Deux minutes plus tard, Trisha se laisse dégringoler en arrière, sur le lit de son éphèbe qui se place au-dessus d’elle, entre ses cuisses. Folle de ses lèvres, elle lui tient le visage de ses mains pour continuer de l’embrasser. La température monte…
« La naïveté est une façon de vivre intelligemment le présent » [Gustav Parking]
Se délectant de ses baisers, elle promène sa main gauche sur son torse afin de le lui caresser en suivant la ligne de ses muscles saillants, de ses pectoraux, de ses tablettes de chocolat… Jusqu’à l’élastique de son boxer qu’elle aimerait désormais voir sauter…
« Un bon escroc est un farceur ironique qui se joue de la distraction, de l’impertinence, de la naïveté ou de la nervosité de ses contemporains. » [Henri Jeanson]
Entre deux échanges, Joakim dépose une pluie de baisers humides et sensuels sur la poitrine généreuse de sa partenaire… Elle en gémit de plaisir.
— La vache, on s’était donc trompé avec Noah, tu as une plus belle paire que cette gourde d’Amy…
— Je rêve ou tu arrêtes de m’embrasser pour m’avouer que tu mates les seins de ma pote ? feint de s’offusquer Trisha en ramenant son visage contre le sien pour s’emparer à nouveau de ses lèvres.
Elle lui murmure entre deux baisers, alors qu’elle lui caresse le tatouage de tigre qu’il porte sur l’épaule :
— Attention à ce que tu dis, Bauer, je suis très jalouse !
— Je saurais me faire pardonner, t’inquiète…
*
Quelques heures plus tard, elle se réveille aux côtés de son nouvel amant, le cœur battant à tout rompre en pensant à la nuit inoubliable qu’elle vient de passer.
Le soleil se lève à peine à l’horizon et la rouquine admire ses rayons qui se reflètent sur l’océan, à travers la fenêtre de la chambre de son partenaire. « Quelle vue magique ! » Heureuse, elle ramène son regard sur le corps ferme et athlétique de celui qui lui a fait redécouvrir le sexe, la veille.
Elle rougit et se mord la lèvre inférieure de désir ; elle se souvient de son cunnilingus, de ses vifs et énergiques coups de reins, de leurs orgasmes mutuels…
Trois fois… entrecoupées de pauses d’une dizaine de minutes seulement… Trois fois… « Sa meilleure amie n’en reviendra pas ! », songe-t-elle en se délectant des muscles saillants de son éphèbe. Son homme. Elle le veut désormais et espère qu’il ne la verra pas uniquement comme l’aventure d’un soir…
— Déjà réveillée ? lui susurre-t-il soudain en ouvrant un œil.
Il lui caresse délicatement les cheveux alors que sa tête repose contre son torse.
— Oui… Tu as l’air d’avoir dormi comme un bébé ! lui renvoie-t-elle en relevant la tête avec un sourire radieux.
Son visage trahit son bonheur, alors qu’elle le constate doux et câlin. Aux anges, elle commence à entrevoir la possibilité de quelque chose de sérieux entre eux…
— Et c’est peu de le dire ! Bref, debout ! lance-t-il en sautant de son lit d’un bond pour s’étirer si fort qu’on pourrait penser qu’il tente de gagner quelques centimètres en taille.
Trisha l’imite en esquissant une mine boudeuse. Elle songe qu’il n’y a que les goujats qui se pressent ainsi après une nuit d’amour. « Relation sérieuse, mon cul. »
— Je peux utiliser ta salle de bain ? lui demande-t-elle dans un soupir, avant d’enfiler sa robe noire récupérée sur le sol.
Elle attrape ensuite son sac à main où se cache sa deuxième meilleure amie : sa trousse à maquillage.
— Oui, bien sûr, viens, lui propose-t-il immédiatement en ouvrant la marche devant elle.
Arrivé devant l’endroit désiré, il la plaque soudain contre la porte pour l’embrasser longuement, sans dire un mot, avant de la libérer de son emprise pour retourner dans sa chambre où il va se revêtir de ses habits quotidiens.
Trisha en reste bouche bée et se remet lentement des émotions déclenchées par ce nouveau baiser, une fois seule dans la salle de bain. Elle rougit encore et ne sait plus sur quel pied danser avec ce mi-goujat, mi-gentleman. « Pourquoi est-ce si difficile de réussir à y croire… »
Elle ressort de la pièce après un brin de toilette ainsi que quelques retouches à son makeup.
— Tu es magnifique ! la flatte Joakim en apparaissant devant elle.
— Merci. Tu sais parler aux femmes !
— Du coup, je vais devoir te ramener, car j’ai beaucoup de choses à faire, j’espère que tu ne m’en voudras pas.
Il prend le chemin de l’escalier et lui indique de le suivre.
— Pas de soucis, t’inquiète.
Le sourire de la rouquine s’efface et sa déception croît de nouveau alors qu’elle songe que ses craintes deviennent réalité. « Il ne la considère que comme un plan cul… »
Joakim, qui n’a encore jamais gardé une fille chez lui jusqu’au lendemain matin, la presse en direction du garage, de peur qu’elle ne croise son jeune frère. Il redoute en effet le regard des autres sur son cadet…
Sans dire un mot, il monte sur sa moto à une vitesse qui ferait pâlir d’envie Bip bip. Il tend son casque à sa rousse et lui ordonne de grimper.
— C’est bon, t’inquiètes, je me magne ! lui grogne-t-elle en fronçant les sourcils avec agacement.
— OK, cool alors, lui répond-il d’un air surpris par les flammes qui semblent sortir de ses pupilles.
Il a l’impression que sa vie est en danger, qu’à tout moment, elle pourrait lui planter sa manucure dans les yeux.
Pas un mot ne s’échange sur le chemin du retour et Joakim apprécie ce silence qu’il trouve agréable, quand Trisha, de son côté, fulmine et l’envoie rôtir en enfer…