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C’est une sœur pieds nus, le visage ravagé par une violente crise de larmes, que Jeffrey Beckers trouve sur le pas de sa porte, quelques minutes plus tard. Il la fait rentrer sans attendre pour la réconforter, la conseiller et lui offrir un café et quelques gâteaux secs…
Après une discussion prolongée qui fit beaucoup de bien à la femme mariée au cœur brisé, Jeffrey lui annonce qu’il ne va pas pouvoir lui offrir sa chambre d’amis, aujourd’hui.
Le cœur d’Éva se serre suite à cette annonce, puisqu’il n’y a d’habitude rien que son frère adoré puisse lui refuser. Elle en tombe presque des nues. Son cauchemar semble continuer…
Elle se hâte donc de lui demander les raisons de son rejet, afin qu’il lui souffle que, malgré toute l’affection qu’il lui porte, il ne peut pas cautionner ce qu’elle a osé faire à son époux.
Elle mérite une leçon. Il ne peut pas toujours être son allié…
Éva lui grince son mécontentement, en se remettant à pleurer à chaudes larmes, les mains de nouveau plaquées sur son visage. Comment peut-il l’abandonner ainsi et lui préférer son époux ?! Comment peut-il choisir un autre camp que le sien, alors qu’elle a tant besoin de lui à cet instant ?! Elle ne comprend pas… Ils ont toujours été de ces frangins fusionnels qui font rêver, de ces duos extraordinaires que l’on envie et jalouse…
— Je t’aime, Éva, mais j’aime aussi Raphaël. Alors cette fois, je ne serai pas de ton côté. Mais je serai toujours là quand tu te sentiras mal…
— La preuve, oui, tu me jettes de chez toi ! en ricane de dépit Éva,
— Maman vit juste à gauche. Va la voir, elle saura s’occuper de toi.
— Tu es dégueulasse, balbutie Éva en se relevant pour détaler hors de cette maison et rejoindre celle de ses parents. Le pire de ses cauchemars est en train de se produire sous ses yeux et elle panique. Va-t-elle perdre deux vitaux à son existence ? Comment cela a pu arriver, comment cela a pu se produire, comment a pu être assez idiote pour tout avouer à son époux…