~ 032 ~

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Le jour suivant, pendant un intercours, Trisha craque et essaie d’approcher celui qui hante ses pensées et qui ne lui a pas jeté le moindre regard de la matinée. Elle croit en ses charmes…

Pleine de bonne volonté, elle prend son courage à deux mains et s’avance tranquillement vers lui alors qu’elle le constate assis, seul, dans leur salle de classe. Il semble bouquiner sur sa liseuse et ce petit côté intellectuel lui plait beaucoup.

Sa meilleure amie discute à l’extérieur avec les autres Drifterz et elle ne l’a pas prévenu de son envie irrépressible de tenter à nouveau une percée vers son diable. Et pour cause, son binôme n’approuverait pas qu’elle expérimente de nouveau quelque chose qui pourrait lui occasionner du tort.

Avec assurance, elle s’arme donc de confiance en elle et inspire un grand coup. Fièrement, elle se rapproche de l’objet de ses convoitises, un sourire enjôleur peint sur le visage.

Joakim la voit arriver dans sa direction et sa mine s’assombrit aussitôt. Lui qui s’isolait pour ne pas se coltiner les gloussements de cette idiote d’Amy Wills, qui traine actuellement avec son Crew, doit se préparer à interagir avec la deuxième cruche insipide de sa classe…

— Là, tout de suite, j’ai envie de tout sauf d’avoir maths ! lui envoie-t-elle en mimant une grimace d’effroi.

Une phrase soigneusement choisie, car il semble toujours s’ennuyer en arithmétique.

— Tu veux quelque chose ? lui renvoie Joakim avec agacement et sans même lever la tête vers elle.

— Je m’occupe en attendant le retour d’Amy ! Et je t’embête au passage. Qu’est-ce que tu lis ?

— Trisha, quand tu me regardes, est-ce que tu as l’impression de voir en moi quelqu’un qui a un quelconque intérêt pour ta personne ?

— Je n’en sais rien. À toi de me le dire ! Parce qu’il faut avouer qu’on irait bien ensemble !

— Si ce qui s’est passé samedi t’a donné des idées, oublie-les, car tu es tout, sauf mon genre, grince Joakim en bondissant de sa chaise pour la pousser en arrière. Il faut vraiment que tu m’oublies, car la prochaine fois, je pourrais être vraiment méchant.

Il lance sa menace avec une haine palpable qui déchire le cœur de la jeune fille. Elle en tremble de peur, surprise et terrifiée, puis lui balbutie en retour :

— Désolée… Je. Je…

Son estomac se noue devant son mépris évident. Elle ne s’est jamais sentie aussi insignifiante qu’aujourd’hui.

— Sois mignonne maintenant et dégage dans les pattes de ton arriéré de mec, vous êtes très bien assortis. ajoute-t-il froidement.

Sur cette dernière réplique, il se rassoit et reprend sa lecture, l’air de rien.

La rouquine détale sans prononcer un mot de plus, regrettant d’y avoir cru une nouvelle à nouveau. « Il n’y a décidément rien à tirer de ce sale type », songe-t-elle, écœurée par sa propre naïveté.

L'Améthyste