~ 124 ~

Temps de lecture : 5 minutes

 

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♪ They Will Never Know ~Ross Copperman ♪

31+32

Cette nuit, la soirée d’anniversaire de Molly Gray bat son plein et, sur place, on peut constater deux bandes bien distinctes. Les amis de la blondinette et ceux de sa demi-sœur.

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Erika a « le cul entre deux chaises », ce soir. Fièrement, elle se tient du côté de sa désormais petite amie qui est radieuse aujourd’hui, tout en jetant parfois de furtifs regards en direction de l’autre bande.

34+35

C’est en détaillant avec délice les courbes de Riley qu’elle grignote le plus de friandises, biscuits salés, l’air gêné et anxieux.

36+37

Elle ne s’était en effet jamais posé de réelle question sur sa sexualité et depuis aujourd’hui, ce manquement la rattrape. Elle, qui a toujours été persuadée aimer les hommes, réalise qu’alors qu’elle trouve Jonathan sexy, il en est de même pour Riley. L’éventualité de sa probable bisexualité la perturbe…

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Durant cette soirée remplie d’appréhension et de sentiments nouveaux, quelques Watcha Say viendront lui échanger quelques brèves paroles amicales.

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Kayla Moore, par exemple, qui ne l’a jamais reniée, et ce peu importe ses actes et choix récents. Kaylah est une perle qui vit à cent lieux des rancœurs diverses en ne souhaitant se brouiller avec personne. 

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La jeune métisse a toujours aimé tout le monde et ne juge jamais personne. Son intégrité n’est plus à prouver.

41+42

La soirée se poursuit et les Watcha Say ne restent qu’ensemble majoritairement.

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Erika est en déprime, sous ses faux sourires enjoués. Elle se souvient qu’il n’y a pas si longtemps, elle était elle aussi un maillon de cette chaîne d’amitié indestructible. Ils avaient grandi, progressé, évolué ensemble, et rien ne pouvait effacer cela dans l’esprit de l’adolescente. Son cœur saigne ce soir comme jamais.

Oh, bébé, ne pleure pas, laisse passer cette nuit… Parce que tout ce que tu es, c’est une brisure, mais ça, ils ne le sauront jamais, ils ne le sauront jamais.

44+45

En plus, et comme pour enfoncer le clou, même Jonathan ne réalise pas vraiment sa présence. Après lui avoir adressé une banale salutation en début de soirée, il a aussitôt couru retrouver les siens. Ignorant le reste. 

Ne pense pas qu’ils sont capables de changer, ils t’ont mise à la porte de leurs cœurs, loin de chez toi, parce qu’ils ne sont que brisures, mais ils ne le sauront jamais, non, ils ne le sauront jamais…

À croire qu’il avait oublié tant de choses à son sujet. À croire qu’il avait oublié avoir essayé de la séduire. Ses avances étaient-elles donc fausses ? Hypocrites ?

Ne pleure pas, ce soir, sèche tes yeux lourds.

Parce que tout ce que tu es, c’est une brisure, et il n’y a rien que tu puisses changer, rien que tu puisses dissimuler, rien que tu puisses dissimuler…

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Erika lui en veut terriblement. Elle leur en veut à tous, d’ailleurs ! À tous ! Énormément, en plus. Elle les déteste ! C’est en serrant les dents qu’elle leur souhaite à tous de s’étouffer dans leur bonheur qui la brise, lui donne envie de hurler ! Elle les maudit aussi fort qu’elle les adore ! Mais cela, ils ne le sauront jamais. À quel point elle peut avoir mal, loin d’eux…

Des fleurs et des arches, c’est tout ce que vous auriez dû connaître (le bonheur), mais toi, tu es un été permanent, merveilleuse enfant, mais ça, ils ne le sauront jamais, ils ne le sauront jamais.

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Riley, de son côté, ne peut s’empêcher de contempler sans arrêt son amour. Elle est si belle aujourd’hui, son Erika ! Ses yeux pétillent lorsqu’elle l’admire, le détaille de haut en bas. Plus amoureuse que jamais, elle s’agrippe souvent à sa désormais moitié, les yeux débordants de tendresse afin d’exposer à tous leur couple bien réel aujourd’hui. 

Alors, ne pleure pas ce soir, repose tes yeux lourds.

Parce que tout ce que tu es, c’est cette merveilleuse enfant, et il n’y a rien qui pourra le changer. Il n’y a rien que tu peux dissimuler, rien que tu peux dissimuler.

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Riley a envie de choquer ce soir. Elle cherche à surprendre, agacer, énerver… En visant particulièrement cet abruti de Jonathan… ! La jeune lesbienne lui lance des sourires narquois lorsque leurs regards se croisent. Elle se sent tellement victorieuse d’avoir gagné la guerre face à lui !

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Cuz all that you are, this beautiful child, but they’ll never know, they’ll never know.

50+51

Un baiser en public devrait suffire à combler son orgueil, car elle a bien conscience que son rival et ennemi n’en perdra pas une seule miette. Le pauvre n’en reviendra pas, et son visage figé à l’autre bout de la pièce la ravira. Elle en jubile intérieurement alors qu’elle entremêle sa langue avec celle de sa petite amie.

~ 125 ~

Temps de lecture : 2 minutes

Un peu plus tard dans la soirée, dès qu’il en a l’opportunité, Jonathan attrape son ancienne amie qui tentait de prendre l’air à l’extérieur.

— Tu as surpris tout le monde tout à l’heure, tu sais ! lui annonce t-il en arrivant vers elle, l’air sérieux et en fronçant légèrement les sourcils.

Erika sursaute de surprise, elle ne s’attendait pas à ce que quelqu’un arrive derrière elle à cet instant. Son visage rougit très vite et elle se dépêche de gronder son interlocuteur, l’air aigri.

— C’est cliché, le coup du mec qui suit la nana à l’extérieur lors d’une soirée !

Jonathan rit suite à cette réplique, puis redevient sérieux.

— Tu ne devrais pas jouer comme ça avec Riley, parce qu’elle ne le prend surement pas a la rigolade, elle.

— Qui te dit que je jouais ? renvoie Erika dans un gloussement amusé et en faisant désormais face à son interlocuteur.

Elle le dévisage de haut en bas, l’air malicieux : serais-tu jaloux par hasard ?

— Hein ? Non, je dis ça pour ton bien, parce que tu n’es pas lesbienne, et…

— Fiche le camp. Arrête de croire que tu me connais ou même que tu sais ce qui est bon pour moi ! OK ?!? Occupe-toi de tes miches.

— Je disais ça pour toi. Parce que les gens vont juger, tout le monde vous a vues tout à l’heure, et dès demain, c’est certain que des ragots commenceront à tourner, et si Riley sait les affronter parce qu’elle assume à 100 % ce qu’elle est, je doute que toi tu puisses accepter ce qu’elle a provoqué.

— Fiche-moi la paix. Jonathan, grince Erika, les yeux humides de rage. Retourne avec Molly et oublie-moi. J’en ai rien à cirer des ragots ! Colportez ce que vous voulez !

Elle termine sa réplique en le poussant violemment en arrière. Furieuse, elle reprend :

— Fichez-moi la paix ! Merde, merde, merde, et re-merde ! Vous ne m’avez pas calculée de la soirée entière et c’est pour venir me dire « prout prout, les bisous entre filles, prout prout » que tu te souviens de mon existence ?! MAIS VA CHIER , JONATHAN ! Est-ce que c’est bien clair ? VA CHIER ! Je ne veux plus te voir ! Je te déteste !

Sur ce dernier grognement empli d’un désespoir bien palpable, elle tourne les talons et retourne à l’intérieur, laissant derrière elle un adolescent sceptique, perplexe, et un peu ahuri aussi. Décidément, il n’y connait vraiment rien aux filles et commence à les croire venues d’une autre planète.

~ 126 ~

Temps de lecture : 4 minutes

 

*

 

Le lendemain matin, Noah coince discrètement son cousin au lycée afin de lui parler d’un sujet qui l’inquiète au plus haut point. Joakim s’amuse de son air stressé et lui demande rapidement : 

52

— Oui ma poule ? 

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— As-tu couché avec Amy ? lance le blondinet sans sourciller en vérifiant qu’il n’y a personne autour d’eux. Sois sincère ! Ne me mens pas ! Pas à moi ! Je veux que tu sois honnête avec moi.

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— C’est une blague ? renvoie Joakim en manquant de s’esclaffer. Ça te prend souvent de venir te moquer de ton cousin préféré comme ça ?!

— Oui, ou non, répond simplement à la question, boude Noah, vexé de ne pas être pris au sérieux.

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— Je peux savoir ce qui te fait penser que moi, je pourrais avoir envie de me taper ta cruche ?

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— Un truc bizarre que… ! Bref, c’est pas le sujet, réponds-moi juste, s’il te plaît ! Oui ou non !

— Non. Putain Noah, je t’ai connu plus intelligent, comment peux-tu penser que moi, je puisse aller me taper ta mocheté, qui est aussi la meilleure amie de Trisha, et que je déteste plus que tout, en plus.

— Mais c’est pas une mocheté !

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— L’amour rend aveugle ! taquine Joakim. Bon, maintenant, dis-moi ce qui a pu te faire avoir une telle crainte à mon sujet ?

— Elle a crié ton nom pendant qu’on faisait l’amour, apprend Noah dans un chuchotement discret et sans aucun complexe.

Normal, il s’adresse à son meilleur ami, binôme pour la vie. Le seul en qui il aura toujours confiance et à qui il peut tout dire, sans honte ni gêne.

Joakim éclate de rire dès la fin de sa réplique.

— Et ça t’étonne ? Tu m’as vu ? Normal qu’elle fantasme sur moi, cette cruche !

— Oh, c’est pas parce qu’elle est aveugle que tu dois l’insulter !

— Ça fait plaisir de te retrouver, ma blondasse.

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— Dixit celui qui ne me calcule plus depuis je ne sais plus combien de semaines, renvoie Noah. Et dire que tu étais le morpion de ma vie à une époque, maintenant tu me trompes avec tout ce qui bouge !

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— C’est toi qui t’es éloigné, ces derniers jours, rappelle Joakim avec un sérieux qui trahit son manque d’envie de plaisanter sur un tel sujet.

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— Je sais, et je le regrette, réagis aussitôt Noah, piqué au vif dans sa sensibilité.  Tu m’as vraiment manqué pendant tout ce temps, mais tu étais souvent bizarre, et…

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— Peu importe les épreuves que la vie nous fera endurer, je serai toujours là pour toi, Noah. Nous serons toujours amis. Certaines choses sont inscrites dans la pierre, l’interrompt Joakim avec calme et sagesse.

— T’es malade ?

— Hein ? Pourquoi ça ?

— T’as vu comme tu parles ?! C’est quoi ce ton dramatique que tu me sors ! On dirait que tu vas changer de pays ou mourir demain !

— Qui sait !

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— Va chier ! Tu ne redis plus jamais un truc pareil ou je te casse en deux !

— J’aimerai bien voir ça, tiens !

— Ne me provoque pas… J’en ai mangé des plus gros que toi !

— Au fait, ton coiffeur ne t’a pas loupé, t’es trop mignonne comme ça !

— T’as vu ça un peu ? Avoue que tu en bandes d’envie ! Ton règne de beau gosse est terminé, un nouvel éphèbe est arrivé en ville !

— C’est pour la petite Perrine, ce nouveau look ?

Noah pique aussitôt un far,

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— N’im… N’importe quoi !

L'Améthyste

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