~ 012 ~

 

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Le lendemain matin… Au Los Angeles Highschool, pendant la pause de la matinée…

— Hey, tu ne sors pas ? Interpelle Joakim en direction de son ami Hajer Riahi.

En effet, les deux adolescents ont pour habitude de prendre l’air pendant les intercours, mais malgré cette routine, l’un des deux est resté assis aujourd’hui alors que c’est l’heure de la pause sacrée !

— Flemme, lui répond-il en pivotant à peine la tête dans sa direction.

— Que lis-tu ?

Joakim demande cela en jetant un coup d’œil furtif sur l’espèce de cahier ouvert et gribouillé de son ami.

— Je suis bientôt à la fin de mon roman, informe Hajer avec une sorte de fierté dans la voix, mais cependant teintée d’une angoisse palpable.

— Tu n’as pas l’air convaincu.

— Est-ce que tu voudrais me bêta-tester ? Demande Hajer avec timidité, ajoutant d’une petite voix hésitante

 — Je ne l’ai encore fait lire à personne. J’aimerais un avis solide, sincère, de quelqu’un en qui j’ai pleinement confiance…

Oui. Tout le monde a confiance en Joakim Bauer. Il est le journal intime des uns et des autres, car personne ne pourrait jamais l’imaginer capable de trahison. Dès qu’un souci s’annonce, une angoisse, une crainte quelconque, un besoin d’aide, peut importe le domaine, on prend l’habitude de l’appeler au secours pour qu’il règle les ennuis — pas toujours de manière loyale, cela dit — . C’est pour cette raison que Noah l’a d’ailleurs affublé très souvent du surnom « Superman ».

— Si tu veux, mais après on sort.

La critique du premier roman d’Hajer tombe très vite. Joakim n’hésite pas une seule seconde à lui révéler huit minutes à peine plus tard, que son héroïne est Mary Sue, que le tout est lisse, plat, et qu’il n’y a aucun scénario, à part la vie de banale d’une poignée de débiles. Hajer se raidit suite à sa critique : il la prend évidemment très mal, réagissant sans attendre en arrachant son manuscrit des mains de son premier lecteur. Il lui en veut. De le rabaisser ainsi ! De n’avoir feuilleté son livre que pendant quelques misérables minutes, perché sur une table de façon désinvolte, pour ensuite le descendre en flèches ! Pour qui se prenait-il ? Il n’avait même pas pris le soin de lire correctement les pages, de se concentrer, et d’en lire suffisamment pour pouvoir se permettre de donner un avis dessus ! il n’avait pas saisi l’essence de son histoire !!

— J’en ai lu assez pour pouvoir juger correctement.

En réalité, Joakim avait lu l’intégralité de l’ouvrage de son ami.

— C’est bon, va chier. En huit minutes tu n’as surement pu lire que le premier chapitre. Allez on sort, ça vaux mieux, j’ai envie de fumer une clope.

— Si tu veux, acquiesce Joakim avec désinvolture en suivant son ami à l’extérieur de la classe.

 

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Fin de l’essai gratuit. 

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