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Peu après, Joakim arrive chez Kristofer, qui n’est pas allé travailler aujourd’hui. La flemme, ce fléau.

Il lit le journal dans son fauteuil le plus confortable, tout en écoutant d’une oreille une série télévisée. La belle vie.
Joakim fait irruption dans son salon.

— Salut !
— Hey, salut ! Tu viens passer du temps avec ce vieux pote que tu délaisses pour des grognasses, depuis bien trop longtemps ?
— Pas le temps. J’ai besoin de toi.
— Quand tu veux, déshabille-toi ! taquine Kristofer, l’air coquin.

— Il me faut l’adresse de l’une des planques de la Famille sur L.A.
Kristofer se fige aussitôt de terreur : La famille de Los Angeles est une organisation criminelle qui fait partie des 25 familles de la mafia américaine. Ses activités criminelles sont le racket, la conspiration, le prêt usuraire, le blanchiment d’argent, les contrats d’assassinat, l’extorsion, le jeu, l’écrémage des hôtels-casinos et des bars, le trafic de drogue et la fraude. C’est la dernière famille du crime présente en Californie.

— Elle est bonne, celle-là ! Tu veux que je crève, c’est ça ? Ne me fais plus jamais des blagues pareilles, car j’étais sur le point d’y croire !
— Je ne veux que l’adresse de l’une de leurs planques, insiste tranquillement Joakim. C’est assez pressé.

— C’est hors de question qu’on se fasse remarquer par la famille ! T’es pas bien ou quoi ? Je suis désolé, mais je ne veux pas crever, alors t’arrêtes tes folies maintenant ! Qu’est-ce que tu veux foutre de leur planque, en plus… la connerie de ta rousse te déteint dessus. À moins que ce soit celle de la blonde… À méditer !
— De quoi as-tu peur ? Je ne vais nous impliquer dans rien du tout. A-t-on déjà eu des soucis quelconques ?
— Parce qu’on n’a jamais touché à la mafia !
— Plutôt parce que je sais toujours ce que je fais.
— Pourquoi veux-tu l’adresse d’une de leurs planques ? ! Qu’est-ce que tu veux en faire ? Dis-moi tout, parce que cette embrouille-là ne m’inspire pas du tout !

— Moins tu en sais, et mieux c’est. Alors, file-moi l’adresse de cette planque et ne te mêle de rien. Je me charge de tout.

— Mais il s’agit de la mafia ! La mafia ! Non, je refuse qu’on trempe là-dedans ! ! On ne va pas attirer l’attention de la famille ! Je suis trop jeune et beau pour être retrouvé égorgé sur un trottoir !
— L’adresse de la planque Kris, j’ai pas toute la journée.
— Dis-moi ce que tu veux en faire ! Y aller en personne ? Y envoyer quelqu’un ? Dis-moi !
— Je veux aussi les contacts de ce flic ripou dont tu m’as parlé y a quelques mois, tu te souviens ?

— Je ne me sens pas bien… Je sens que je vais faire un malaise…
— Kris ? Je suis pressé. Magne.

— Est-ce que la mise en faillite de la chaine de restaurants de Pablo Arpagui a un rapport avec ton nouveau projet ? lance Kristofer en dévisageant son ami avec suspicion.
— Strictement rien à voir, pourquoi ?
— Parce que j’ai trouvé ça étrange que la chaine de restaurants qui souhaitait racheter le restau’ de Miguel tombe subitement en faillite.
— Eh eh, je te trouve drôlement bien renseigné sur les sujets Pablo et Miguel.

— Forcément ! Peu après qu’ils s’apprêtent à racheter Miguel, leurs fonds sont détournés et ils doivent déposer le bilan, c’est tellement gros comme hasard !
— Je ne vois absolument pas de quoi tu veux parler. Du coup, tu as ce que je t’ai demandé ?
— Oh, qu’est-ce que tu m’emmerdes ! soupire Kristofer en attrapant vivement son téléphone portable pour dicter un numéro de téléphone à son ami.
Il bougonne ensuite le nom du fameux policier. « Luke Conley »
— L’adresse de la planque ?
— Rah, mais tu fais chiiiier ! râle Kristofer ? en allant chercher son ordinateur portable. Je dois parler à un type qui connait un type qui lui connait un type et qui lui pourrait éventuellement nous filer ça. Je dis bien éventuellement, car tu dois te préparer à un refus… Et ensuite, le fait que j’ai demandé l’adresse d’une planque de la famille, remontera au big boss, pour que je me fasse descendre comme un chien… Tu auras ma mort sur la conscience !
— Ça n’arrivera pas.
— Mais bien sûr. J’espère que tu t’étoufferas dans tes larmes quand je ne serai plus de ce monde !