*
Au même moment, Amy se fait belle dans sa salle de bain.
Elle a reçu un SMS de son amant de l’ombre il y a quelques minutes. Il arrive bientôt et elle n’a que peu de temps pour se vêtir et se maquiller afin d’être la plus sublime possible, pour lui. Pour ses beaux yeux. Pour lui plaire…
Elle espère qu’ils sortent en ville, ce soir, rien que tous les deux. Cela fait une éternité qu’ils ne font plus rien ensemble, comme au bon vieux temps, à l’époque où ils se rendaient presque toutes les nuits à Venice.
Elle lui propose donc une soirée endiablée au moment où il pénètre dans sa chambre. Elle réalise sa mine sombre et veut lui rendre le sourire ! Ils doivent s’amuser ! Joakim grogne. Il n’est pas d’humeur à sortir ni à entendre ses niaiseries. Il lui caresse rapidement les fesses en esquissant un air pervers. Il n’est venu ici que dans un but…
— Je veux vraiment sortir, ce soir. Pas uniquement baiser. lui sourit-elle en arrêtant ses mains habiles qui cherchent à la déshabiller.
— C’est pour ça que tu t’es mis un pot de peinture sur la gueule ? renvoie Joakim, acide.
— Je me maquille quand je sors, oui. Tu peux apprendre à parler avec respect ? Merci. soupire la blondinette, vexée. J’ai envie d’aller à Venice, ce soir. S’il te plait, j’ai envie de prendre l’air, ensemble, j’aimerais qu’on sorte s’amuser comme avant. S’il te plaît…
— On ne s’est jamais amusé à Venice, contredit Joakim en devenant de plus en plus insistant dans ses baisers et caresses.
D’un geste vif, il lui baisse la robe et la pousse vers son lit. Il n’espère d’elle qu’une seule chose et Amy se laisse faire, lasse, mais en lui marmonnant tristement alors qu’il se place au-dessus d’elle :
— Rien n’a changé. Tu n’aimes toujours que ça avec moi, n’est-ce pas ?
Joakim ricane. Puis l’informe qu’il la trouve drôlement intelligente, ce soir.
Il la pénètre ensuite et elle gémit, plus de douleur que de plaisir, cette fois. Les yeux embués de larmes, les dents serrées pour s’empêcher d’exploser en sanglots, elle réalise douloureusement qu’il ne changeait pas au fil des semaines et qu’elle restera toujours son plan cul pour qui il n’a pas la moindre considération.
Quelques minutes plus tard, et après l’orgasme, Joakim s’endort paisiblement aux côtés de sa partenaire, sans rien prononcer de plus. L’acte a été rapide et nullement partagé, le jeune bauer n’était pas là pour ça et Amy avait envie de tout, ce soir, sauf de coucher avec lui. Elle voulait plus, ce soir…
Elle se met à sangloter silencieusement dès qu’elle l’entend ronfler comme un camion. Il dort déjà comme un bébé en ne se souciant de rien… Elle hallucine. L’homme dont elle est éperdument amoureuse peut parfois être la créature la plus abjecte de l’univers. Elle n’en revient pas. De sa propre connerie…
À cet instant, elle le déteste et se maudit de l’aimer autant.
Joakim Bauer reste un salaud en tout temps et en toute heure. Il ne mérite pas le moindre sentiment et il faut être dingue pour s’amouracher de cet être immonde dépourvu de cœur !