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Du côté d’Erika, Jonathan la rejoint cinq minutes plus tard pour qu’ils commencent à réfléchir à la musique qu’ils utiliseront pour leur chorégraphie « couple » aux Nationales.
Dans ce but, ils écoutent la playlist de l’adolescente pour trouver leur précieux, tout en commentant à tour de rôle les divers titres qu’ils croisent.
Ils s’amusent plus qu’autre chose à cet exercice, et alors qu’ils rient de bon cœur, Joakim traverse soudain la pièce à pas larges, pour rentrer chez lui.
Erika se presse de lui dire que s’il ne veut pas se faire arracher les yeux par sa rousse, il devrait se dépêcher d’aller la retrouver au parc où elle promène toujours son chien. Elle insiste en lui précisant que sa compagne lui a semblé très lasse et que cela ne sent pas bon pour « ses petites fesses roses et potelées ! »
Joakim parait touché par ses propos. Erika le voit s’immobiliser sur place, souffler de dépit, puis reprendre son chemin vers l’intérieur. L’adolescente songe aussitôt qu’il exagère de ne pas se préoccuper de sa rousse à ce point ! avant de le voir ressortir de la maison peu après, d’un pas pressé pour foncer vers le parc en question.
Il avait en effet oublié que sa dulcinée voulait le voir en cette fin d’après-midi…
Il la retrouve rapidement, sagement assise sur son banc pour observer d’un œil attentif et chaleureux son chien qui joue dans un buisson non loin d’elle.
D’un pas hésitant et lent, l’air honteux, il s’avance dans sa direction après l’avoir contemplée quelques instants, de loin, mais l’apaisement que lui procurait ce spectacle se dissipe dès qu’elle l’aperçoit. Elle semble furieuse…
Sa sœur ne lui a pas menti. Celle qui était autrefois radieuse dès qu’il l’approchait lui affiche aujourd’hui un air désintéressé, dégoûté. Elle semble agacée de le voir et n’a remarqué sa présence qu’au moment où il s’est assis à ses côtés, sur le banc. Il flaire alors la conversation très désagréable arriver en jet privé…
« Quand le chagrin ne tue pas tout de suite, il use… » [Didier Decoin]