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À quelques mètres de là, Erika Bauer revient aussi chez elle, avec Jonathan Bell, un ami et partenaire de chorégraphie. Ils ont le même âge et viennent aujourd’hui travailler au domicile de la jeune fille pour se préparer à Starquest

« N’est pas le duo inégalé des Watcha Say qui veut ! » La quasi-totalité de leur temps libre est consacrée à leurs répétitions. Soit à leur école de danse, soit chez l’adolescente qui possède une pièce spécialement dédiée à cet effet.

En descendant les trois marches qui rejoignent l’extérieur de sa maison et sa salle d’entrainement personnelle, la brunette aperçoit son frère aîné qui fait le tour de leur demeure pour y entrer par l’autre porte. Elle lui tire la langue de loin, avec un sourire qu’il ne lui rend pas. Elle hausse les épaules.

Arrivée enfin sur place, l’adolescente aux cheveux châtain foncé se pose en plein milieu du parquet de piste pour fixer son comparse avec conviction.

— Si on n’est pas premiers, on est des salopes ! 

Elle baisse ensuite les yeux en laissant échapper un soupir qui révèle son stress à son camarade brun aux pupilles ébène ; un ami qui connait bien son caractère lunatique, ainsi que son humeur en dent de scie avant chaque concours… Jonathan sait qu’elle se met trop de pression et oublie bien souvent de danser par passion… Il le lui reproche fréquemment.

 Elle râle aujourd’hui, car elle soupçonne Molly d’avoir discrètement demandé à leur professeur une chorégraphie plus compliquée que la sienne. Elle craint que la talentueuse blonde impressionne plus les juges qu’elle, lors de Starquest. Son collègue Watcha Say jette sa paume gauche contre son front devant de telles âneries.

Bienveillant et compréhensif, il décide quand même de la rassurer :

— Tu te fais des films et ton solo sera incroyable. Comme d’habitude.

Il ajoute ensuite, l’air déçu par son attitude, qu’il ne voit pas l’intérêt de cette bataille d’égo qui existe entre elle et Molly, puisque les deux représentent les couleurs de la même école de danse ! « Chacune de leurs victoires doit rester collective, dans leurs cœurs, pour faire briller les Watcha Say de Los Angeles ! »

Erika n’approuve pas ses répliques mièvres et hausse ses épaules. Elle lui rappelle très vite que lorsqu’ils s’exécutent en solo, sur la scène, ils ne portent plus de bannière d’école, car face au public, c’est seuls qu’ils tracent leur avenir et façonnent leur future carrière !

« Certes… », souffle le brun avant de lancer le titre de leur chorégraphie, préenregistré dans le répertoire musical de la chaine hi-fi de son interlocutrice. L’heure tourne et ils doivent s’entrainer au lieu de continuer de s’enliser dans un débat stérile qui pourrait déclencher une dispute. 

— Oh my god, tu gardes ce truc ! La honte ! rit soudain l’adolescente, les yeux rivés sur son téléphone.

Elle le fouille sans gêne et avec amusement, alors qu’il l’avait posé sur le piano de son jumeau, le temps de chercher leur chanson.

— De quoi ? lui renvoie-t-il en arrivant derrière elle, intrigué.

Il sourit d’émotion puis reprend, l’air nullement embarrassé, car, contrairement à elle, il assume son passé : 

— Eh ouais, on était incroyables !

Ils avaient onze ans et décrochaient la 8ᵉ place en duo junior, au Hall of Fame, il y a cinq ans. Jonathan ressent de la fierté pour leur prestation et ne supprimerait cette vidéo pour rien au monde.

— J’avais oublié ta coiffure de l’époque ! Taquine Erika pour camoufler la honte qu’elle éprouve de ne pas apprécier ces vieilles prestations.

Elle aimerait posséder la personnalité agréable et bienveillante de son camarade et réalise la chance qu’elle a de l’avoir à ses côtés.

— Ah ça veut tacler, mais attention, car je peux participer ! ricane le jeune danseur. Et tu sais à quoi je pense…

— Tu n’oserais pas ! menace la brunette en riant. Elle agite vivement son index droit de gauche à droite. Non !

— Planche à repasser !

— Ça, c’est vache ! Surtout quand on constate les bras de mouches que tu te trimbalais !

Elle devait se défendre et lui tire la langue, fière de sa réplique, mais il réagit immédiatement et poursuit le jeu des taquineries :

— C’est clair que je n’étais pas très musclé à l’époque ! T’as vu comme j’avais l’air de galérer à soulever tes grosses fesses ? Maintenant, demande-toi pourquoi, aujourd’hui j’ai gagné des biceps sans jamais aller en salle…

— Oh bâtard ! Je vais te niquer ! le menace-t-elle en pouffant alors qu’il rit déjà à gorge déployée.

Des bruits de pas dans l’escalier les font brusquement sursauter.

(Ps : Jonathan est un sims créé par « Piniatra! »)

L'Améthyste