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*

 

À quelques kilomètres de là, Amy se sent triste de tomber sur la messagerie de son crush. Elle a besoin de lui. Mal à l’aise, attristée, plus seule que jamais, elle traine dans la ville et ne sait quoi faire, quand soudain, une crainte la tenaille ; celle d’avoir peut-être exagéré avec son petit ami, au point d’éventuellement lui donner envie de rompre. Elle ne supporterait pas que cela se produise. Aussi étrange que cela puisse lui paraître, elle souhaite toujours le conserver dans sa vie, où il a lui aussi sa place. Il est la dernière chose qui semble donner encore à son existence une part de stabilité, de normalité… Elle ne veut donc pas le perdre trop vite.

Elle se presse alors peu après à son domicile. Son père, Jeffrey Beckers, lui ouvre rapidment la porte en la saluant amicalement.

Il la connaît, cette jeune fille ! Les présentations ont déjà été faites il y a quelques semaines et Jeffrey est plutôt agréablement surpris de revoir la blondinette chez lui.

Quelques phrases plus tard, Amy file en direction de la chambre de son petit ami. En effet, celui-ci y est « terré », selon Jeffrey qui se moque de sa progéniture qui passe beaucoup trop de temps sur son ordinateur, en ce moment !

Amy fulmine intérieurement après sa conversation et c’est furieuse qu’elle pénètre dans la chambre de son blond pour le découvrir assis devant son laptop. Il discute encore une fois en visio avec cette petite « conne » de Française.

Elle se jette immédiatement sur son PC pour lancer à sa rivale : « Va t’acheter un god, connasse », avant de fermer brutalement la session de son blond pour lui sauter au cou. Il semble surpris ; elle lui susurre en retour, l’air penaud :

— Tu m’en veux encore pour ce matin ?

— Je rêve ou tu viens d’insulter Perrine ?! balbutie-t-il les yeux rivés sur son ordinateur éteint.

— Elle te drague à mort, et je remarque que tu aimes bien ça, mais passons, je ne veux pas me disputer ! Je ne suis venue que pour m’excuser pour ce matin, et je te trouve avec la moche, alors tu peux comprendre que je réagisse mal !

— Elle ne me drague pas… soupire Noah, las.

— Si tu le dis ! De toute façon, je m’en fous de cette morue qui bave sur mon copain, qu’elle aille chier !

— T’es jalouse, toi, maintenant ? ironise Noah, les bras toujours le long du corps tandis que sa blonde l’enlace tendrement.

— Je t’ai dit que je suis venue m’excuser pour ce matin ! Alors s.t.p., mets-y du tien toi aussi !

— Tu as carrément refusé que je t’embrasse ! rappelle Noah, toujours blessé par cet affront,

— S’il n’y a que ça ! lui envoie Amy en se jetant sur ses lèvres pour lui offrir un long baiser langoureux auquel il répond en passant ses mains sur sa taille afin de la caresser délicatement.

Il ne sait pas rester fâché très longtemps… Tout le monde le lui dit d’ailleurs ; un jour, ta gentillesse te perdra ! 

— Ferme la porte à clef et fais-moi l’amour ! ordonne sensuellement Amy en lui faisant retirer son tee-shirt.

Elle s’attaque ensuite à sa braguette. Sans attendre, Noah se dépêche de verrouiller sa porte pour revenir déshabiller sa blonde entre deux baisers, et ce, même si elle semble différente aujourd’hui. Brutale, passionnée, voire carrément mécanique. Déconcerté, il cherche en elle la blondinette douce et adorable qui l’avait séduit, celle qui se laissait lentement effeuiller avant de passer à l’acte, au lieu d’ordonner fermement à son partenaire de la « prendre, ici et maintenant, et vite ».

Une fois au-dessus d’elle sur son lit et tout en effectuant sa première pénétration, il tente de l’embrasser, mais elle l’esquive en détournant la tête et en gémissant à chaque coup de bassin.

Elle se justifie en lui disant qu’il a mieux à faire que de s’attarder sur des bêtises niaises, elle lui ordonne de la faire vibrer ! Elle le veut en lui, elle veut qu’il soit sauvage, brutal, elle l’incite à tout donner.

Elle l’encourage tel un jockey qui motive ses chevaux à coup de cravache, et ce comportement perturbe et choque Noah. Il se relève soudain du lit en interrompant leurs ébats. Il lui rappelle que ce n’est pas son genre de « prendre sa copine comme une chienne » ; en citant ses propres mots, elle lui a coupé l’envie. Il remet son boxer et son jean. Il est stressé. Sa petite amie a changé et cela l’agace. Il la regarde d’un œil nouveau désormais. Elle ne le répugne pas encore, mais presque.

Amy s’agace à son tour et se précipite contre lui, toujours nue comme un ver, elle l’embrasse passionnément.

— Tain’ la princesse, si tu as besoin de bisous pour baiser, alors y a pas de soucis, on va être niais ! Tu veux que je mette la B.O. de Roméo et Juliette en fond sonore avec un parterre de roses aussi ?!?

— Putain, la ferme ! S’emporte Noah, blessé et humilié, en la repoussant vivement. Je ne te supporte plus, qu’est-ce qui t’arrive ?! Tu t’es vue ?!? Tout d’abord, tu m’évites, m’envoies chier, me repousses, et ensuite tu reviens me demander de te sauter ?! C’est bon, j’ai assez donné. Il vaudrait mieux qu’on arrête, toi et moi.

— Pourquoi ?! Tu ne m’aimes plus ?! gronde Amy, subitement terrifiée.

— Tu te fiches de moi ? C’est toi qui ne m’aimes pas ! C’est d’un sex toy dont tu as besoin, pas d’un copain !

— Non, c’est toi que je veux ! Pardonne-moi de ne pas être aussi parfaite que ta niaise de Frenchie à la con, mais ça ne veut…

— Et arrête avec Perrine par ci, Perrine par là, merde !

— Tu me fais la morale, mais toi aussi tu as changé ! T’es toujours avec cette petite pute !

— Normal, ma copine me snobe !

— Non, ta copine a besoin de toi et tu t’en moques !

— Première nouvelle !

— Oh, vas-y, tu me saoules, embrasse-moi et fais-moi l’amour, merde ! Sois un homme, fais-moi peur, énerve-toi, prends-moi avec rage et colère ! Fais-moi vibrer ! Montre-moi que je ne sors avec un mec, un vrai, et pas une lopette !

S’en est trop pour Noah. Fou de rage, il l’attrape furieusement pour la prendre avec férocité. Elle réagit très vite à ses pénétrations en poussant de nombreux gémissements de plaisir, jusqu’à atteindre soudain l’orgasme en criant un prénom.

— Joakim, aaaaaaaaaaaaah… 

Choqué, Noah se retire aussitôt de son intimité et fait un bond en arrière, le visage blanc comme un linge.

— QUOI ??? Qu’est-ce que tu as dit ?? Mon dieu, je sens que je vais vomir !

— Raaaaaah, ne fais pas ta chochotte, ça m’a échappé ! se déculpabilise maladroitement Amy pendant qu’il referme sa braguette en grognant de plus belle.

— Dis-moi que j’ai mal entendu ! Dis-moi que tu n’as pas joui en criant « Joakim » !!!!

— Pas la peine d’en faire tout un plat non plus !

— Tu te le tapes, c’est ça ? Vas-y, avoue-le-moi, on est plus à ça prêt toi et moi ! Au point où en est notre couple, de toutes ! Donne-lui le coup de grâce, vas-y !

— T’as fini de te faire des films, Cosette ?! On a tous le droit d’avoir nos fantasmes, et ça veut rien dire de particulier !

— De mieux en mieux ! Tu fantasmes sur mon cousin ! s’horrifie Noah.

— Et ?! Qu’est-ce que ça peut foutre que je fantasme sur un beau mec ?! Ça n’engage à rien ! Je suis sûr que, toi aussi, tu te masturbes sous la douche en pensant à ta Française de merde : « Oooh Perrineeee, Oooh Perrine !! » Et pourtant, je n’en fais pas tout un plat, MOI ! Fantasmer, ce n’est pas tromper !

— Je n’ai jamais fantasmé sur Perrine ! explose Noah avec rage en secouant vivement sa petite amie par les épaules. Tu vas rentrer ça dans ton crâne un jour ?? JE N’AI JAMAIS FANTASMÉ SUR PERRINE !

— MON CUL ! Lui renvoie Amy sur le même ton, tout le monde a des fantasmes, TOUT LE MONDE !

— OUI ! AVEC TOI ! AVEC MA COPINE !

— Tu… Tu… Tu ne fantasmes que sur moi ? balbutie Amy avec surprise, soudainement réduite au silence.

— Oui, renvoie encore Noah en serrant les poings, je n’ai pas besoin d’un autre visuel pour me masturber, comme tu dis, tu m’as toujours suffi jusqu’à maintenant.

— Je.. Je…

— Maintenant, va-t’en, je crois qu’on s’est tous dit, toi et moi. Je te souhaite beaucoup de bonheur, et…

— Excuse-moi… lance Amy en éclatant en sanglots et en se jetant contre lui, tu es tellement parfait et je suis tellement garce, j’ai tellement honte, pardon Noah, pardon…

Le jeune Beckers reste aussi muet qu’une tombe, l’air perdu, son cœur se fissure devant les larmes qui commencent à couler sur le visage de sa petite amie.

— J’ignore ce que j’ai en ce moment, je me sens mal et tu en subis les conséquences, mais je tiens réellement à toi, Noah. Je suis tellement désolée de ne pas savoir te le montrer aussi bien qu’au début. Je vais changer, je te promets que je vais arrêter d’être garce, je te le promets,… Je te promets…

— Arrête de pleurer…, déglutit tristement Noah en lui attrapant les mains pour la rapprocher vivement de lui. On a tous des hauts et des bas, c’est pas grave… Tu sais bien que si tu as des problèmes, je suis là…

— Tu me pardonnes alors… ? Tu m’aimes encore un peu ? demande Amy, avec un petit sourire timide.

— Oui… Mais arrête de fantasmer sur Joakim, c’est mon cousin, merde ! Sinon je vais devoir aller le frapper et, vu ma carrure, il va avoir mal ! Parce que moi, mes muscles, c’est pas de la gonflette !

Amy ne peut s’empêcher de laisser échapper un petit rire amusé.

— J’ai tellement de chance de t’avoir… Et merci pour le scoop, Joakim, c’est de la gonflette ! Ohlala, tu serais tellement sexy si tu allais te battre pour moi, hmmm !

— Tu restes pour la nuit ? propose affectueusement Noah pour sceller définitivement la réconciliation de son couple,

— J’aurais adoré, mais je dois absolument rentrer… Je l’ai promis à ma mère… refuse pourtant Amy, en esquissant une moue attristée. Ne m’en veux pas, s.t.p. Je suis désolée…

— Pas la peine de t’excuser, ce n’est pas de ta faute, sourit gentiment Noah qui ne se doute pas une seule seconde que le refus de sa petite amie n’est justifié que par le fait que ce soir, elle prévoit de se rendre dans sa boîte de nuit habituelle à Venice…

L'Améthyste

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