~ 157 ~

Temps de lecture : 2 minutes

 

*

 

Deux heures après, Joakim rejoint sa petite amie au lieu convenu. Sans attendre, elle l’enlace passionnément, malgré la présence de nombreux lycéens autour d’eux. Tous se pressent vers la sortie de l’établissement, mais personne ne pose le moindre regard sur eux, à part Amy, de loin, qui se ronge les ongles de stress de les voir échanger ainsi leur salive avec passion.

— Noah, on s’éclipse ? marmonne-t-elle à son blond en se lovant sensuellement contre lui.

Elle le tire ensuite loin de la foule et il la suit sans rechigner, tout en plaisantant rapidement  :

— Oh oui, vas-y, mon corps est tout à toi  !

— Tu voudrais filer pour la journée  ? propose Amy en se mordillant la lèvre inférieure d’agacement.

— Je n’ai aucun cours important, alors ça me va, oui, acquiesce chaleureusement Noah. Mais, et toi  ? Tu voudrais rater ton cours de maths, alors que tu en as besoin avant la fin de l’année  ? If you see what I mean…

Noah l’enlace tendrement en lui susurrant cela.

— Tu connais mon emploi du temps  ? ! s’interroge Amy en le dévisageant avec suspicion.

— Eh oui  ! Sois donc heureuse de m’avoir, quand je te dis que tu as choisi le meilleur  ! N’hésite pas à déguster la moindre seconde en ma compagnie  !

Il rit et bombe le torse de fierté à la fin de sa réplique.

— C’est vrai, tu es le meilleur… sourit timidement Amy, le cœur serré, honteuse mais aussi désespérée de ne pas savoir l’aimer autant qu’un autre jeune homme.

 

*

 

Ailleurs et peu après, en ville, Andreas Cobain râle sur sa schtroumpfette qui lui a, une fois de plus, dérobé son téléphone portable pour le fouiller  ! Il s’agace de ses stratégies idiotes qui lui prouvent sans arrêt son manque de confiance en lui.

— Tain’, t’es chiante ! ! ! râle-t-il en récupérant son iPhone de ses mains.

— C’est qui, «  Estelloo  »  ? questionne Jenny en lui tirant une oreille. Parle  ! Infidèle  ! Parle ! ! ! !

— Tain sérieux, faites des gosses, qu’ils disaient, faites des gosses  ! ! ! fait semblant de grogner Andreas pour faire rire les autres Drifterz qui les regardent d’un air amusé.

La bande déjeune ensemble, comme souvent.

— Un jour, tu sais que je me vengerai pour toutes ces moqueries sur ma taille, et tu n’auras que ta main droite pour pleurer, mon petit ! prévient Jenny en lui pinçant amoureusement une fesse.

— Dixit celle qui n’est tellement rien sans moi qu’elle traverse presque toute la ville pour me voir le midi ! ! rit Andréas en enfermant sa naine dans ses bras. Tu ne peux pas te passer de moi, c’est beau  !

— Ne te méprends pas, je ne suis amoureuse que de ta carte bleue, chéri  ! se défend Jenny en riant et en jouant les duchesses pour que son interlocuteur éclate de rire :

— Alors ça, c’est vraiment le seul truc qui ne pouvait pas te servir d’argument !

— Mais chut  ! s’esclaffe Jenny à son tour, et puis faut pas le dire aux autres que t’es pauvre, merde  ! Et notre image de marque, qu’est-ce que t’en fais, hein  ? !

~158 ~

Temps de lecture : 4 minutes

 

*

 

Trisha et son compagnon viennent tout juste de commander leur repas de midi dans un restaurant en bord de mer. Aujourd’hui, le temps est splendide et la douce brise qui se diffuse dans l’air est assez plaisante. La jeune fille se fait légèrement décoiffer et c’est gracieusement, à l’aide de ses doigts, qu’elle remet parfois en place ses magnifiques cheveux roux. Joakim la regarde avec tendresse pendant qu’elle lui parle de tout et de rien, se réjouissant du spectacle que lui présentent ses yeux. Il la trouve magnifique et incroyable et, parfois, il se questionne sur ce qu’elle a pu voir en lui pour s’accrocher autant à sa personne. Il ne la mérite pas, mais un sourire discret s’affiche sur ses lèvres. Il est ravi de l’avoir, sa rousse, mais fait semblant de l’écouter alors qu’elle parle chiffons, mode, ou peut-être soldes ; il s’est perdu dans son flot de paroles.

— Alors, qu’est-ce que tu en penses ? Lui fait-elle soudain, souriante.

— Euh… Je pense que tu as tout d’un mannequin, affirme Joakim avec assurance en s’adossant un peu plus confortablement sur son siège en osier.

— Hein ? s’interroge aussitôt Trisha, sceptique, tout en rougissant tout de même suite au compliment. Merci, c’est flatteur ! Mais je ne vois pas le rapport avec ce dont je te parlais ! Tu ne m’écoutais pas, hein ?

— Je parle sérieusement, Trisha. Regarde-toi. Tu n’y as jamais pensé ?

— Euh, non. C’est pas du tout un truc qui me tente.

— Je ne comprends pas pourquoi. Tu es faite pour le mannequinat ? Regarde-toi… 

— Je ne suis pas trop mal, c’est vrai, rit la rouquine en remettant une mèche de cheveux en place. Tu aimerais que je sois mannequin, toi ? 

— Je me fiche de ce que tu fais, mais tu as le physique et la personnalité pour.

— Comment ça, la personnalité pour ? 

— Tu es sublime et tu le sais. Chacune de tes mimiques, chacun de tes mouvements, rappellent à quel point tu aimes être la plus belle, à quel point tu te nourris du regard de la foule, tu…

— Je ne fais pas exprès d’être comme ça, désolée si j’ai l’air d’en faire trop, coupe Trisha avec une honte grandissante. Je ne voulais pas paraître prétentieuse, je…

— Tu t’excuses d’être magnifique ? Sois plutôt fière de l’être ! 

— Tu as quelque chose à te reprocher ? Pourquoi es-tu aussi adorable ?! Taquine Trisha en esquissant un sourire malicieux.

— Je ne suis pas adorable, souffle Joakim, je te vois, c’est tout.

— Mais pourquoi aujourd’hui ? Tu me diras, vaut mieux tard que jamais, car tu auras mis le temps, pour te rendre compte que tu sors avec la plus belle fille du lycée ! 

Elle prend ses compliments à la légère, car, même si elle se sait sublime, elle n’a jamais pensé à utiliser ses atouts pour un éventuel avenir professionnel.

— Le jour de la rentrée, tu étais adossée contre le mur de la salle de sciences, tu portais ton pantalon préféré, le noir avec les motifs roses, tu avais aussi ce sweat court, le rose à pois noirs, celui qui dévoile une partie de ton ventre et de tes hanches, sur lesquelles tu avais un tatouage provisoire en forme de papillon, ses ailes ressortaient légèrement de ton pantalon, mais dès le lendemain, tu ne l’avais déjà plus, tu avais dû l’effacer, reprend Joakim en ne lâchant pas son interlocutrice du regard. « Je me souviens aussi, tu te tenais en penchant légèrement ton bassin sur la gauche, un classique, chez les filles sexy, et tes bras étaient croisés, tu tenais des livres dans tes mains, dont un de mathématiques. Amy, juste devant toi, se tenait elle aussi, exactement dans la même position. Pourtant, malgré cela, tu l’évinçais complètement. Tu la rendais hideuse. Elle qui n’est pourtant pas une immondice de la nature, n’existait plus en ta présence. Et tu veux savoir pourquoi  ? Parce que tu es née pour briller. Ce jour-là, tout le monde se retournait sur toi et te déshabillait souvent du regard, mais tu le savais. Et tu aimais ça ! Tu vis pour cela, dans chacun de tes gestes, dans chacune de tes mimiques, tu cultives quotidiennement ce pouvoir sexuel que tu exerces sur ton entourage. Si une femme pouvait rendre lesbienne une homophobe, ça serait toi. »

— Je… balbutie Trisha, abasourdie par le monologue de compliments de son petit ami, mais surtout par le fait qu’il soit capable de se souvenir du plus petit détail de leur première rencontre. « Ouah ! Quelle mémoire ! Moi, tout ce dont je me souviens de cette journée, c’est que le plus beau mec de la classe ne me jetait pas un seul regard ! Tu devais vraiment me mater discrètement, car je ne m’en suis pas douté une seule seconde ! »

— Tu n’étais qu’une pisseuse, je n’allais pas te montrer que je te trouvais sublime, non plus ! révèle impassiblement Joakim.

— Et aujourd’hui, je ne suis plus une pisseuse, alors ? titille Trisha avec taquinerie.

— Tu es pire encore, renvoie le jeune Bauer, avec un petit sourire pervers qui en dit long alors que son regard descend en direction du décolleté de son interlocutrice.

— J’aurais dû enregistrer tous ces compliments pour les faire entendre aux autres, à Noah, à qui tu disais que j’étais moche ! ! s’amuse la rouquine. 

— Pour le mannequinat, j’étais sérieux. Alors, après le déjeuner, j’aimerais qu’on passe à Click Models, c’est une agence à Hollywood. Qui sait, ils te demanderont peut-être de repasser pour une audition.

— Tu as vu ma tenue ? s’esclaffe Trisha en prenant une nouvelle fois les propositions de son petit ami pour des plaisanteries. Je sors de cours, je ressemble à rien ! On verra ça un autre jour si ça te tient à cœur !

— Parce que tu penses avoir ton mot à dire dans l’histoire ? C’est celui qui conduit qui décide.

— Mais qu’est-ce que tu es chiant, quand tu t’y mets ! Et sinon, tu crois qu’ils nous ont oubliés ? J’ai l’impression qu’on attend notre commande depuis trois semaines !

— Je leur ai dit que tu avais des kilos à perdre avant de commencer ton futur métier.

— Oh bordel, c’est petit !

La rouquine éclate de rire et donne à son petit ami un léger coup de pied affectueux sous la table.

~ 159 ~

Temps de lecture : 3 minutes

 

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Entre deux entraînements pour le Tremaine Tour, Erika s’efforce de passer du temps avec sa petite amie, car celle-ci déprime du temps qu’elle accorde à Jonathan en ce moment  : trop, à son goût.

La jeune danseuse comprend sa réaction car, malgré les apparences, elle est d’une grande sensibilité. De plus, elle réalise aussi que Riley est la seule qui ne l’a jamais laissée tomber…

Sur le coup, l’égo de la jeune Bauer avait volé en éclats, jusqu’à ce qu’elle finisse par analyser ses torts dans l’histoire  : elle l’avait cherché… Cet éloignement de Jonathan.

Après réflexion, elle réalise qu’elle n’est pas si malheureuse que ça. Elle pense à ces moments privilégiés qu’elle partage avec Riley et qui lui procurent un sentiment de plénitude. Pour cette raison, elle décide de consacrer toute son énergie à sa relation avec sa petite amie et s’engage à gagner le Tremaine Tour, en solo puis en duo avec son partenaire et ami, avant de célébrer sa victoire avec celle qui fait partie intégrante de sa vie depuis presque toujours.

Alors que le soleil décroît à l’horizon, elle se fait cette promesse, tout en prenant sa moitié dans ses bras pour entamer un long et doux baiser.

« Et puis de toute manière, c’est elle la plus belle… » se surprend-elle à songer alors que son regard s’attarde sur la généreuse poitrine de sa petite amie. Cela réveille en elle des désirs qu’elle a rarement eus pour son propre sexe. Un fait à souligner, car en effet, au fil des jours, Erika trouve sa moitié de plus en plus parfaite et le sexe fort commence doucement à faire pâle figure à côté de ces courbes délicieuses !

Une Erika indécise mourrait en cette fin de journée, pour qu’une autre, plus sûre d’elle que jamais, ne s’éveille lentement.

 

*

 

Dès le lendemain, la danseuse restera fidèle à sa nouvelle façon de penser. Décidant de devenir une compagne exemplaire avec Riley, elle entreprend d’être l’amie idéale auprès de Jonathan.

 

* *

*

 

Au fil des jours, les deux partenaires de danse gagnent en complicité amicale, à tel point qu’une semaine plus tard, quatre adolescents décident de passer une après-midi planche à voile, en couple.

L'Améthyste

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