~ 097 ~

Temps de lecture : 3 minutes

 

 

*

 

Quelques heures plus tard, elle rentre chez elle afin de se changer, de prendre une douche, avant de se rendre à son lycée. Elle se sent confiante et de bonne humeur, assez heureuse au souvenir de ce qu’elle a vécu la veille.

Joakim accapare la moindre de ses pensées alors qu’elle ouvre son casier pour y ranger son sac de la veille. Elle repense à ses lèvres, à ses coups de reins… Quand soudain son petit ami la prend dans ses bras en arrivant par derrière. Il la salue avec tendresse, l’embrasse, avant de repartir dans son propre couloir.

Elle en meurt de honte, de sa gentillesse. Comment a-t-elle pu l’oublier ainsi ? « Que lui a-t-elle fait… »  Elle redescend sur terre et réalise.

Trisha qui arrive à son tour vers elle, rayonnante et souriante, riant de potins après l’avoir enlacée, lui brise aussi le cœur. « Que lui a-t-elle fait, à elle aussi… »

— Ça ne va pas ? questionne la rouquine, l’air sceptique. Tu as une petite mine. Tu n’es pas malade, tout de même ? Je viens de te dire que California for Queens vient d’être renouvelée pour une 3ᵉ saison et tu n’as même pas bronché. Je m’inquiète ! Qui êtes-vous, jeune fille ? Rendez -moi ma meilleure amie !

— Je… je suis juste un peu crevée, j’ai mal dormi hier !

Mentir ainsi est horriblement douloureux. La blondinette en a l’estomac retourné.

Joakim arrive à cet instant pour enlacer délicatement sa rousse. Il l’embrasse avec douceur, devant la blondinette qui se fige en silence devant la scène. Elle l’observe avec détresse alors qu’il ne lui offre, à elle, qu’un profond désintérêt, comme d’habitude

Elle comprend aussitôt que leur petite folie de la veille ne devra jamais être révélée, mais pourtant, son cœur saigne désormais comme jamais. Joakim Bauer sait réellement se montrer cruel et insensible, mais il ne la surprend pas ; elle commence à le connaitre. Son palpitant se serre au souvenir de ses caresses et elle s’en veut qu’il batte autant pour ce monstre…

Il s’éloigne de sa rousse après leur échange de baisers. La blondinette n’attend pas pour attraper les deux mains de sa meilleure amie, le regard suppliant, les larmes aux yeux. Elle s’excuse pour tout : son comportement, sa méchanceté, les paroles idiotes proférées chez elle, nourries par une ignoble et infondée jalousie… et autre chose, uniquement en pensées. À ce souvenir, elle en a encore honte, d’aimer le même homme que sa plus grande alliée dans la vie…

— Je t’en prie, ce n’est rien, c’est déjà oublié ! sourit Trisha en la serrant fort contre elle.

— Je suis tellement désolée, tellement désolée… bafouille Amy dans ses bras. Pardonne-moi… Pardonne-moi… Pardonne-moi… Pardonne-moi…

— Je te promets que tu es pardonnée ! Alors arrête de pleurer, tu vas faire couler ton maquillage, rit Trisha d’un air gêné.

Elle ne comprend pas la réaction de son binôme, qui lui parait heurtée pour des broutilles, alors que des accrochages d’un acabit similaire, elles en ont connu d’autres ! Sans jamais se détester ni se séparer pour autant !

~ 098 ~

Temps de lecture : 5 minutes

 

 

*

 

En plein milieu d’après-midi et alors que Joakim s’apprête à rejoindre Kristofer sur son lieu de travail pour l’y aider, comme souvent, son ami Miguel lui téléphone soudain. Il lui demande de lui raconter comment se passe le duel avec les Tigers, puisque lui n’a pas pu s’y rendre.Cela le dégoûte d’ailleurs terriblement ! En effet, Miguel ne se doute pas que son ami a été volontairement exclu du fameux affrontement amical entre les deux crews.

Comprenant rapidement son éviction d’une activité de sa bande, Joakim joue le jeu et répond à son interlocuteur que tout se passe à merveille, ici. Miguel est ravi de l’entendre, il lui souhaite de passer une agréable fin d’après-midi. Il l’envie !

Alors que les deux amis raccrochent leur conversation, leur crew passe en effet, à quelques kilomètres, un agréable moment…

Andreas n’est pas sur place, car, après une crise d’asthme ce matin, ses parents l’ont forcé à rester se reposer. Il s’énerve de ne pas pouvoir participer à ce duel.

 

 

*

 

Frustré d’avoir ainsi été mis de côté par son crew et surtout par son ami Noah qui d’ordinaire le prévient de tout, Joakim arrive à Beverly Hills, au siège social des hôtels Peninsula, de mauvaise humeur.

Arrivé au dixième étage de l’hôtel, là où sont situés les bureaux administratifs de l’entreprise, il croise Kristofer dans l’un des petits salons destinés aux pauses café, assis avec quelques amis à lui.

Deux étudiants en école de théâtre que le jeune millionnaire connait depuis de nombreuses années.

Joakim les salue d’un signe de main avant de se rendre dans le bureau qu’il partage avec Kristofer.

Officiellement, il n’y a ici qu’un seul et unique boss qui dirige l’empire Peninsula, mais officieusement, il y en a deux.

Un qui signe de son nom tout papier administratif ; et un dans l’ombre qui guide les choix les plus décisifs de l’entreprise.

 Quelques minutes plus tard et alors que Joakim s’apprêtait à jeter un œil aux ventes de la semaine afin d’établir un comparatif, son téléphone vibre soudain pour lui signaler une communication de sa petite amie. Il décroche alors sereinement, mais avec cependant une pointe de nervosité, pour annoncer à sa rouquine qu’il sera occupé pour le reste de la journée et qu’ils ne pourront se revoir avant le lendemain.

Trisha semble sceptique à l’autre bout du fil et lui demande s’il se trouve en compagnie de Kristofer. Joakim lui renvoie que non, mais que de toute manière, même si cela était le cas, cela ne changerait rien au fait qu’ils ne peuvent se voir aujourd’hui ! Trisha encaisse sa mauvaise humeur avec le sourire, tout en lui disant que lorsqu’il aurait un moment à lui, s’il le désire, il pourra toujours la contacter ! Elle raccroche ensuite calmement, alors qu’elle fulmine que son rival Kristofer ait pu réussir à lui voler son petit ami pour le reste de la journée. « Celui-là, un jour, elle ira pisser sur sa tombe ! »

— Noah vient de m’apprendre que les Drifterz font un duel de breakdance avec un autre crew à Marina del Rey, on les rejoint ? intervient Amy dès que son amie a raccroché sa conversation téléphonique.

La rouquine accepte la proposition de son amie en réfléchissant au fait que Joakim ne soit pas avec son crew durant une telle rencontre, au lieu de trainer avec Kristofer. Elle est profondément sceptique et commence à se demander si sa mauvaise humeur ne serait pas directement liée aux Drifterz qu’il n’a pas rejoints aujourd’hui…

 

*

 

Les jeunes filles se hâtent donc en direction de Marina Del Rey. Elles arrivent cependant trop tard : l’affrontement amical est terminé depuis peu et tous discutent désormais entre eux de leurs prestations respectives.

Elles s’avancent vers les deux bandes, souriantes, tandis qu’Amy repère rapidement Noah qui semble discuter avec une jeune fille à l’allure douteuse selon elle. « Faites une bonne action, achetez-lui un look, à cette moche ! », songe-t-elle en pensées, tandis que son sang ne fait qu’un tour de voir son Noah rire avec une autre.

Telle une succube, elle lui saute dessus pour l’embrasser langoureusement et sans aucune retenue. Elle marque son territoire. La moche doit comprendre que le meilleur Drifterz est déjà pris.

Devant ce spectacle, Perrine Martin se retient de rire. Elle observe le cinéma de la blonde frustrée d’un œil amusé, tout en la dévisageant avec dédain, cette pimbêche qu’elle trouve vraiment ridicule.

De son côté, Noah, gêné par le comportement de sa petite amie qui le force à se donner en spectacle, interrompt prématurément leurs baisers de retrouvailles et jette un regard honteux à la seule fille des Tigers, dont il a fait la connaissance aujourd’hui : une passionnée de breakdance avec qui il s’est trouvé beaucoup de points communs…

À quelques pas de ses amis, Aidan discute avec une amie qu’il a invitée à ce duel comme spectatrice ! Joyce ne pouvait refuser, ravie de découvrir un peu plus le fameux crew avec lequel trainait tant son frère aîné, désormais disparu et recherché par la justice.

Elle croit dur comme fer à un complot orchestré contre son frangin et regrette de ne pas s’être intéressée à ses fréquentations avant. Elle souhaite désormais corriger cela et découvrir sa bande, le monde dans lequel il baignait au quotidien. Elle a besoin de comprendre…

Et le gentil Aïdan l’aidera dans ce but. Les Davis n’ont pas dit leur dernier mot, et surtout pas elle !

~ 099 ~

Temps de lecture : 3 minutes

 

 

*

 

Pendant ce temps, Andréas Cobain, chez lui, fulmine de ne pas avoir pu rejoindre ses amis aujourd’hui.

Cela faisait longtemps qu’il n’avait plus eu une telle crise d’asthme et cela l’effraie aujourd’hui, car il avait commencé à prendre goût à cette vie presque normale qu’il possédait depuis son entrée dans l’adolescence. Son asthme allait en s’améliorant et il n’avait presque plus rien à s’interdire. Il était fier d’avoir défié les pronostics des médecins en étant capable, parfois, de courir un cent mètres ! Il était même souvent cité en exemple par eux, lorsqu’ils devaient remonter le moral à d’autres asthmatiques : « Accroche-toi mon garçon, je connais un jeune homme, Andréas Cobain, eh bien tu sais qu’il… »

Et voilà que désormais le destin décide de lui retirer ce qu’il semblait lui avoir accordé.

Dans un coup de rage, il se leva alors d’un bond de son canapé pour courir dans son jardin dans le but d’enchainer quelques figures de breakdance.

S’il devait retomber dans cette « vie de merde », autant qu’il crève dès aujourd’hui !

Il ne tolérera plus jamais cette vie de petit assisté faible et fragile, tout cela est révolu. Il n’a plus la personnalité pour être cette larve. Celui que l’on met de côté pour tout à cause de ses « poumons pourris », comme lui-même les désigne toujours avec rage.

Plus jamais il n’ira une fois par jour chez son médecin, plus jamais. Son entourage ne pourra comprendre ses réactions, il en est conscient, parce que personne ne réalise ce que peut être sa vie ! Il s’effondre soudain au sol en respirant difficilement après une figure compliquée, il respire bruyamment, puis se relève péniblement pour se trainer à l’intérieur afin d’apaiser ses poumons en feu grâce à sa ventoline.

Kurt arrive à ce moment-là, inquiet d’avoir entendu son fils tousser et suffoquer. Ces crises sont sa hantise la plus profonde.

— Andreas ? Ça va ? Il demande avec appréhension tout en se rapprochant de son enfant unique pour s’asseoir à ses côtés sur le canapé.

— Oui, t’inquiètes, papa, je me sens déjà beaucoup mieux, ment sans attendre. Andréas en dévisageant son père avec émotion.

Il se souvient de ce qu’il avait dû endurer pour se tenir devant lui aujourd’hui.

 

Comment avait-il fait ? Andréas ne se sent pas capable de marcher sur les traces de l’héroïsme de son père. De cet homme qui s’est remis d’une tumeur au cerveau, luttant au fil des années pour recouvrer toutes ses capacités intellectuelles. La vie n’avait pas épargné ses parents et Andréas le réalise encore aujourd’hui. Qu’il n’est pas donné à tout le monde d’accomplir des exploits.

L'Améthyste

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