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=== 22h00… ===
Dans le coin des filles, Trisha Hill et Amy Wills n’arrêtent plus de déblatérer du cas Joey et si dans le regard de Trisha l’on peut clairement lire une déception ainsi qu’une indécision au sujet de Joakim, dans celui d’Amy l’on constate un évident soutien qui, à la longue, agace un peu son amie.
La droiture de Trisha avait du mal à concevoir que son ex avait pu être berné si longtemps et injustement tandis que la foi inébranlable qu’Amy avait en Joakim ne s’estompait pas au fil de ce qu’elle apprenait. Cela finissait d’ailleurs par faire sourire Trisha qui se rendait compte qu’il y a quatre mois, son amie appréciait beaucoup Joey Sanders en détestant le jeune Bauer et aujourd’hui, la tendance semblait s’être clairement inversée.
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=== 11 Juin… 7h30… ===
Le lendemain matin, le petit génie en est à son quatrième jour sans fermer l’œil et continuer de se tenir ainsi éveillé devient désormais un supplice pour le jeune homme qui, s’il reste immobile trop de minutes d’affilées, sombre sans même le réaliser. Dormir étant un luxe qu’il se refuse encore, Joakim décide alors de s’en aller se dégourdir les jambes dans les jardins de l’hôpital, le temps que l’équipe de diagnosticiens n’arrivent pour commencer leur journée.
Cela fait plus de 72 heures que l’adolescent n’a plus vu le soleil et lorsqu’il se retrouve en extérieur, il a soudainement l’impression de sortir d’une grotte après une hibernation forcée de plusieurs mois. Le sol est humide sous ses pieds et il aisé de réaliser que la nuit dernière, il a dû pleuvioter quelques gouttes. C’était à prévoir, il avait fait très lourd, la veille.
À l’horizon, l’on peut constater le soleil qui continue lentement sa montée dans le ciel et l’observer est incroyablement magnifique. Si Joakim n’était pas aussi exténué, il est certain qu’il profiterait du spectacle comme il se doit, mais dans son état, ce n’est qu’aux bourdonnements qui lui tiraillent les tempes qu’il songe ainsi qu’à ces paupières terriblement lourdes qui n’attendent qu’un malheureux petit instant de faiblesse de sa part, pour se fermer aussi sec…
Un bruit d’écrasement de coquille le tire soudain de sa léthargie et une grimace de dégoût se dessine aussitôt sur son visage. Zut. Il vient de marcher sur un escargot qui n’avait rien demandé à personne, à part le droit d’atteindre l’autre bout du jardin en un seul morceau.
Haussant les épaules et s’essuyant son talon salit sur la pelouse, Joakim a soudain une lueur de génie qui lui traverse vivement l’esprit…
Comment se fait-il qu’il n’y avait pas pensé avant ! Il savait désormais comment sauver sa soeur !