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Les jours défilent, Joakim devient de plus en plus distant et froid avec sa rouquine ; mais aussi très absent de la vie de son amante de l’ombre. Il ne va aussi quasiment plus en cours : cet endroit sordide où il s’ennuie beaucoup trop.
« Peace Of Violence… Serait-ce un signe de paix, ou bien le V de Violence ? »
« Qu’est-ce que j’en sais, moi ? »
« Quelqu’un sait ce qu’il avance ou ce qu’il fait ? ? ? »
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Un soir où Joakim est occupé à enchaîner les verres de vodka chez Kristofer, Raphaël tente désespérément de calmer Alarich qui, après s’être réveillé en sursaut, s’est mis à hurler de désespoir car il veut son frère à ses côtés, maintenant !
Désespéré, le père de famille court alors dans la chambre de son aîné pour lui passer le message et ricane jaune dès qu’il constate la pièce vide.
Son fils fait donc le mur, puisqu’ils sont en pleine semaine et qu’il n’était pas censé sortir ce soir. Raphaël n’en peut plus. Au bout du rouleau, il réalise une fois encore le fiasco de sa vie, de sa famille.
Il craque, son existence tout entière déraille et il n’arrive plus à rien gérer, entre les murs de cette maison, autrefois habitée par une famille unie et réellement heureuse… Il fond en larmes en serrant Alarich dans ses bras.
— Pa… apa… ? en bégaie le petit brun, surpris de voir son père s’effondrer ainsi.
— Pardon, pardon, pardon… Je n’arrive à rien, pardon d’être aussi nul… répète en boucle Raphaël, dans un semi-délire.
Il serre fort son enfant contre lui, comme si sa vie entière en dépendait, comme s’il avait déjà perdu les autres…
— -oi pas être nul, -oi être le -eilleur des -apas du monde. -ourquoi pleures ? console Alarich dans l’incompréhension.
Un timide sourire étire le visage de Raphaël, alors que de nouvelles larmes lui inondent encore le visage. Il doit se reprendre… Mais, son corps tout entier reste collé à celui de son fils, tandis que ses bras refusent de le lâcher. Comme si, ici, dans cette position inconfortable, les genoux en feu à cause de la moquette pas réellement moelleuse, un havre de paix s’était créé autour de lui et de sa progéniture. Il pourrait rester ainsi des heures durant, à pleurer éternellement, mais Alarich met fin à son projet en lui proposant de regarder un dessin animé en sa compagnie. La tristesse de Raphaël s’estompe aussitôt. Il adore l’idée !