tirade d’auto-défense non calculée.

Le blondinet en a assez que ses amis lui mentionnent le prénom de Perrine à tout bout de champ. Sa langue se délie et il devient soudain un moulin à paroles sur le sujet de la danseuse des Tigers. Les critiques et compliments affluent, il ne s’arrête plus. Elle est géniale, mais également très prétentieuse ! Sous ses airs assurés, elle cache un côté timide et introverti ! Elle n’aime pas le soleil ! Mais, elle apprécie pourtant être à la plage ! Plus particulièrement dans sa crique préférée, qu’il connait, bien évidemment. Il cite son nom et son emplacement. Joakim l’écoute sagement déblatérer tout cela, l’air ahuri. Cette crique, uniquement accessible en bateau et non loin d’ici, a une vue magnifique ! Les deux ex-amis y sont allés, un jour. Noah mentionne ensuite le goût très prononcé de Perrine pour la malbouffe ! Mais également pour les salades vertes ! Elle peut se gaver de burgers, pour ensuite vanter la nourriture diététique dès le lendemain ! Culpabilité, ou folie ? Au final, Noah se surprend à rire devant son ami, tout en lui demandant si lui aussi ne trouve pas que Perrine Martin est l’incarnation du mot contradiction ?

Joakim lui renvoie qu’il a sans doute raison, tout en songeant que son cousin est un idiot de ne pas réaliser ses sentiments pour sa Française…

L'Améthyste

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