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=== 8 juin, 16h15, 5th Street Santa Monica ===

Alors qu’elle rentrait chez elle précipitamment, dans le but de s’habiller en vitesse afin de courir à l’hôpital pour voir son petit-fils gravement malade, Vanessa avait soudainement la mauvaise surprise de découvrir sa fille chérie, effondrée sur le sol de sa salle de bains. Cela ne lui disait rien qui vaille… Le sang de la mère de famille ne fit qu’un tour.

Il avait dû arriver un malheur et si cela n’était pas à cause de l’un des rejetons Bauer, cela ne pouvait être qu’à cause de ce crétin de Raphaël…

D’une pierre, deux coups, Vanessa visait juste dès qu’elle apprenait que sa fille, qui avait précipitamment perdu le petit Alarich, s’apprêtait à voir Erika suivre le même sort que son jumeau, tout en ayant subit une dispute capitale avec son abruti d’époux.

Vanessa en tombait des nues. Alarich était décédé. Elle l’apprenait à l’instant avec énervement, tout en se retenant de laisser son agacement s’exprimer pour préférer comprendre le désespoir de deux parents qui n’avaient pas pensé, sur le coup, à prévenir le reste de leur famille du drame qu’ils vivaient.

Mais quand bien même, elle n’était pas n’importe qui... Et dès qu’elle le pourrait, dès que sa fille chérie serait remise sur pied après tout cela, elle lui en toucherait deux mots. De sa grande colère !!!! Elle ne laisserait pas passer cela, dans les jours, voir semaines à venir. On l’entendrait pousser sa gueulante !!

Mais pour l’instant, elle se contenterait d’emmener sa fille dans le salon pour la laisser lui déverser dessus tous ses malheurs, sans penser à sa propre souffrance. Si elle devait pleurer pour Alarich ou prier pour Erika, elle le ferait plus tard, lorsqu’elle ne serait plus occupée à tout remettre sur les épaules de cet incapable de Raphaël Bauer en le critiquant haut et fort. Ce cloporte bon qu’à blesser sa fille, même dans pareil moment !

Et ce même si la concernée couinait encore que tout était de sa faute à elle en balbutiant avec honte qu’elle s’en voulait terriblement de lui avoir lancé des horreurs au visage, des choses qu’il ne méritait pas, au vu de tout ce qu’il faisait pour leur famille, et blablablah et blablablah, Vanessa soupirait. Dieu que sa fille la fatiguait à prendre constamment la défense du bon à rien ! L’amour rendait bel et bien aveugle et con, décidément ! Car qui ici, ignorait l’inutilité flagrante de Raphaël Bauer, sur cette terre, qui ??? Gare à celui qui n’était pas de l’avis de la sorcière blonde car elle lui lancerait aussitôt un de ses sorts fétiches !! En sachant qu’elle en a déjà mangé des plus gros que vous tous ici ! If you see what I mean…

Erwan intervenait à ce moment-là, après avoir écouté en silence cette terrible conversation, pour demander à son épouse de le suivre quelques instants dans la cuisine. Il aimerait s’entretenir avec elle une minute et Vanessa râlait en se relevant du sofa pour le suivre, l’air boudeur et en maugréant de plus belles dès qu’elle se retrouvait nez-à-nez avec son pianiste d’amour,

– Je sais ce que tu penses ! Mais ce couillon de Raphaël est juste le pire abruti que la terre ait pu porter ! Il peut pas chopper des hémorroïdes et rester enfermé, lui, à la fin ??

– Arrête, il est avant tout son mari et en agissant comme tu le fais avec Éva, tout ce que tu gagnes, c’est de la blesser, elle, avant toute chose ! Alors je t’en prie, arrête d’essayer de détruire ce couple, car si par malheur, cela arrivait réellement, tu sais très bien qu’Éva ne s’en remettrait pas !

– Rolalala, arrête tout ce mélodrame, mon cœur, je ne détruis rien du tout ! Ce bon a rien de Raphael n’étant rien sans Éva, tu penses vraiment qu’il peut divorcer ?! C’est rien qu’un clochard social ce type ! Le toutou d’Éva ! Il peut beugler tout ce qu’il veut, jamais il ne divorcera !

– Arrête de leur mettre des bâtons dans les roues, ils n’ont pas besoin de ça, surtout en ce moment où ils viennent de perdre un enfant et qu’ils doivent absolument rester soudés pour se remettre de cette épreuve ! Fais comme moi, ne te mêles de rien de qui se passe dans cette histoire, tourne le dos à la caméra, acquiesce quand on te parle, souris, fais-toi oublier, et avec un peu de chance, l’auteur ne nous verra pas et j’aurais plus à me faire bousculer par une voiture… 

– Excuse-moi chéri, mais tout le monde n’a pas une tête de babouin en sims 3, j’ai personnellement aucune honte à me montrer, moi !

– Oui, enfin, quand on se rapproche plus de la pintade que de l’humain, on évite de se moquer des autres, hein..

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=== 17h00 ===

Raphaël venait de se faire mettre à la porte de la chambre de sa fille. Les médecins de la concernée ayant déjà été plus que conciliants et compréhensifs avec lui en le laissant rester sur place plus longtemps qu’il ne le pouvait, mais il ne fallait tout de même pas pousser mémé dans les orties et abuser de leur incroyable gentillesse.

Le père de famille se retrouvait donc dans le couloir principal de l’hôpital pour se mettre désormais à la recherche de son fils aîné qui avait soi-disant été emmené en salle de diagnostiques.

Il fallait vingt bonnes minutes à Raphaël pour retrouver enfin son adolescent, après que six accueils différents l’aient redirigé ici ; cet hôpital était vraiment immense et c’était à se demander comment le personnel se repérait en ces lieux ! Raphaël avait bien failli se perdre au moins trois fois avant de finalement atteindre le couloir menant à la fameuse salle de diagnostiques ; grande et large pièce où Joakim campait fièrement, entouré d’une équipe d’hommes en blouses ; surement l’équipe de diagnosticiens. 

Tellement prit au jeu et dans son élément, Joakim ne réalise même pas la présence de son père, vu qu’il est bien trop occupé à se concentrer sur ce qui se dit autour de lui vu qu’il n’a encore jamais rien entendu d’aussi passionnant ! L’adolescent assidu arrivait même parfois à intervenir pour apporter des pierres à l’édifice médical de ces hommes qui ne sont d’ailleurs pas mécontents de l’avoir à leurs côtés.

Ce gamin était bel et bien un surdoué dans leur domaine et cela les fascinait complètement. Peu à peu, il était en train de devenir leur mascotte et Joakim attendait le moment opportun où tous semblaient l’avoir adopté pour leur demander l’autorisation de mettre son nez dans la bibliothèque devant lui et sur laquelle il lorgnait depuis son arrivée ici. Bon nombre d’encyclopédies de médecines y figuraient et en gros, tout le programme médical qu’un diagnosticien avalait au cours de ses longues années d’études, avant d’être finalement diplômé. L’équipe se servait très souvent de ces ouvrages pour se rafraîchir la mémoire.

La demande était si touchante qu’on autorisait sans hésiter la demande du jeune surdoué mais au bout de quelques minutes à le voir faire défiler toutes les pages de l’un des bouquins, les unes après les autres et à une vitesse assez incroyable, les diagnosticiens perdaient leur enthousiasme et commençaient à s’intriguer, pensant à une mauvaise plaisanterie de la part du soi-disant jeune prodige,

L’un d’eux osait alors demander, l’air sceptique,

– Euh, tu es vraiment en train de lire, là ? Parce que tu vas vite, je trouve !

Joakim n’attendait pas pour esquisser aussitôt un sourire en coin, tout en se tapotant fièrement sa tempe droite à l’aide de son index,

– Je vous assure que désormais, le contenu de toutes les pages que j’ai tourné est là-dedans et il n’en sortira plus !

 

 

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Se réalisant de trop en ces lieux et vu que son rejeton ne le calcule absolument pas, de toute manière, Raphaël décide de rentrer chez lui afin de prendre une douche et pleurer sous le jet d’eau pour son fils décédé ainsi que sa fille très mal en point. Il a besoin d’un break…

Il se couchera ensuite sans manger et alors qu’il ne trouvera pas le sommeil avant trois bonnes heures à fixer le plafond, trop occupé à se demander si oui ou non, son Erika s’en sortirait et si oui ou non, son fils aîné allait l’appeler pour lui demander de venir le chercher à l’hôpital, après que ses nouveaux « amis » aient éventuellement débauché. Raphaël donnerait cher pour entendre sonner son téléphone portable, car dans pareil moment, il aimerait avoir son fils à ses côtés, pour ne pas vivre cette première soirée de deuil tout seul. Le père de famille ne désire pas appeler sa mère ni le moindre ami à la rescousse, il voudrait simplement son ainé à ses côtés… Son dernier enfant valide, pour le moment kidnappé par des hommes en blouse apparemment plus fascinant que lui-même. Raphael en grommelle de jalousie, avant de regarder une nouvelle fois sa montre en se disant que son téléphone allait bien finir par sonner, parce que les diagnosticiens, cela avait tout de même des vies, en dehors du boulot, non ?

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===,20h00, Domicile Adams…===

Encore sous le choc de ce qui est arrivé à sa petite amie, Riley a refusé de souper, ce soir, pour préférer rester cloîtrée dans sa chambre en refusant de parler à qui que ce soit.

Dévorée par l’angoisse, l’adolescente paierait cher pour avoir le droit de voir sa danseuse préférée car après le malaise de celle-ci aux Nationales, puis son arrivée à l’hôpital, aucun être humain à part la famille de la concernée, n’avait pu avoir le droit de rester à son chevet. Riley ne pouvait donc savoir que le strict minimum, c’est-à-dire que sa petite amie était encore en soins intensifs à l’heure actuelle. Une bien maigre information pour une jeune fille à moitié névrosée qui se faisait déjà des films terribles. Et si jamais elle mourrait..? Et si jamais elle disparaissait. Et si jamais, et si jamais…

Une heure plus tard, sur la terrasse de leur maison, Molly Gray n’est pas moins inquiète que sa demie-sœur, la preuve, la blondinette n’a pas célébré sa prestation aux Nationales aujourd’hui car ce grand moment avait un goût amer et alors que l’adolescente croit apercevoir une étoile filante dans le ciel -une hallucination, peut-être-, elle fait très vite un vœu, tout en y croyant très fort pour faire en sorte qu’il se réalise.

« Les gens bien ne meurent pas, n’est-ce pas ? Alors faites qu’elle se réveille, s’il-vous-plait… »

 

 

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=== 21h15, Domicile Beckers… ===

Stressé par l’état de sa nièce adorée, Jeffrey quitte sa maison en compagnie de sa petite femme, avec pour but de rejoindre celle de sa mère qui est à une centaine de mètres. Jeffrey doit absolument soutenir sa sœur jumelle dans la dure épreuve que la concernée est être en train de vivre et les Beckers n’en reviennent d’ailleurs pas, de l’évolution de cette journée sordide, car entre cette matinée affreuse qui commençait sur le décès d’Alarich pour finir sur l’hospitalisation d’Erika, il y avait réellement de quoi perdre la boule. Pendant un court instant et alors qu’il passe devant le domicile Bauer, Jeffrey hésite à tourner ici pour jeter un œil sur son frère de cœur, avant de se dire que non, aujourd’hui, sa sœur serait prioritaire à ses yeux. Il ne pouvait pas être au four et au moulin en même temps.

Le cœur gros et repensant à tous ces malheurs qui frappaient leurs voisins, Ana serre fort la main de son époux dans la sienne, tout en marchant silencieusement à ses côtés ; car c’est en réalisant la déchéance des autres couples qu’on se rend compte de la chance que l’on a de posséder encore une famille unie…

L'Améthyste