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===,20h00, Domicile Adams…===
Encore sous le choc de ce qui est arrivé à sa petite amie, Riley a refusé de souper, ce soir, pour préférer rester cloîtrée dans sa chambre en refusant de parler à qui que ce soit.
Dévorée par l’angoisse, l’adolescente paierait cher pour avoir le droit de voir sa danseuse préférée car après le malaise de celle-ci aux Nationales, puis son arrivée à l’hôpital, aucun être humain à part la famille de la concernée, n’avait pu avoir le droit de rester à son chevet. Riley ne pouvait donc savoir que le strict minimum, c’est-à-dire que sa petite amie était encore en soins intensifs à l’heure actuelle. Une bien maigre information pour une jeune fille à moitié névrosée qui se faisait déjà des films terribles. Et si jamais elle mourrait..? Et si jamais elle disparaissait. Et si jamais, et si jamais…
Une heure plus tard, sur la terrasse de leur maison, Molly Gray n’est pas moins inquiète que sa demie-sœur, la preuve, la blondinette n’a pas célébré sa prestation aux Nationales aujourd’hui car ce grand moment avait un goût amer et alors que l’adolescente croit apercevoir une étoile filante dans le ciel -une hallucination, peut-être-, elle fait très vite un vœu, tout en y croyant très fort pour faire en sorte qu’il se réalise.
« Les gens bien ne meurent pas, n’est-ce pas ? Alors faites qu’elle se réveille, s’il-vous-plait… »
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=== 21h15, Domicile Beckers… ===
Stressé par l’état de sa nièce adorée, Jeffrey quitte sa maison en compagnie de sa petite femme, avec pour but de rejoindre celle de sa mère qui est à une centaine de mètres. Jeffrey doit absolument soutenir sa sœur jumelle dans la dure épreuve que la concernée est être en train de vivre et les Beckers n’en reviennent d’ailleurs pas, de l’évolution de cette journée sordide, car entre cette matinée affreuse qui commençait sur le décès d’Alarich pour finir sur l’hospitalisation d’Erika, il y avait réellement de quoi perdre la boule. Pendant un court instant et alors qu’il passe devant le domicile Bauer, Jeffrey hésite à tourner ici pour jeter un œil sur son frère de cœur, avant de se dire que non, aujourd’hui, sa sœur serait prioritaire à ses yeux. Il ne pouvait pas être au four et au moulin en même temps.
Le cœur gros et repensant à tous ces malheurs qui frappaient leurs voisins, Ana serre fort la main de son époux dans la sienne, tout en marchant silencieusement à ses côtés ; car c’est en réalisant la déchéance des autres couples qu’on se rend compte de la chance que l’on a de posséder encore une famille unie…