~ 151 ~

Temps de lecture : 4 minutes

 

*      *

*

 

Par un doux après-midi qui s’achève lentement, les Drifterz trainent en compagnie de leurs amies féminines habituelles.

Perrine Martin n’est pas de la partie, mais cela fait déjà un petit moment qu’elle ne rejoint plus le crew…

Personne ici ne demande de ses nouvelles, car tous se doutent que son absence ne peut être due qu’à un accrochage avec Noah Beckers. Il était en effet son plus grand confident dans leur bande.

Le blondinet ne laisse rien transparaitre à ses comparses, sans pour autant digérer la façon dont son amie lui a parlé la dernière fois, à la soirée de Zack Muller.

Il se sent vexé qu’elle l’ait traité de la sorte sans venir s’excuser auprès de lui le lendemain. Il lui en veut d’avoir mis une étrange distance entre eux, après ce qu’il juge être une altercation idiote.

Jenny Clark, de son côté, est sur un doux nuage depuis qu’elle a retrouvé son Andréas.

Leur couple semble reparti sur des chapeaux de roues, et c’est tout le mal que leurs amis leur souhaitent. Zack reste tout de même sceptique face à ce retour et attend de voir l’évolution de leur couple au fil des jours, lorsque l’euphorie des retrouvailles sera passée…

Heureuse, aux anges, Jenny balaie son regard sur le crew tout entier et les dévisage avec intérêt. Un petit détail l’intrigue soudain…

La jolie blonde, Amy Wills, la rend étrangement perplexe.

Elle n’attend pas pour coincer Joakim, à part, pour lui échanger quelques mots.

— Joakim ! Dis-moi ! Tu ne te serais pas fait la blonde de Noah ? S’exclame-t-elle avec assurance et avec un clin d’œil taquin. Personne ne te résiste, décidément !

— Qu’est-ce que tu me racontes ? nie Joakim avec indifférence.

Il perd cependant l’air serein qu’il avait au milieu de la bande et aux côtés de sa petite amie.

— Joakim… soupire Jenny en haussant les épaules d’un air taquin, la façon dont elle te regarde H24, sache que je te dévisageais exactement de la même façon au début. Je sais donc ce que signifie son regard de bitch, même si entre nous il ne s’est jamais rien passé ! Tu la sautes !

— Si jamais tu dis quoi que ce soit à Noah… commence à menacer Joakim en serrant les poings, le regard noir,

— Hey, tout doux, grince Jenny en fronçant les sourcils, l’air déçu. Je disais ça pour rire, jamais je ne ferais ce que tu penses ! Je respecte et adore Noah.

— Tant mieux alors, renvoie froidement Joakim, pas du tout enclin à la plaisanterie dès qu’il s’agit d’Amy Wills et de Noah Beckers.

— Tu as changé, tu étais bien plus sympa avant, soupire Jenny, sceptique et lasse. Mais si je dois te donner un seul conseil d’amie, fais gaffe, tu joues un jeu dangereux de faire ça avec la meilleure amie de ta copine, qui a l’air vachement sympa en plus, ça serait bête que tu foutes tout en l’air. Pour une fois que tu te poses avec une fille…

— Il n’y a rien, entre moi et Amy, grogne sévèrement Joakim, impassible. R.I.E.N. ! Donc on va retourner tranquillement avec les autres et tu vas oublier tout ça ! Compris ? !

— Oh là là, ce que t’es moche quand tu fronces les sourcils, tu perds tout ton sex appeal !

— Et toi, t’as pas gagné un centimètre en trois mois. Ça devient inquiétant.

— Va chier ! réplique Jenny en éclatant de rire.

~ 152 ~

Temps de lecture : 3 minutes

 

*

 

Quelques heures plus tard, il fait déjà nuit et Joakim ressort discrètement de chez lui pour grimper sur sa moto. Il fonce vers la maison de Kristofer, mais, une fois à quelques centaines de mètres de sa destination, il bifurque soudain dans une autre direction, vers un quartier qu’il sait dangereux.

En effet, depuis l’enterrement de Joyce, il se sait suivi quasiment jour et nuit par Mickael. Celui-ci n’étant pas très discret, Joakim a depuis ce jour un garde du corps, engagé par Kristofer, qui le suit à bonne distance pour assurer sa protection. Il ne devait pas entrer en piste et interférer dans la vengeance de Mickael, il avait interdiction de s’en mêler. Joakim voulait qu’il continue d’y croire, ce cher vieux Mickael! Le jeu n’en serait que plus amusant.

Mais ce soir, il est temps d’en finir. Dans ce but, Joakim a congédié son garde du corps en début de soirée  : il n’a plus besoin de ses services, car tout sera résolu ce soir.

Arrivé à l’endroit où il souhaite être interpellé par son ennemi, il gare sa moto dans un coin et en descend tranquillement. Balayant l’endroit du regard, il s’allume une cigarette et en tire deux bouffées. 

Comme prévu, son ancien ami Drifterz apparait cinq minutes plus tard. Il semble stressé, haineux, alors qu’il s’avance vers lui. Joakim lui sourit, satisfait de sa rapidité.

— Tu as fait vite  ! lui lance-t-il. J’avais peur que tu traines en chemin.

— Je me doutais que tu m’attendais. Merci de t’être isolé ici, ça va me rendre la tâche plus facile  !

— Y a pas de quoi, je suis toujours fair-play. On avait des choses à se dire en privé.

— Fairplay, fairplay, toi FAIRPLAY ? ! Parce que c’était fair-play de t’en prendre à ma sœur pour m’atteindre ? ! ? crache Mickael en dégainant une arme à feu.

Un revolver de 6 millimètres,

— Adieu Joakim, adieu  ! Je vais te trouer la gueule et je vais aimer ça  !  !  ! Tu n’imagines même pas depuis combien de temps j’attends ce moment  !

 

PAN.

~ 153 ~

Temps de lecture : 5 minutes

 

PAN. PAN. PAN.

Trois coups de feu retentissent, mais son ennemi reste debout devant lui, toujours stoïque. Il n’est touché par aucune balle alors qu’il a pourtant bien visé ! Mickaël en devient fou de rage. Il ne comprend pas, serre les dents comme jamais, une larme roule le long de sa joue, il voulait tant venger sa sœur cadette… Alors, pourquoi ce chien qu’il méprise tant se tient encore devant lui, debout, bien droit, tirant une nouvelle bouffée sur sa cigarette, l’air fier, comme toujours…

Le jeune brun aimerait tant lui faire ravaler cette maudite et insupportable fierté ! Cet horripilant air supérieur ainsi que ce détestable côté hautain. Une haine infinie naît lentement dans son regard et c’est rageusement qu’il crache, les yeux pleins de larmes de désespoir, tout en fixant son pistolet qu’il secoue dans tous les sens, les mains tremblantes et avec incompréhension  :

— Qu’est-ce qui se passe…

— Bah, des fois ça arrive, tu sais, les revendeurs d’armes, ce sont tous des charlatans ! s’amuse Joakim en écrasant sa cigarette au sol avec son talon.

Il ne fume qu’à de rares occasions et dévisage son interlocuteur d’un air compatissant, comme s’il ressentait d’ici toute sa peine, mais aussi l’étendue de son humiliation.

— Je… Je… fils de pute… Qu’as-tu fait… balbutie Mickaël, craquant nerveusement. Mais merde ! Merde ! Merde !

— Il se peut que tu aies tiré avec des balles à blanc, éclaircit Joakim en se rapprochant de son interlocuteur brisé. Je ne sais vraiment pas comment cela a pu arriver…

— La ferme ! ! ! ! crie rageusement Mickaël en se jetant sur son ex-ami pour tenter de lui asséner un coup de poing ; une attaque que celui-ci arrête très vite en lui retournant au passage le bras avant de le pousser violemment de l’autre côté de la route. Mickaël titube et grimace de douleur  : ce connard lui a presque déboîté l’épaule ! ! ! Acharné, il se précipite de nouveau sur lui pour tenter de l’attraper par la taille afin de le faire basculer en arrière. Joakim l’intercepte une fois de plus pour le repousser brutalement et sans trop de difficulté. Il lui envoie un coup dans la mâchoire afin de lui remettre les idées en place et, alors que son ennemi secoue la tête pour reprendre ses esprits, encore embrumés par la rage et la douleur procurée par les coups, Joakim lui envoie froidement et avec un calme terrifiant  :

— Qu’est-ce que tu fais, pauvre fou…

— Je vais te tuer ! ! Je vais te tuer ! ! ! Je veux même pas savoir comment tu as fait pour mettre des balles à blanc dans mon flingue, parce que t’es un malade ! ! Un grand malade ! ! ! Pour le bien de l’humanité, il faut que je te tue ! ! !

— Oh, Poupette… glousse Joakim. Tu me brises mon petit cœur…

Il sort un couteau de sa poche et le déplie d’un geste vif.

— J’ai pas peur de toi, vas-y tue-moi ! ! ! braille Mickaël en se relevant péniblement entre deux crachats de sang. J’espère que tu croupiras en taule…

— Je t’avais pourtant mis en garde, tu n’étais pas censé me provoquer pour en arriver là, rappelle placidement Joakim en le dévisageant avec mépris. Mais malgré tout, tu vois, je vais te donner une dernière chance, je vais te laisser t’en aller. Tu as cinq minutes avant que mes renforts n’arrivent.

Joakim bluffe, il n’a aucun allié en chemin.

— Je préfère encore mourir, sanglote Mickaël, au sol, à bout nerveusement, tout en serrant son arme de toutes ses forces dans sa main droite.

Si seulement elle avait été chargée de vraies balles… Si seulement il avait été plus prudent… Si seulement il s’était souvenu que son ennemi était la fourberie et le faux-semblant incarné…

— Comme tu voudras, soupire Joakim en haussant les épaules, mais ce n’est pas moi qui te tuerai, sois patient, ils ne vont plus tarder.

— Lâche. Tu n’es même pas capable de le faire toi-même ! Sac à merde !

— Ah ah ah… Ne me tente pas, Mickaël. sourit froidement Joakim en enfonçant ses mains dans ses poches. Tu as exactement quatre minutes si tu veux t’en tirer. Mes amis arriveront par la route principale, alors je te conseille de prendre celle-là, derrière moi, puis de courir sans te retourner. À cent mètres, tu trouveras le garage d’une maison inhabitée, il n’est jamais verrouillé. Tu y entreras et y resteras planqué un quart d’heure, le temps que mes amis taillent la route. Je leur dirai que je t’ai perdu de vue et, dès qu’on sera repartis, tu pourras t’en aller.

— Qu’est-ce qui me dit que tu me dis la vérité ? grommelle Mickaël en se relevant pour guetter la direction indiquée par son ex-ami.

— Je ne t’ai jamais menti, c’est toi qui n’as rien écouté de mes menaces, rappelle Joakim avec calme et alors que son interlocuteur se met à courir dans la rue qu’il lui a montrée.

Joakim enfourche sa moto juste après et attend sagement quelques instants ; il a besoin d’entendre un certain signal avant de démarrer en trombe pour filer d’ici. Pendant qu’il est tranquillement assis sur le siège de son engin motorisé, l’ex-Drifterz court à perdre haleine dans la rue sombre jusqu’à ce qu’il se trouve confronté à la porte métallique noire d’un garage. Il l’ouvre alors sans attendre, d’un geste vif, sans réfléchir…

— Qu’est-ce que c’est que ça ? ! !

Ce seront ses derniers mots, parce qu’il vient de se précipiter dans l’une des planques de la mafia californienne, où, ce soir, une transaction a lieu.

À une cinquantaine de mètres de là, une moto rouge écarlate démarre enfin ; ces rafales de kalachnikov qu’on entend derrière lui, sont les signaux que son propriétaire attendait.

L'Améthyste

⚠️ JavaScript est requis

JavaScript est actuellement désactivé dans votre navigateur.

Ce site nécessite JavaScript pour fonctionner correctement. Veuillez l'activer pour continuer votre navigation.

Comment activer JavaScript :

Chrome / Edge :

  1. Cliquez sur les trois points (⋮) → Paramètres
  2. Confidentialité et sécurité → Paramètres du site
  3. JavaScript → Autorisé

Firefox :

  1. Tapez "about:config" dans la barre d'adresse
  2. Recherchez "javascript.enabled"
  3. Définissez sur "true"

Safari :

  1. Safari → Préférences
  2. Sécurité → Activer JavaScript

Rechargez la page après avoir activé JavaScript