~ 115 ~

Temps de lecture : 5 minutes

 

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♪ Candleburn ~ Dishwalla ♪ 

On Vineland, past the candle shrine that burns every night for someone / Chaque nuit, les cierges saints brûlent pour quelqu’un.

She lets herself go / Elle se laisse aller.

Like an angel in the snow / Comme un ange dans la neige

She lays down on her back / Elle s’allonge sur le dos, sur le dos…

Down on her back – she goes / Sur le dos, sur le dos, c’est ainsi…

Take me over when I’m gone / Empare-toi de moi, quand je serai partie.

Take me over, make me strong / Empare-toi de moi, rends -moi plus forte.

Take me over when I’m gone / Empare-toi de moi, quand je serai partie.

Will they burn for me / Les cierges brûleront-ils pour moi ?

on Vineland past the candle shrine that melts into the street design / Là-bas, les cierges saints se mélangent à la roue du destin

She waits – for someone / Elle attend quelqu’un.

— Embrasse-moi, Joakim…

— Non.

Tonight she’ll give herself away / Ce soir, elle ne sera plus elle-même.

She’ll break apart all by herself / Elle brisera une part d’elle-même.

It’s so easy how we come undone. / C’est tellement simple de ne plus se contrôler.

Take me over when I’m gone / Empare-toi de moi quand je serais partie.

Take me over, make me strong / Empare-toi de moi, rends -moi plus forte.

Take me over when I’m gone / Empare-toi de moi quand je serais partie.

Will they burn for me? / Les cierges brûleront-ils pour moi ?

— Embrasse-moi… Ou je me rhabille et tu pourras te brosser pour toucher à ce corps divin. Je veux que tu me prennes en m’embrassant désormais.

— Garce.

— Et je ne veux pas d’un baiser de puceau. Alors tourne jusqu’à ce qu’on en perde la respiration !

She pulls me in – strips me down / Elle m’appelle, m’écrase (cet autre moi)

She pulls me in — turns me out / Elle m’appelle, me transforme (cet autre moi) 

She pulls me in — strips me down / Elle m’appelle, me met plus bas que terre.

Take me over when I’m gone / Empare-toi de moi quand je serais partie.

Take me over, make me strong / Empare-toi de moi, rends -moi plus forte.

Take me over when I’m gone / Empare-toi de moi quand je serais partie.

Will they burn for me / Les cierges brûleront-ils pour moi ?

Will they burn for me / Les cierges brûleront-ils pour moi ?

 

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 Quelques jours qui se ressemblent pour Amy et Joakim défilent à grande vitesse et une semaine plus tard, les deux sont une fois de plus dans cette boîte de nuit de Venice, toujours dans les mêmes conditions que d’ordinaire. Une jeune fille éméchée qui est à cent lieues de ce qu’elle est en plein jour. Et un Joakim qui reste fidèle à lui-même, indifférent à tout, mais toujours présent pour rejoindre un hôtel et consommer un plan cul régulier.

Cette nuit, Amy a sorti de quoi sniffer un rail de cocaïne et c’est sans hésiter qu’elle le prend devant son voisin de canapé. Joakim l’observe, l’air moqueur, tout en refusant de l’imiter lorsqu’elle l’invite à le faire.

La blondinette esquisse une moue boudeuse suite à son refus, avant de lui sourire affectueusement que la vie est courte et que « quitte à crever, autant vivre heureux avant ! » Joakim le raille aussitôt. « Il était vrai qu’elle n’avait plus beaucoup de neurones à assassiner, alors tant qu’à faire… »

— Exactement ! lui renvoie Amy en éclatant de rire.

Elle ne se vexe plus de ses critiques souvent acerbes, elle ne relève plus sa façon de la rabaisser en permanence.

Elle a déjà bien trop pleuré pour lui, à cause de lui, et cela ne l’a jamais mené nulle part, alors désormais, elle décide de simplement profiter de la vie à ses côtés et en secret. Elle s’imagine qu’il la désire, et voilà. Cela n’est pas si mal, finalement… Puisqu’en agissant ainsi, elle finit toujours par avoir des moments privilégiés à ses côtés. Des moments magiques durant lesquels ils partagent enfin quelque chose. Du sexe intense. Voire une certaine connexion. Joakim a ce double visage terrifiant, celui de savoir être ignoble et abject avec autrui, comme celui de devenir un être attachant et envoûtant. C’est de cet homme-là qu’Amy est tombée amoureuse. Il peut faire d’elle ce qu’il désire, son cœur et son corps lui appartiennent… Elle est à lui.

De son côté, Joakim a remarqué la déchéance de la jeune fille qui ne semble plus avoir aucun autre but dans la vie que celui d’être son jouet sexuel. 

Il apprécie son objectif, très flatteur et pratique pour sa personne.

~ 116 ~

Temps de lecture : 5 minutes

 

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♪ You Got Me ~ Colbie Caillat ♪

You’re stuck on me and my laughing eyes / Tu me regardes et, derrière mon regard rieur,

I can’t pretend, though I try to hide – I like you. Je ne peux rien te cacher, je suis folle de toi.

I think I felt my heart skip a beat / Je sens mon cœur bondir.

I’m standing here and I can hardly breathe – you got me. Je suis devant toi et j’en perds mon souffle, je suis à toi.

The way you take my hand is just so sweet / La façon dont tu prends ma main est juste trop chou

And that crooked smile of yours knocks me off my feet / Et ton petit sourire en coin me fait planer.

 Pendant que son grand amour ne la considère que comme un plan cul régulier, Amy, elle, de son côté, vit sa meilleure vie en adorant son statut de fucking friend. Les journées de lycée durant lesquelles elle n’est rien pour lui deviennent d’ailleurs de plus en plus longues et difficiles à supporter, et sa tolérance pour Trisha décroît chaque jour un peu plus.

Ses sentiments amoureux pour Joakim décuplent à grande vitesse, devenant très vite douloureux à vivre. Elle commence à connaître des hauts et des bas, passant d’euphorie à désespoir incompréhensible, pour finir par ne plus savoir être apaisée qu’au creux de ses bras. Elle est folle de lui…

Oh, I just can’t get enough ! / Oh, j’en peux plus.

How much do I need to fill me up ! / Combien vais-je devoir en avoir pour être rassasié ?

It feels so good it must be love !  C’est tellement bon que ça doit être ça, l’amour.

It’s everything that I’ve been dreaming of!  C’est tout ce dont j’ai toujours rêvé.

I give up. I give in. I let go. Let’s begin !  Je me rends, je baisse les armes, allons-y !

Cause no matter what I do ! / Parce que je m’en fous des conséquences.

Oh (oh), my heart is filled with you !  Oh, mon cœur est comblé avec toi.

I can’t imagine what it’d be like. Je ne saurais imaginer ce que pourrait être

Living each day in this life – without you.  De vivre rien qu’un seul jour sans toi.

One look from you I know you understand /  Un regard de ta part et je sais que tu me comprends.

This mess we’re in, you know, is just so out of hand / Ce merdier dans lequel on est est juste incontrôlable.

I hope we always feel this way (I know we will) / J’espère que nous serons toujours ainsi (je sais qu’on le sera).

And in my heart I know that you will always stay  Car je sais que je t’aimerais toujours.

Oh, I just can’t get enough !

How much do I need to fill me up!

It feels so good, it must be love !

I give up. I give in. I let go. Let’s begin !

Cause no matter what I do !

Un jour, lasse de simuler un bonheur hypocrite alors qu’au plus profond de ses entrailles, elle souffre le martyr, elle lui sourit affectueusement, les yeux pétillants d’amour :

— Et si on se mettait ensemble ?

— Pardon ?

— Quoi ? Regarde-nous, on est fait l’un pour l’autre !

— Pas trop, non.

— Mais si ! Je sais que tu me kiffes ! Avoue-le ! Tu ne peux pas me mentir là-dessus, ça se voit quand on couche ensemble ! souligne Amy en se gonflant de fierté. Je te plais, je le sais ! Tu aimes être avec moi, passer du temps avec moi, et c’est normal, parce que nous sommes faits l’un pour l’autre ! On est géniaux ensemble, avoue-le !

— Non.

— Sincèrement ? Tu oserais me dire que tu préfères Trisha ? Pourtant, tu passes beaucoup plus de nuits avec moi, j’ai l’impression !

— Ce n’est pas comparable.

— Je suis la passion, et elle la bobonne inutile ? gloussa Amy sans le réaliser.

Son amour pour cet homme la rend parfois abominable avec sa meilleure amie. L’alcool aide aussi cette attitude…

— Je vais te laisser.

— Non !! protesta Amy en l’attrapant furieusement par le bras pour l’empêcher de se relever du canapé.

Ses yeux commencent à s’humidifier et ses lèvres laissent soudain échapper quelques phrases maladroites et désespérées :

— On est bien ensemble, tu… Tu es mieux avec moi qu’avec elle, je… Je le sais, ça se voit… Alors, sautons le pas. Je sais que ça sera dur pour Noah et Trish, mais ils comprendront, et, et…

— Nous ne serons jamais ensemble, Amy.

— Pourquoi ?! Dis-moi pourquoi ! Explique-toi à la fin ! Marre que tu passes ta vie à me casser sans me donner de véritables explications ! Tu le sais qu’on est parfaits ensemble, on est pareils, toi et moi, et, et…

— C’est justement le problème. Bonne soirée, conclut Joakim en se relevant enfin du canapé pour s’en aller.

— Crétin ! Abruti ! J’en ai assez de toi ! Sale lâche ! Je te hais ! Va chier ! S’emporte Amy en le suivant du regard.

Elle explose en sanglots. Une fois de plus, il lui arrache le cœur, elle n’en peut plus. Elle aimerait mourir. L’aimer lui fait trop mal, et le voir refuser l’évidence de la perfection de leur couple la détruit. Elle veut être avec lui !

~ 117 ~

Temps de lecture : 6 minutes

De son côté, Joakim n’a jamais été aussi sûr de ses convictions. Les ténèbres ne peuvent pas s’accorder avec l’obscurité. L’ombre a besoin de lumière pour exister. Son stress grimpe crescendo alors qu’il réalise cela et sa rousse commence à lui manquer. Étrange, pour le jeune homme qui n’a jamais eu besoin de personne auparavant… Il en reste figé d’incompréhension pendant une demi-heure, devant la boite de nuit, avant de se souvenir de l’idiote saoule, sous l’emprise de drogues, qu’il a laissée derrière lui, alors que plus d’un homme la reluquait déjà lorsqu’il était à ses côtés.

Blasé, il revient donc sur ses pas pour la constater plus saoule et déchaînée que jamais, à moitié avachie sur des types à l’allure louche qui n’ont clairement qu’une idée en tête. Las, Joakim se rapproche pour la tirer violemment par le bras afin de la forcer à se relever, tout en chassant à coup d’insultes et de menaces ses prétendants pervers. Ravie du retour de son prince, Amy lui saute aussitôt au cou, lui clame qu’elle l’aime, tandis qu’il la traîne avec lui vers l’extérieur sans une parole.

— Tu as eu peur pour moi ! Tu es revenu ! Je le savais !! piaille-t-elle avec énergie en essayant de marcher droit à ses côtés. Tu vois ! Tu m’aimes aussi ! Tu m’aimes !

— La ferme, tu me saoules.

— Tu fais ton grand méchant insensible et froid, mais au fond, t’es un gentil ! Tu m’aimes… envoie amoureusement Amy avec un soupçon de tristesse au creux de la voix.

Le cœur serré, elle se blottit tendrement contre lui.

— Pauvre fille, va… lui renvoie Joakim, acerbe.

— J’ai envie de toi, viens, on va dans la ruelle derrière…

Sans broncher, le jeune homme la suit sagement alors qu’elle le tire par le bras jusqu’à l’endroit indiqué. Arrivée sur place, elle lui saute dessus pour commencer à l’embrasser. Elle lui susurre de la prendre maintenant. Joakim obtempère sur le champ, enfile un préservatif et lui arrache brutalement sa jupe ainsi que son top, sa culotte, avant de la plaquer contre le mur d’un bâtiment adjacent. Il la prend juste après, par derrière et avec fermeté.

La blondinette, choquée par la position, pousse malgré tout quelques gémissements de plaisir mêlés à certains de douleur. Elle aime le sentir en elle et se le répète en pensées alors que ses coups de bassin l’écrasent brutalement contre le mur.

Ils sont ensemble… Elle n’en demande pas plus.

Elle l’aime trop pour lui crier d’arrêter de la pénétrer aussi brutalement ; alors elle se contente de serrer les dents en retenant tant bien que mal ses larmes de honte parce qu’une fois de plus, il prend plaisir à l’humilier en la traitant comme une moins que rien. Désespérée, elle s’accroche à l’idée qu’il puisse l’aimer…

Parce que le fait de le sentir ainsi en elle, par ces va-et-vient, lui donne l’ l’impression de former quelque chose avec lui. Puisqu’il pourrait très bien consommer avec une autre fille ! Mais au lieu de cela, c’est auprès d’elle qu’il accoure si souvent pour passer tant d’heures à ses côtés. Elle s’accroche à cette réalité qui la rend si heureuse, tandis qu’il se retire après avoir éjaculé dans son préservatif. Il ne couche qu’avec sa rousse, sans protection, car celle-ci prend la pilule surtout, mais aussi parce qu’il lui offre en plus une confiance aveugle.

— Rhabille-toi, je te ramène, informe Joakim en refermant sa braguette.

Son interlocutrice n’est pas en état de rentrer en taxi et il ne souhaite pas qu’elle se fasse violer par le premier type qui passe.

Émue qu’il se préoccupe de son sort, Amy lui sourit amoureusement qu’elle accepte sa proposition, tout en se rhabillant avec hâte. Elle le suit ensuite en direction de sa moto, mais au moment de s’asseoir derrière lui, elle reste figée sur place, l’air gêné.

Joakim l’enguirlande alors, agacé :

— Tu crois que j’ai que ça à foutre de t’attendre ??

— Je… je… je rentrerai à pied finalement, bonne nuit, réplique-t-elle en commençant à sangloter.

— Non, tu montes ! Tu me fais chier ! Je commence à en avoir ras le cul de tes caprices.

— Je fais ce que je veux, je veux rentrer seule ! Lâche-moi ! crache Amy, le visage inondé de larmes.

— Mais t’es pas bien, ma pauvre fille, tu te mets à chialer quand on te propose de te ramener chez toi ?! Va chier ! Rentre seule et fais-toi violer, j’en ai rien à foutre après tout !

— Tu m’as fait mal, connard ! crache Amy avec rage. Tu m’as pris comme une brute ! Alors non, je ne vais pas monter sur ta moto ! J’ai mal, putain de merde ! Tu ne peux pas comprendre ça ?! Ou t’es trop con pour même ne pas réaliser à quel point t’es un fils de pute parfois !

Finissant de crier cela, elle tourne les talons et commence à s’éloigner avec hâte, presque au pas de course et en titubant à moitié.

Perplexe, agacé, Joakim gare sa moto en vitesse et se dépêche de lui courir après.

— Je t’accompagne, lui fait-il en arrivant à son niveau, les rues ne sont pas sures.

— Qu’est-ce que ça peut te foutre de toute manière ?! lui crache Amy, toujours en larmes. Tant que tu as ta Trisha de merde, moi je peux crever, tu t’en branles !

— Tu as vraiment mal ?! questionne Joakim avec suspicion en la regardant marcher.

— Non, je dis ça pour rigoler, ça m’éclate, c’est fun ! Toi aussi, tu trouves ça fun ?? AH AH AH ! Qu’est-ce qu’on se marre !

— Oh, mais la ferme, craque Joakim en la prenant soudain dans ses bras.

— Qu’est-ce que tu fais ?! S’interroge Amy en hoquetant entre deux sanglots.

— Tu as du mal à marcher, non ? Et comme on est trop loin de chez toi pour rentrer à pied, alors on va aller s’asseoir sur la plage le temps que tu n’aies plus mal, puis je te ramènerai en moto.

La blondinette hoche la tête timidement pour lui offrir une réponse positive. Ses larmes se remettent à couler, car cette fin de soirée maltraite ses émotions. Il y a cinq minutes, elle était au fond du trou et avait envie de mourir, mais désormais, et alors qu’elle est tenue fermement par ses bras chauds et protecteurs, elle l’aime de nouveau plus que tout et n’a plus qu’une envie, se blottir encore et encore contre lui. L’aimer, l’aimer, l’aimer et toujours l’aimer… l’aimer à en crever.

Cinq minutes après s’être assis sur la plage, Joakim s’allonge confortablement sur le dos et Amy en profite pour l’imiter en se blottissant contre lui.

Elle s’endort très vite en le serrant fort dans ses bras, tandis que lui soupire en observant les étoiles, avant de finir par s’assoupir à son tour.

Le lendemain, dès l’aurore, il se réveillera le premier et la tirera de ses songes avec hâte pour la ramener chez elle à grande vitesse. Elle lui sourira un timide « on se voit tout à l’heure au lycée » en s’avançant doucement vers son visage pour lui offrir un baiser d’au revoir, mais il démarrera en trombe sa moto pour détaler à grande vitesse. Une humiliation de plus, la jeune fille n’était plus à ça près…

L'Améthyste

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