~ 118 ~

Temps de lecture : 7 minutes

 

*

 

Une douche et quelques vêtements propres plus tard, Amy se rend au lycée d’un pas lourd et s’assoit avec nonchalance sur l’une des tables de la cour. C’est à cet endroit qu’elle retrouve généralement Noah, et bien qu’elle se soit installée ici pour l’attendre, elle n’a aucune envie de le voir apparaitre. Sentiment étrange… Lasse, désespérée, elle ne sait quoi penser. Noah choisit ce moment-là pour arriver joyeusement vers elle. amoureux, il s’installe entre ses cuisses et l’attrape affectueusement par la taille.

Il approche son visage pour l’embrasser, mais sa compagne se crispe et, dans un mouvement de recul, esquive ses lèvres. Elle ne veut pas. Il l’énerve. Elle le repousse légèrement pour tenter de l’exclure de ses cuisses.

Pour justifications, elle lui râle qu’il fait bien trop chaud aujourd’hui pour se coller ainsi et qu’il la saoule lorsqu’il se comporte en pot de colle pénible.

Noah fait immédiatement la moue et lui demande ce qu’elle peut bien avoir ce matin. Quelle mouche a-t-elle bien pu la piquer pour qu’elle le traite ainsi ? Qu’a-t-il bien pu faire qui aurait pu lui déplaire ?

Amy s’énerve et le repousse plus fortement, il l’étouffe ! Qu’il aille donc s’amuser plus loin en lui fichant la paix, ils n’ont pas besoin d’être collés l’un à l’autre sans arrêt ! Profondément vexé, plus humilié que jamais, Noah tourne aussitôt les talons pour s’éloigner d’elle à grandes enjambées et sans un mot de plus. Elle vient de le blesser injustement alors qu’il tentait aujourd’hui de faire un effort pour se montrer un peu plus extraverti en public : elle lui a toujours reproché sa pudeur et pour une fois qu’il venait vers elle de façon sensuelle et tendre, en se fichant du monde qui les entoure, elle le traite comme un moins que rien ! La moutarde monte au nez du blondinet et c’est furieux qu’il rentre directement dans sa classe. Il n’ira pas recroiser sa petite amie de la journée. Il l’a assez vue et ne fera plus le moindre pas vers elle tant qu’elle ne se sera pas excusée. Il commence d’ailleurs à songer à l’éventualité d’une rupture.

 

*

 

À quelques étages de là, à deux couloirs de leur salle de classe, Joakim et Trisha sont en pleins échanges de baisers, plus fougueux et passionnés que jamais.

En effet, Joakim s’est littéralement précipité sur sa petite amie ce matin. Cela a d’ailleurs terriblement surpris et flatté la concernée, puisque celle-ci ne s’attendait même pas à le trouver en cours aujourd’hui.

— Et si on s’éclipsait quelques instants… ? susurre sensuellement Joakim entre deux baisers ardents.

La température monte et il veut lui faire l’amour. Ses caresses deviennent plus osées et cette mini-jupe qu’elle porte aujourd’hui l’excite terriblement.

— Ne me tentes pas…, répond Trisha, le bas-ventre en ébullition. Il ne faut pas… On va entrer en cours, et… et…

— Et ? murmure doucement Joakim en lui caressant délicatement les fesses,

— Tu es fourbe… tellement. Fourbe ! Allez, on a bien dix minutes ! Vite, vite ! 

Le couple se précipite en courant, main dans la main, en direction des toilettes les plus proches pour s’enfermer avec hâte dans l’une des cabines. Une fois hors de portée des regards indiscrets, Joakim, animé par une passion décuplée, soulève sa partenaire du sol pour que celle-ci enroule aussitôt ses jambes contre lui.

La sonnerie des cours retentit juste après la première pénétration du jeune homme. Cependant, aucun des deux amants ne semble s’en soucier, bien plus préoccupé par leur plaisir personnel que par leurs obligations vis-à-vis de leur emploi du temps. Les va-et-vient du jeune Bauer s’accélèrent jusqu’à ce qu’il se sente frustré de l’endroit sordide où il est obligé de prendre sa copine. C’est sans hésiter qu’il lui demande alors :

— Viens, on part et on va chez Kristofer, on passe la journée ensemble… J’y ai une chambre et on sera tranquilles…

— Hmmm… Tentant…, gémit Trisha entre deux coups de bassin, mais on va le croiser, je suppose ?

— Il est rarement chez lui en journée s’il n’y a pas d’after après une soirée, et même s’il y est… On s’en fiche. On s’enferme dans ma chambre et on profite…

— Allons-y alors, ces toilettes sont vraiment tue-l’amour, plus jamais on le fait ici !

Elle l’embrasse une dernière fois, tandis qu’il la repose doucement au sol pour qu’elle remonte sa culotte en vitesse et se recoiffe avec hâte du bout des doigts.

 

*

 

Une demi-heure plus tard, le couple s’enferme dans la pièce prévue. Joakim enlace sa petite amie avec toute la douceur du monde, avant de commencer à lui caresser les seins. Il l’embrasse sans interruptions. Sa tendresse est telle que la rouquine en reste perturbée, sceptique. Cela ne lui ressemble pas…

Mais elle y réfléchira plus tard. En attendant, elle préfère se laisser envouter par ses mains habiles qui la déshabillent lentement. affamée de son corps, elle l’imite et lui déboutonne son jean avec malice.

Elle lui saute dessus dès qu’ils sont en sous-vêtements. elle s’agrippe sensuellement à lui comme un koala s’accroche à son arbre et, à sa grande surprise, une fois de plus, son petit ami continue de l’embrasser langoureusement pour faire durer le plaisir, au lieu de la poser sur le lit ; un comportement qui ne lui a jamais ressemblé… Avant, Joakim avait pour habitude de passer très vite aux préliminaires, puis à l’acte. Les gestes de tendresse n’étaient d’ordinaire pas son fort.

Trisha est donc réellement aux anges, et lorsqu’il la pose enfin sur le matelas pour passer aux choses sérieuses, son cœur bat la chamade comme jamais et ses sentiments décuplent. Pourtant, et malgré cet état d’allégresse qui l’enveloppe désormais, une angoisse s’accroche à ses pensées…

Une demi-heure et deux orgasmes plus tard, le couple se repose quelques instants et Trisha commet l’immense erreur, entre deux baisers délicats sur les lèvres de son petit ami, de proposer à celui-ci de sortir faire un tour, de prendre le soleil, de manger dehors. Peu importe. 

Joakim boude immédiatement et la prend de nouveau dans ses bras en faisant la moue tel un enfant contrarié, attristé. Il recommence ensuite à l’embrasser de façon érotique, tout en la caressant délicatement. Il ne veut pas bouger de ce lit et il la veut à ses côtés. Il ne veut que lui faire l’amour, et cela, pour le reste de la journée. Trisha s’interroge alors de nouveau et le questionne enfin pour éclaircir ses doutes. L’air inquiet, elle lui demande :

— Joakim ? Est-ce que ça va ?

— Pourquoi cette question ?

— Tu n’es pas comme d’habitude… Tu es sûr que tout va bien ?!

— C’est quoi ton problème à toi ? Ça te dérange que je puisse avoir envie de toi ?! bougonne immédiatement Joakim,

— Bien sûr que non, idiot !

— Alors, arrête d’être chiante ! grommelle-t-il encore en lui suçant le cou.

Elle le surprend soudain en le poussant vivement en arrière afin de lui grimper dessus pour prendre les commandes de leurs futurs ébats.

— Sale gosse, lui souffle-t-elle en se lovant sensuellement contre lui.  Si c’est ce que tu désires, je vais abuser de ton corps jusqu’à ce que tu me supplies de t’épargner…

— Oula, j’ai hâte de voir ça… Défie Joakim en glissant un doigt dans l’intimité de sa partenaire, avant de lui enlever son string pour le jeter à l’autre bout de la pièce.

Des fois qu’il lui prenne l’envie de vouloir se rhabiller encore une fois… Dans cette crainte, il fait très vite subir le même sort à son soutien-gorge, tandis qu’elle se venge sur son boxer. 

— Au fait, tu n’as jamais peur qu’il y ait quelqu’un qui passe devant la maison ?! demande soudain Trisha, entre deux halètements suite aux pénétrations de son petit ami.

Elle jette un regard stressé en direction de la baie vitrée qui fait face au lit.

— Ce sont des vitres miroir, la rassure-t-il en s’emparant de ses lèvres.

Il ne s’en rend pas compte, mais son téléphone vibre soudain dans la poche de son jean jean jeté à l’autre bout de la pièce…

~ 119 ~

Temps de lecture : 9 minutes

 

*

 

À quelques kilomètres de là, Amy se sent triste de tomber sur la messagerie de son crush. Elle a besoin de lui. Mal à l’aise, attristée, plus seule que jamais, elle traine dans la ville et ne sait quoi faire, quand soudain, une crainte la tenaille ; celle d’avoir peut-être exagéré avec son petit ami, au point d’éventuellement lui donner envie de rompre. Elle ne supporterait pas que cela se produise. Aussi étrange que cela puisse lui paraître, elle souhaite toujours le conserver dans sa vie, où il a lui aussi sa place. Il est la dernière chose qui semble donner encore à son existence une part de stabilité, de normalité… Elle ne veut donc pas le perdre trop vite.

Elle se presse alors peu après à son domicile. Son père, Jeffrey Beckers, lui ouvre rapidment la porte en la saluant amicalement.

Il la connaît, cette jeune fille ! Les présentations ont déjà été faites il y a quelques semaines et Jeffrey est plutôt agréablement surpris de revoir la blondinette chez lui.

Quelques phrases plus tard, Amy file en direction de la chambre de son petit ami. En effet, celui-ci y est « terré », selon Jeffrey qui se moque de sa progéniture qui passe beaucoup trop de temps sur son ordinateur, en ce moment !

Amy fulmine intérieurement après sa conversation et c’est furieuse qu’elle pénètre dans la chambre de son blond pour le découvrir assis devant son laptop. Il discute encore une fois en visio avec cette petite « conne » de Française.

Elle se jette immédiatement sur son PC pour lancer à sa rivale : « Va t’acheter un god, connasse », avant de fermer brutalement la session de son blond pour lui sauter au cou. Il semble surpris ; elle lui susurre en retour, l’air penaud :

— Tu m’en veux encore pour ce matin ?

— Je rêve ou tu viens d’insulter Perrine ?! balbutie-t-il les yeux rivés sur son ordinateur éteint.

— Elle te drague à mort, et je remarque que tu aimes bien ça, mais passons, je ne veux pas me disputer ! Je ne suis venue que pour m’excuser pour ce matin, et je te trouve avec la moche, alors tu peux comprendre que je réagisse mal !

— Elle ne me drague pas… soupire Noah, las.

— Si tu le dis ! De toute façon, je m’en fous de cette morue qui bave sur mon copain, qu’elle aille chier !

— T’es jalouse, toi, maintenant ? ironise Noah, les bras toujours le long du corps tandis que sa blonde l’enlace tendrement.

— Je t’ai dit que je suis venue m’excuser pour ce matin ! Alors s.t.p., mets-y du tien toi aussi !

— Tu as carrément refusé que je t’embrasse ! rappelle Noah, toujours blessé par cet affront,

— S’il n’y a que ça ! lui envoie Amy en se jetant sur ses lèvres pour lui offrir un long baiser langoureux auquel il répond en passant ses mains sur sa taille afin de la caresser délicatement.

Il ne sait pas rester fâché très longtemps… Tout le monde le lui dit d’ailleurs ; un jour, ta gentillesse te perdra ! 

— Ferme la porte à clef et fais-moi l’amour ! ordonne sensuellement Amy en lui faisant retirer son tee-shirt.

Elle s’attaque ensuite à sa braguette. Sans attendre, Noah se dépêche de verrouiller sa porte pour revenir déshabiller sa blonde entre deux baisers, et ce, même si elle semble différente aujourd’hui. Brutale, passionnée, voire carrément mécanique. Déconcerté, il cherche en elle la blondinette douce et adorable qui l’avait séduit, celle qui se laissait lentement effeuiller avant de passer à l’acte, au lieu d’ordonner fermement à son partenaire de la « prendre, ici et maintenant, et vite ».

Une fois au-dessus d’elle sur son lit et tout en effectuant sa première pénétration, il tente de l’embrasser, mais elle l’esquive en détournant la tête et en gémissant à chaque coup de bassin.

Elle se justifie en lui disant qu’il a mieux à faire que de s’attarder sur des bêtises niaises, elle lui ordonne de la faire vibrer ! Elle le veut en lui, elle veut qu’il soit sauvage, brutal, elle l’incite à tout donner.

Elle l’encourage tel un jockey qui motive ses chevaux à coup de cravache, et ce comportement perturbe et choque Noah. Il se relève soudain du lit en interrompant leurs ébats. Il lui rappelle que ce n’est pas son genre de « prendre sa copine comme une chienne » ; en citant ses propres mots, elle lui a coupé l’envie. Il remet son boxer et son jean. Il est stressé. Sa petite amie a changé et cela l’agace. Il la regarde d’un œil nouveau désormais. Elle ne le répugne pas encore, mais presque.

Amy s’agace à son tour et se précipite contre lui, toujours nue comme un ver, elle l’embrasse passionnément.

— Tain’ la princesse, si tu as besoin de bisous pour baiser, alors y a pas de soucis, on va être niais ! Tu veux que je mette la B.O. de Roméo et Juliette en fond sonore avec un parterre de roses aussi ?!?

— Putain, la ferme ! S’emporte Noah, blessé et humilié, en la repoussant vivement. Je ne te supporte plus, qu’est-ce qui t’arrive ?! Tu t’es vue ?!? Tout d’abord, tu m’évites, m’envoies chier, me repousses, et ensuite tu reviens me demander de te sauter ?! C’est bon, j’ai assez donné. Il vaudrait mieux qu’on arrête, toi et moi.

— Pourquoi ?! Tu ne m’aimes plus ?! gronde Amy, subitement terrifiée.

— Tu te fiches de moi ? C’est toi qui ne m’aimes pas ! C’est d’un sex toy dont tu as besoin, pas d’un copain !

— Non, c’est toi que je veux ! Pardonne-moi de ne pas être aussi parfaite que ta niaise de Frenchie à la con, mais ça ne veut…

— Et arrête avec Perrine par ci, Perrine par là, merde !

— Tu me fais la morale, mais toi aussi tu as changé ! T’es toujours avec cette petite pute !

— Normal, ma copine me snobe !

— Non, ta copine a besoin de toi et tu t’en moques !

— Première nouvelle !

— Oh, vas-y, tu me saoules, embrasse-moi et fais-moi l’amour, merde ! Sois un homme, fais-moi peur, énerve-toi, prends-moi avec rage et colère ! Fais-moi vibrer ! Montre-moi que je ne sors avec un mec, un vrai, et pas une lopette !

S’en est trop pour Noah. Fou de rage, il l’attrape furieusement pour la prendre avec férocité. Elle réagit très vite à ses pénétrations en poussant de nombreux gémissements de plaisir, jusqu’à atteindre soudain l’orgasme en criant un prénom.

— Joakim, aaaaaaaaaaaaah… 

Choqué, Noah se retire aussitôt de son intimité et fait un bond en arrière, le visage blanc comme un linge.

— QUOI ??? Qu’est-ce que tu as dit ?? Mon dieu, je sens que je vais vomir !

— Raaaaaah, ne fais pas ta chochotte, ça m’a échappé ! se déculpabilise maladroitement Amy pendant qu’il referme sa braguette en grognant de plus belle.

— Dis-moi que j’ai mal entendu ! Dis-moi que tu n’as pas joui en criant « Joakim » !!!!

— Pas la peine d’en faire tout un plat non plus !

— Tu te le tapes, c’est ça ? Vas-y, avoue-le-moi, on est plus à ça prêt toi et moi ! Au point où en est notre couple, de toutes ! Donne-lui le coup de grâce, vas-y !

— T’as fini de te faire des films, Cosette ?! On a tous le droit d’avoir nos fantasmes, et ça veut rien dire de particulier !

— De mieux en mieux ! Tu fantasmes sur mon cousin ! s’horrifie Noah.

— Et ?! Qu’est-ce que ça peut foutre que je fantasme sur un beau mec ?! Ça n’engage à rien ! Je suis sûr que, toi aussi, tu te masturbes sous la douche en pensant à ta Française de merde : « Oooh Perrineeee, Oooh Perrine !! » Et pourtant, je n’en fais pas tout un plat, MOI ! Fantasmer, ce n’est pas tromper !

— Je n’ai jamais fantasmé sur Perrine ! explose Noah avec rage en secouant vivement sa petite amie par les épaules. Tu vas rentrer ça dans ton crâne un jour ?? JE N’AI JAMAIS FANTASMÉ SUR PERRINE !

— MON CUL ! Lui renvoie Amy sur le même ton, tout le monde a des fantasmes, TOUT LE MONDE !

— OUI ! AVEC TOI ! AVEC MA COPINE !

— Tu… Tu… Tu ne fantasmes que sur moi ? balbutie Amy avec surprise, soudainement réduite au silence.

— Oui, renvoie encore Noah en serrant les poings, je n’ai pas besoin d’un autre visuel pour me masturber, comme tu dis, tu m’as toujours suffi jusqu’à maintenant.

— Je.. Je…

— Maintenant, va-t’en, je crois qu’on s’est tous dit, toi et moi. Je te souhaite beaucoup de bonheur, et…

— Excuse-moi… lance Amy en éclatant en sanglots et en se jetant contre lui, tu es tellement parfait et je suis tellement garce, j’ai tellement honte, pardon Noah, pardon…

Le jeune Beckers reste aussi muet qu’une tombe, l’air perdu, son cœur se fissure devant les larmes qui commencent à couler sur le visage de sa petite amie.

— J’ignore ce que j’ai en ce moment, je me sens mal et tu en subis les conséquences, mais je tiens réellement à toi, Noah. Je suis tellement désolée de ne pas savoir te le montrer aussi bien qu’au début. Je vais changer, je te promets que je vais arrêter d’être garce, je te le promets,… Je te promets…

— Arrête de pleurer…, déglutit tristement Noah en lui attrapant les mains pour la rapprocher vivement de lui. On a tous des hauts et des bas, c’est pas grave… Tu sais bien que si tu as des problèmes, je suis là…

— Tu me pardonnes alors… ? Tu m’aimes encore un peu ? demande Amy, avec un petit sourire timide.

— Oui… Mais arrête de fantasmer sur Joakim, c’est mon cousin, merde ! Sinon je vais devoir aller le frapper et, vu ma carrure, il va avoir mal ! Parce que moi, mes muscles, c’est pas de la gonflette !

Amy ne peut s’empêcher de laisser échapper un petit rire amusé.

— J’ai tellement de chance de t’avoir… Et merci pour le scoop, Joakim, c’est de la gonflette ! Ohlala, tu serais tellement sexy si tu allais te battre pour moi, hmmm !

— Tu restes pour la nuit ? propose affectueusement Noah pour sceller définitivement la réconciliation de son couple,

— J’aurais adoré, mais je dois absolument rentrer… Je l’ai promis à ma mère… refuse pourtant Amy, en esquissant une moue attristée. Ne m’en veux pas, s.t.p. Je suis désolée…

— Pas la peine de t’excuser, ce n’est pas de ta faute, sourit gentiment Noah qui ne se doute pas une seule seconde que le refus de sa petite amie n’est justifié que par le fait que ce soir, elle prévoit de se rendre dans sa boîte de nuit habituelle à Venice…

~ 120 ~

Temps de lecture : 6 minutes

 

*

 

Quelques heures plus tard, du côté de Long Beach, la lune monte lentement dans le ciel. Joakim et Trisha sont exténués d’avoir presque passé la journée à faire l’amour, dans toutes les positions possibles et sur tous les meubles de la chambre qu’ils occupent.

Affamée, Trisha propose à son petit ami de manger un morceau, avant de rentrer chez eux. Joakim trouve l’idée de dîner intéressante, mais boude l’idée de sortir à l’extérieur. Il préfère celle d’un encas à prendre ici même. Ainsi, il irait immédiatement le préparer dans la cuisine, tandis que sa rousse ferait un brin de toilette, si elle le désire. La salle de bain est à deux portes de là, lui indique-t-il. Ils passeraient ensuite le reste de la nuit dans cette chambre. Il veut rester avec elle… Encore un peu.

Trisha accepte sa proposition d’un air ému et amoureux. Elle l’embrasse une dernière fois avant de filer dans la salle de bains, terriblement angoissée par le fait qu’il ne veuille plus la quitter d’une semelle. Il semble craindre quelque chose… Car, au creux de son regard, et ce depuis le début de la journée, elle est certaine d’avoir perçu une sorte de gêne, voire une certaine tristesse, très palpable.

 

*

 

Tandis que Trisha se laisse aller à quelques angoisses paranoïaques en prenant sa douche, Joakim leur prépare de quoi manger dans la cuisine. Kristofer arrive à ce moment-là pour le saluer amicalement, avant de se dépêcher de le taquiner.

— C’est la rousse qui est là-haut ? T’es resté avec elle toute la journée ?!

— En effet, bougonne Joakim, un peu honteux, et toi, tu viens de rentrer ?

— IL y a dix minutes, ouais. Je prends une douche et je me couche. On a fêté les 26 ans de Mark et je peux te dire que c’était chaud ! Dommage que tu aies loupé ça.

— Fallait me prévenir.

— Fallait passer plus souvent. Parce que c’est pas pour dire, mais depuis les deux grognasses, on fait plus grand-chose ensemble, et tout le monde te réclame ! Tu vas à Venice ce soir ? Si oui, je fais un effort pour venir, ça me manque de trainer avec toi.

— Je pense plutôt rester en haut ce soir.

— Avec l’autre courge ? S’interroge Kristofer en grimaçant de dégoût.

— Voilà. Sur ce, bonne soirée Kris. conclut Joakim en retournant au premier avec son plateau-repas.

Son ami l’observe s’éloigner avec agacement, tout en se demandant combien de secondes cette idiote de Trisha mettrait pour fuir en courant, si elle était malencontreusement mise au courant des petites aventures de Joakim avec sa meilleure amie… Un sourire sadique naît sur son visage, avant de disparaitre aussitôt. S’il ne tenait pas autant au jeune Bauer, il n’hésiterait pas une seule seconde à détruire cette folle…

 

 

Le lendemain matin, le couple repart enfin de chez Kristofer et, alors que Joakim regarde ses appels en absence avec énervement, Trisha s’installe sagement à l’arrière de sa moto, sans un mot. Elle esquisse une discrète grimace qui perturbe son petit ami.

il fait immédiatement le lien avec ce qu’Amy Wills lui avait craché il y a deux jours.

— Quelque chose ne va pas ?! demande-t-il avec anxiété à sa rousse,

— Si, je t’attends juste. Pourquoi ? lui renvoie t-elle sans attendre,

— Non, mais je veux dire, on vient de coucher ensemble avant de descendre, alors est-ce que je t’ai fait mal ?!

 L’expression de son visage est penaude tandis qu’il la questionne ainsi en envoyant un SMS d’insultes et de menaces à une certaine blonde.

Trisha le dévisage l’air interloqué.

C’est la première fois qu’elle le voit ainsi. On pourrait presque lire de l’inquiétude sur ses traits et cela la choque au plus haut point. Qu’était-il donc arrivé à son petit ami à la fin ?! Pourquoi se mettait-il à s’inquiéter de choses qui ne l’avaient jamais effleuré auparavant ? Il l’angoisse tellement désormais qu’elle en arrive presque à regretter l’être froid et insensible qu’il avait pour habitude d’être. Il ne se souciait que de peu de chose avant, certes, mais au moins la jeune fille n’avait jamais eu l’impression qu’il lui en dissimule des milliers.

— Tout va bien, Joakim, se presse-t-elle de le rassurer en se relevant de sa moto pour se rapprocher de lui et l’embrasser délicatement sur le bout des lèvres.

— Quand on couche ensemble, je te fais mal ? C’est désagréable ?

— Tu rigoles ? sourit Trisha, désormais choquée. Le sexe avec toi est incroyable ! Si je t’ai paru gênée là maintenant, c’est juste parce qu’on vient de le refaire trois fois ce matin avant de descendre ! Mais ne te fais pas de fausses idées, tu ne m’as jamais fait mal, bien au contraire.

— OK, cool alors, bougonne Joakim, gêné, pour écourter la conversation. Bon, va prendre la voiture de Kris ce matin, conclut-il en prenant la main de sa rousse pour l’emmener vers le véhicule.

— Joakim, tu ne me caches vraiment rien ?

— Oh non, tu vas pas recommencer !

— Dis-moi ce qui a pu te faire penser que tu pouvais me faire mal quand on couche ensemble, parce que cela ne vient pas de moi, c’est impossible ! Alors d’où est-ce que tes craintes peuvent venir ?

— Mais de nulle part ! Putain, mais tu lâches jamais ton os, toi, décidément !

— Tu es bizarre depuis hier, Joakim !! Il y a quelque chose que tu ne veux pas me dire ! Tu es gêné, ennuyé par quelque chose, je le sais, je le sens ! Je suis ta copine quand même, alors je te connais ! Je sais donc qu’il y a quelque chose ! Tu es préoccupé !

— Mais y a rien ! Lâche l’affaire ! Je me suis trompé, basta ! FIN DE L’HISTOIRE ! Arrête d’être chiante ! J’essayais juste d’être sympa, merci de me prouver que j’ai tort de le faire !

La jeune fille changea de sujet après ça, tout en conservant ses doutes et angoisses. Elle reste certaine qu’il ne lui dit pas tout !

— Ouais, salut Miguel, fait Joakim en décrochant son téléphone portable alors qu’il démarre la voiture de Kristofer..

— Salut Joakim, Je ne peux pas venir au lycée aujourd’hui, mais je tenais à te parler. Tu peux passer après les cours ?

— Oui, qu’est-ce qu’il y a ?

— C’est à propos du crew et de Joyce, tu sais, la sœur de Mickael qui traine tout le temps avec nous. Je t’en dirai plus ce soir, mais en attendant, évite le crew aujourd’hui et elle surtout. Cette fille est une fouine.

— Intéressant.

— Je ne rigole pas, Joakim, fais pas le con. Passe ce soir et on en parlera plus longuement. Je te laisse, il y a du boulot ici.

— Ok, à ce soir.

L'Améthyste

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