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Quelques heures plus tard, en fin d’après-midi, chez les Bauer…
— Debout là-dedans ! appelle Tobias Angermann devant la porte de la chambre où dort Raphaël.
Il n’a pas eu à sonner pour pénétrer dans la demeure, car tout le monde le connait ici ; la femme de ménage l’a donc immédiatement fait entrer dès qu’elle l’a aperçu.
— viens saluer la star qui rentre de tournée et qui a couru chez toi en premier, espèce d’ami ingrat, va ! Je ne suis parti que trois mois, reprends tes bonnes vieilles habitudes, mécréant !
Raphaël se dépêche de le rejoindre, les yeux humides d’émotion de le retrouver. Ils sont amis depuis l’enfance.
— Mais tu ne devais rentrer que dans un mois, non ? s’intrigue-t-il.
— Ouais, on a écourté ! Je suis donc de retour plus tôt, ma caille ! Mon petit doigt m’a soufflé que je devais revenir au plus vite ! informe Tobias pour insinuer qu’il a eu vent de la période sombre que vit son ami en ce moment. Je note cependant l’enthousiasme que tu m’affiches, tu caches bien ta joie, enfoiré !
Tobias fait semblant de bouder et Raphael rit en l’attrapant affectueusement pour une longue accolade.
— Merci d’être passé, Tob’, merci…
— On a énormément de choses à se raconter, alors allons en bas, sortons les bières et allons-y ! J’ai toute la nuit !
— Toute la nuit ? Je ne pense pas qu’Ellie soit de ton avis ! Surtout si tu viens à peine de rentrer à L.A. ! rappelle Raphaël, sceptique.
— T’inquiètes, c’est elle qui m’a encouragé à rester avec toi ce soir ! !
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Vingt minutes de discussions plus tard, au rez-de-chaussée, dans le salon…
— Putain, lui, c’est le deuxième amour de ma vie, souffle Tobias en appréciant le confortable pouf dans lequel il est vautré.
En effet, son meilleur ami le possède depuis le début de l’emménagement des Bauer ici, et rien qu’en posant un regard dessus, le batteur allemand peut voir défiler dans son esprit des centaines de souvenirs heureux qui se sont déroulés entre ces murs.
— Eh ouais, la nostalgie remonte, hein ! rigole Raphaël à son tour en levant les yeux au plafond avec émotion.
Tout était si simple, il y a quelques années encore : comment tout avait pu se détraquer aussi vite pour qu’aujourd’hui, il doute autant de son avenir amoureux, familial, voire carrément professionnel ?
— Oh, c’est pas de la nostalgie, c’est du présent, sermonne Tobias l’air sévère, parce que quoi que tu penses, tu te trompes, j’en suis certain. Ce salon n’a pas encore fini d’en voir de belles.
— Tu es au courant de quelque chose ? De quoi exactement ? S’intrigue Raphaël avec honte ; il n’est pas du genre à laver son linge sale en public et serait très humilié que son meilleur ami soit au courant de ses soucis de couple, même s’il ne pense pas cela possible, car ce n’est pas le genre de son Eva d’aller tout raconter à Ellie Angermann.
— La seule chose au monde qui peut te miner le moral ne peut être liée qu’à ta femme, et ça, ça ne peut être que des broutilles, parce que vous êtes vous. Des putains d’âmes sœurs !
— J’en sais rien, Tobias… Je ne sais plus… souffle Raphaël avec abdication, las. Je pense que je ne digère pas que mon fils m’ait traité de loque qui rate sa vie en n’ayant rien accompli.
— Quel petit con ! s’offusque aussitôt Tobias avec colère. Bordel, qu’est-ce que ça peut être con, les ados ! Excuse-moi de te le dire, mais Joakim manque de coups de pied au cul ! Comment a-t-il osé, j’hallucine ! ! Te dire ça, à toi ! !
— Il n’a pas tort… Regarde-moi… Je trouve qu’il a raison…
— Excuse d’avance ce que je vais te dire, mais Joakim est un petit con égoïste, prétentieux et profondément imbu de lui-même. Il n’a en rien raison. Il est juste en plein âge bête ! J’attends de le voir à ton âge, on verra s’il en aura accompli autant que toi ! Je vais l’attendre au tournant dans vingt ans, ce petit con ! Putain, si je le coince, il va avoir affaire à tonton Tobias ! ! !
— La vérité sort de la bouche des enfants… s’entête Raphaël avec tristesse en continuant d’observer son plafond. Parfois, il m’arrive de me demander où en seraient les Troublemaker aujourd’hui si…