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Pendant ce temps, dans la maison voisine, Noah prend son courage à deux mains pour appeler à nouveau Perrine Martin.
Il commence à en avoir assez de jouer à l’autruche vis-à-vis du manque qu’il ressent de ne plus avoir la présence de la jeune fille au quotidien. Il a besoin d’elle, de son amitié… Sans elle, il se sent vide et s’ennuie de tout et en tous lieux. Pourquoi ne s’en rend-elle pas compte elle-même ? Pourquoi l’a-t-elle laissé tomber aussi subitement après un simple accrochage ? Noah veut des réponses. Elle les lui doit.
Contrairement aux jours précédents, Perrine décroche son appel aujourd’hui, mais écourte très vite la discussion. Elle ne sait quoi lui bafouiller, bredouiller ; il la gêne, la perturbe, elle préfère qu’il reste loin d’elle.
Malgré son air détaché, Noah lui propose une sortie en ville. « Ils étaient amis, après tout. » Il aimerait qu’ils trainent ensemble…
Perrine reste indifférente et insensible à sa demande, elle doit sortir bientôt avec un ami. « Une autre fois, peut-être ! » lance-t-elle avec désinvolture à son interlocuteur blond qui s’empresse de lui demander où a-t-elle prévu de se rendre. « Peut-être pourrait-il la rejoindre sur place… » Perrine se presse alors de le contredire en lui apprenant qu’elle a un rencard, en vérité. Elle doit raccrocher au plus vite pour foncer se préparer…
Bien entendu, elle ment ouvertement à son interlocuteur qui accuse douloureusement l’information erronée. Il conclut donc nerveusement la conversation juste après, tout en s’excusant de l’avoir dérangée.
Noah souffre aujourd’hui comme jamais. Le fait que sa Perrine ait un rendez-vous avec un autre jeune homme lui retourne encore plus l’estomac qu’Amy qui lui refuse une soirée.
Il en reste désemparé. Dans un accès de colère, il lance son portable contre l’un des murs de sa chambre, tout en braillant aussitôt après. « Eh merdeeeee » avant de courir récupérer les morceaux de son iPhone éparpillés sur son lit. « Pourquoi ressent-il tout cela… » songe-t-il avec détresse. Désespéré, il s’écoeure lui-même : il a honte de moins penser à sa petite amie qu’à une tout autre demoiselle qui vient de lui lacérer le cœur.
« Le karma l’a frappé fort pour son acte ignoble envers son Amy, qui ne mérite pas qu’il apprécie tant Perrine… » se critique-t-il en pensée, la gorge nouée par la culpabilité.