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Le lendemain matin, Noah coince discrètement son cousin au lycée afin de lui parler d’un sujet qui l’inquiète au plus haut point. Joakim s’amuse de son air stressé et lui demande rapidement :
— Oui ma poule ?
— As-tu couché avec Amy ? lance le blondinet sans sourciller en vérifiant qu’il n’y a personne autour d’eux. Sois sincère ! Ne me mens pas ! Pas à moi ! Je veux que tu sois honnête avec moi.
— C’est une blague ? renvoie Joakim en manquant de s’esclaffer. Ça te prend souvent de venir te moquer de ton cousin préféré comme ça ?!
— Oui, ou non, répond simplement à la question, boude Noah, vexé de ne pas être pris au sérieux.
— Je peux savoir ce qui te fait penser que moi, je pourrais avoir envie de me taper ta cruche ?
— Un truc bizarre que… ! Bref, c’est pas le sujet, réponds-moi juste, s’il te plaît ! Oui ou non !
— Non. Putain Noah, je t’ai connu plus intelligent, comment peux-tu penser que moi, je puisse aller me taper ta mocheté, qui est aussi la meilleure amie de Trisha, et que je déteste plus que tout, en plus.
— Mais c’est pas une mocheté !
— L’amour rend aveugle ! taquine Joakim. Bon, maintenant, dis-moi ce qui a pu te faire avoir une telle crainte à mon sujet ?
— Elle a crié ton nom pendant qu’on faisait l’amour, apprend Noah dans un chuchotement discret et sans aucun complexe.
Normal, il s’adresse à son meilleur ami, binôme pour la vie. Le seul en qui il aura toujours confiance et à qui il peut tout dire, sans honte ni gêne.
Joakim éclate de rire dès la fin de sa réplique.
— Et ça t’étonne ? Tu m’as vu ? Normal qu’elle fantasme sur moi, cette cruche !
— Oh, c’est pas parce qu’elle est aveugle que tu dois l’insulter !
— Ça fait plaisir de te retrouver, ma blondasse.
— Dixit celui qui ne me calcule plus depuis je ne sais plus combien de semaines, renvoie Noah. Et dire que tu étais le morpion de ma vie à une époque, maintenant tu me trompes avec tout ce qui bouge !
— C’est toi qui t’es éloigné, ces derniers jours, rappelle Joakim avec un sérieux qui trahit son manque d’envie de plaisanter sur un tel sujet.
— Je sais, et je le regrette, réagis aussitôt Noah, piqué au vif dans sa sensibilité. Tu m’as vraiment manqué pendant tout ce temps, mais tu étais souvent bizarre, et…
— Peu importe les épreuves que la vie nous fera endurer, je serai toujours là pour toi, Noah. Nous serons toujours amis. Certaines choses sont inscrites dans la pierre, l’interrompt Joakim avec calme et sagesse.
— T’es malade ?
— Hein ? Pourquoi ça ?
— T’as vu comme tu parles ?! C’est quoi ce ton dramatique que tu me sors ! On dirait que tu vas changer de pays ou mourir demain !
— Qui sait !
— Va chier ! Tu ne redis plus jamais un truc pareil ou je te casse en deux !
— J’aimerai bien voir ça, tiens !
— Ne me provoque pas… J’en ai mangé des plus gros que toi !
— Au fait, ton coiffeur ne t’a pas loupé, t’es trop mignonne comme ça !
— T’as vu ça un peu ? Avoue que tu en bandes d’envie ! Ton règne de beau gosse est terminé, un nouvel éphèbe est arrivé en ville !
— C’est pour la petite Perrine, ce nouveau look ?
Noah pique aussitôt un far,
— N’im… N’importe quoi !