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Au même moment, Raphaël craque et quitte son couloir fétiche pour filer rejoindre la chapelle de l’hôpital. Lieu sacré où il va rester assis sur l’un des bancs pendant un long, très long… Moment. Ne sachant pas vraiment ce qu’il pouvait faire entre ces murs où un Athée n’avait d’ordinaire pas sa place, à ses yeux, il ne trouvait cependant pas la force de quitter cet endroit, trop las pour se relever, tellement vide pour en trouver l’envie.

Un jeune prêtre finit s’intriguer de le voir ainsi immobile et aussi figé qu’une statue, c’est donc plein de bonnes intentions qu’il vient s’asseoir à ses côtés pour échanger avec lui quelques paroles réconfortantes. Raphaël n’attend pas une minute pour lui demander, d’une voix faible et à peine audible, l’air triste et désemparé, tout en relevant légèrement la tête dans sa direction,

– Est-ce que c’est parce que je ne crois pas en Dieu que ma fille est en train de mourir ?

Des larmes s’échappent des yeux du père de famille et le jeune prêtre, surprit par sa réplique, se presse de le rassurer du mieux qu’il peut. Non, aucun mauvais sort n’était lancé sur les siens et il est certain que tout irait mieux dans les jours à venir.. Il lui fallait juste garder l’espoir, et ne jamais lâcher prise…

 

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Ayant terminé sa journée à Universal Music pour la journée, Amy Wills s’apprête à quitter les lieux avec dans l’idée de filer voir son ami Joakim à l’hôpital. Sa meilleure amie lui en avait en effet, révélé pas mal sur le concerné… Un génie ? Les yeux de la blondinette en pétillent encore d’admiration et son cœur cogne ardemment dans sa poitrine alors qu’un large sourire étire son visage. Son manager le remarque évidemment très vite et c’est avec suspicion qu’il lui demande, l’air sceptique,

– Toi, tu prévois de faire quelque chose lié au fameux Joakim.

– Je pensais aller le soutenir à l’hôpital, oui !! Confesse sans hésiter Amy à cet homme qu’elle considère comme un confident, au vu de sa gentillesse et compréhension,

– Tu penses plutôt te servir des drames qu’il vit pour te rapprocher de lui et laisse moi te dire que c’est une très mauvaise idée.

– Je veux juste le soutenir, rien de plus. Nous sommes amis, aujourd’hui, marmonne Amy, frustrée de se faire ainsi rappeler à l’ordre par un adulte qu’elle respecte énormément pour sa maturité,

– Non Amy, tu ne veux pas le soutenir, tu veux te servir de tout ça pour te rapprocher de lui, tu veux profiter que sa petite amie soit en colère contre lui pour t’afficher devant lui comme celle « qui est mieux qu’elle », tu ne cherches qu’à rejouer le rôle de l’amante transie qui attend derrière lui, et cette fois encore tu te casseras les dents, ne t’a t-il donc pas assez fait souffrir comme cela ? C’est dingue, ce masochisme, tout ça parce que tu ne peux pas laisser ce jeune homme vivre sa vie sans toi.

– Je n’ai pas à faire cela, car nous sommes amis !! Les amis ne vivent pas loin des uns et des autres et grand bien te fasses si tu veux aller t’imaginer n’importe quoi à mon sujet, même si ce n’est pas ton rôle au fond, tu n’es que mon manager hein ?! De quel droit, tu te permets de juger mes amitiés, voir mon comportement ?! Sérieux, tu te prends pour qui…Il vaut mieux qu’on arrête là notre collaboration, ciao, bon débarras !!! Termine Amy, cinglante et froide, avant de quitter les lieux et alors que son manager ne lui répond rien de plus, trop déçu pour le faire. Elle venait de baisser dans son estime, lui qui la pensait plus courageuse que pimbêche, réalisait qu’au fond, ses belles paroles n’étaient que du vent et sa vie entièrement destinée à un gamin qui ne remarquait qu’à peine son existence. 

L'Améthyste