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Trois jours plus tard… Joyce est enterrée à l’Angelus Rosedale Cemetary.

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Joakim est sur place et ressent une peine infinie pour cette jeune adolescente froidement assassinée : c’est en tout cas ce qu’il prétend aux membres de la famille de la concernée.

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Il se sent dévasté et outré qu’il y ait des monstres capables d’une telle chose. « Joyce était si pure, naïve et attachante… Son crew l’adorait. » Soupire-t-il avec tristesse devant la mère de la défunte.

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Brisée par la disparition de sa fille, la mère de Joyce découvre aujourd’hui son entourage. Plus elle discute avec le jeune Bauer, et plus sa peine s’allège. « Ce jeune homme semble si charmant… Sa fille avait réellement de merveilleux amis. » songe-t-elle.

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Elle ne connait pas tant que ça le crew des Drifterz car son fils aîné a toujours été très discret au sujet de ses fréquentations et sa sœur l’a imité dès qu’elle est entrée dans la vie de ces jeunes hommes. « Les adolescents sont si secrets de nos jours… », songe-t-elle avec tristesse. Alors qu’elle aurait adoré que sa douce Joyce fréquente quelqu’un d’aussi adorable et bien élevé que ce Joakim Bauer ! Elle pleure de nouveau et le concerné lui tend aussitôt un joli mouchoir de soie en lui proposant de le garder. Il n’en a plus besoin… Car il vient de l’acheter avant de se rendre au cimetière, uniquement dans le but de l’offrir à une mère éplorée, mais elle ne le saura jamais.

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Aïdan renifle en essuyant quelques larmes d’un revers de manche, tandis que le prêtre accompagne Joyce lors de son dernier voyage.

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Bras croisé, Noah se tient tristement aux côtés d’Amy qui a voulu se joindre à son crew pour cet enterrement. La disparition de Joyce – qu’elle remarquait à peine au quotidien – lui cause une peine terrible ! Elle est en réalité ici pour guetter le moindre fait et geste de son amant de l’ombre.

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Mais cela l’énerve de le voir aussi beau aujourd’hui, aux côtés de Trisha.

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Elle pousse un soupir en fixant le sol. Elle déteste les enterrements et regrette d’être venue, car un jour, elle sait qu’elle sera ici pour rendre un dernier hommage à sa mère qui aura rendu l’âme après une overdose ; ou autre. Cette réalité la terrifie.

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Hajer, lui, n’est pas sur place, car il jugeait ne pas connaitre assez Joyce pour s’incruster ainsi dans son entourage familial, tout comme Miguel qui n’a pas manqué de gronder Joakim d’avoir osé vouloir venir à cet enterrement. « Il n’en a pas le droit ! » Il n’y a pas sa place en ces lieux ! », a-t-il râlé au concerné la veille, choqué par son culot.

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Perrine est également sur place, accompagnée de son ami de crew, qui n’est arrivé ici qu’à temps pour le repas offert à la fin de la cérémonie. Quoi ? Pourquoi se priverait-il d’un buffet à volonté où serait servi du saumon de qualité, après tout ? Il a lui aussi connu la demoiselle assassinée ! De loin certes, parce qu’il ne traine pas souvent avec les Drifterz, mais il lui a bien adressé deux mots dans sa vie, cela compte dans le CV, hein !

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Andréas et Zack sont eux aussi présents et attristés par cette perte. Ils l’aimaient bien, cette petite…

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Alors que Joakim balaie l’assemblée du regard, il réalise soudain qu’un homme les observe, tout en étant au milieu de la cérémonie d’un autre enterrement.

Le jeune Bauer est certain de l’avoir reconnue, sous une barbe qui camoufle une partie de son visage. Il esquisse un sourire en coin et jubile. Il l’attendait ! Il n’y avait rien de plus prévisible que le fait que ce crétin de Mickael veuille discrètement assister à l’enterrement de sa sœur. Il tourne d’ailleurs les talons pour repartir aussi sec. « Sans doute a-t-il peur de se faire remarquer… », rit intérieurement Joakim. « Le pauvre petit est tout de même recherché en Californie… Il doit faire attention. »

 

Peu après, et tandis que la cérémonie se termine, Joakim s’éloigne de ses amis quelques instants afin de passer un rapide coup de téléphone. Il envoie un contact sur les traces de l’idiot, avant de revenir vers la foule qui commence à se diriger vers la sortie du cimetière.

 

Joakim jubile déjà, car dès ce soir, il sait qu’il lui sera apporté sur un plateau l’adresse de la planque de Mickael. Son contact, autrefois détective ripou, ne perd jamais une cible et sait débusquer les plus discrètes. Une vraie fouine de compétitions qui est prête à tout pour honorer un contrat. C’est d’ailleurs cet état d’esprit consciencieux qui lui avait valu sa plaque, à l’époque où il exerçait encore dans la légalité.

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Quelques heures plus tard, en fin d’après-midi, chez les Bauer…

— Debout là-dedans ! appelle Tobias Angermann devant la porte de la chambre où dort Raphaël.

Il n’a pas eu à sonner pour pénétrer dans la demeure, car tout le monde le connait ici ; la femme de ménage l’a donc immédiatement fait entrer dès qu’elle l’a aperçu.

— viens saluer la star qui rentre de tournée et qui a couru chez toi en premier, espèce d’ami ingrat, va ! Je ne suis parti que trois mois, reprends tes bonnes vieilles habitudes, mécréant !

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Raphaël se dépêche de le rejoindre, les yeux humides d’émotion de le retrouver. Ils sont amis depuis l’enfance.

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— Mais tu ne devais rentrer que dans un mois, non ? s’intrigue-t-il.

— Ouais, on a écourté ! Je suis donc de retour plus tôt, ma caille ! Mon petit doigt m’a soufflé que je devais revenir au plus vite ! informe Tobias pour insinuer qu’il a eu vent de la période sombre que vit son ami en ce moment. Je note cependant l’enthousiasme que tu m’affiches, tu caches bien ta joie, enfoiré !

Tobias fait semblant de bouder et Raphael rit en l’attrapant affectueusement pour une longue accolade.

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— Merci d’être passé, Tob’, merci…

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— On a énormément de choses à se raconter, alors allons en bas, sortons les bières et allons-y ! J’ai toute la nuit !

— Toute la nuit ? Je ne pense pas qu’Ellie soit de ton avis ! Surtout si tu viens à peine de rentrer à L.A. ! rappelle Raphaël, sceptique.

— T’inquiètes, c’est elle qui m’a encouragé à rester avec toi ce soir ! !

 

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Vingt minutes de discussions plus tard, au rez-de-chaussée, dans le salon…

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— Putain, lui, c’est le deuxième amour de ma vie, souffle Tobias en appréciant le confortable pouf dans lequel il est vautré.

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En effet, son meilleur ami le possède depuis le début de l’emménagement des Bauer ici, et rien qu’en posant un regard dessus, le batteur allemand peut voir défiler dans son esprit des centaines de souvenirs heureux qui se sont déroulés entre ces murs.

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— Eh ouais, la nostalgie remonte, hein ! rigole Raphaël à son tour en levant les yeux au plafond avec émotion.

Tout était si simple, il y a quelques années encore : comment tout avait pu se détraquer aussi vite pour qu’aujourd’hui, il doute autant de son avenir amoureux, familial, voire carrément professionnel ?

— Oh, c’est pas de la nostalgie, c’est du présent, sermonne Tobias l’air sévère, parce que quoi que tu penses, tu te trompes, j’en suis certain. Ce salon n’a pas encore fini d’en voir de belles.

— Tu es au courant de quelque chose ? De quoi exactement ? S’intrigue Raphaël avec honte ; il n’est pas du genre à laver son linge sale en public et serait très humilié que son meilleur ami soit au courant de ses soucis de couple, même s’il ne pense pas cela possible, car ce n’est pas le genre de son Eva d’aller tout raconter à Ellie Angermann.

— La seule chose au monde qui peut te miner le moral ne peut être liée qu’à ta femme, et ça, ça ne peut être que des broutilles, parce que vous êtes vous. Des putains d’âmes sœurs !

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— J’en sais rien, Tobias… Je ne sais plus… souffle Raphaël avec abdication, las. Je pense que je ne digère pas que mon fils m’ait traité de loque qui rate sa vie en n’ayant rien accompli.

— Quel petit con ! s’offusque aussitôt Tobias avec colère. Bordel, qu’est-ce que ça peut être con, les ados ! Excuse-moi de te le dire, mais Joakim manque de coups de pied au cul ! Comment a-t-il osé, j’hallucine ! ! Te dire ça, à toi ! !

— Il n’a pas tort… Regarde-moi… Je trouve qu’il a raison…

— Excuse d’avance ce que je vais te dire, mais Joakim est un petit con égoïste, prétentieux et profondément imbu de lui-même. Il n’a en rien raison. Il est juste en plein âge bête ! J’attends de le voir à ton âge, on verra s’il en aura accompli autant que toi ! Je vais l’attendre au tournant dans vingt ans, ce petit con ! Putain, si je le coince, il va avoir affaire à tonton Tobias ! ! !

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— La vérité sort de la bouche des enfants… s’entête Raphaël avec tristesse en continuant d’observer son plafond. Parfois, il m’arrive de me demander où en seraient les Troublemaker aujourd’hui si…

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Pendant ce temps, dans la chambre d’Erika, son jumeau semble anxieux.

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— Joa-im fâché ? Nous aime plus ? Pourquoi pas là ?

— Il reste souvent avec sa copine, faut pas que tu t’inquiètes, le rassure Erika en s’installant devant son ordinateur pour chatter avec Riley.

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— Te manques pas, à toi ? Questionne encore Alarich, l’air triste et insistant. pourquoi pas là le soir…

— Il sera surement de retour avant qu’on se couche, ne t’en fais pas.

— Toi parler à Ra-yeh ?

— Riley ! Répète après moi, Ri-ley !

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— Nan. L’aime pas. Donc -as effort -our elle.

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— Mais n’importe quoi, Riley est très gentille !

— Non. -Orcière.

— Quoi ? ! gronde Erika, en colère. Redis ça encore une fois et tu sors de ma chambre !

— Pffft ! réagit Alarich en lui tirant la langue.

Il allume ensuite sa télévision pour regarder un dessin animé.

L'Améthyste

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