Un peu plus tard dans la soirée, dès qu’il en a l’opportunité, Jonathan attrape son ancienne amie qui tentait de prendre l’air à l’extérieur.
— Tu as surpris tout le monde tout à l’heure, tu sais ! lui annonce t-il en arrivant vers elle, l’air sérieux et en fronçant légèrement les sourcils.
Erika sursaute de surprise, elle ne s’attendait pas à ce que quelqu’un arrive derrière elle à cet instant. Son visage rougit très vite et elle se dépêche de gronder son interlocuteur, l’air aigri.
— C’est cliché, le coup du mec qui suit la nana à l’extérieur lors d’une soirée !
Jonathan rit suite à cette réplique, puis redevient sérieux.
— Tu ne devrais pas jouer comme ça avec Riley, parce qu’elle ne le prend surement pas a la rigolade, elle.
— Qui te dit que je jouais ? renvoie Erika dans un gloussement amusé et en faisant désormais face à son interlocuteur.
Elle le dévisage de haut en bas, l’air malicieux : serais-tu jaloux par hasard ?
— Hein ? Non, je dis ça pour ton bien, parce que tu n’es pas lesbienne, et…
— Fiche le camp. Arrête de croire que tu me connais ou même que tu sais ce qui est bon pour moi ! OK ?!? Occupe-toi de tes miches.
— Je disais ça pour toi. Parce que les gens vont juger, tout le monde vous a vues tout à l’heure, et dès demain, c’est certain que des ragots commenceront à tourner, et si Riley sait les affronter parce qu’elle assume à 100 % ce qu’elle est, je doute que toi tu puisses accepter ce qu’elle a provoqué.
— Fiche-moi la paix. Jonathan, grince Erika, les yeux humides de rage. Retourne avec Molly et oublie-moi. J’en ai rien à cirer des ragots ! Colportez ce que vous voulez !
Elle termine sa réplique en le poussant violemment en arrière. Furieuse, elle reprend :
— Fichez-moi la paix ! Merde, merde, merde, et re-merde ! Vous ne m’avez pas calculée de la soirée entière et c’est pour venir me dire « prout prout, les bisous entre filles, prout prout » que tu te souviens de mon existence ?! MAIS VA CHIER , JONATHAN ! Est-ce que c’est bien clair ? VA CHIER ! Je ne veux plus te voir ! Je te déteste !
Sur ce dernier grognement empli d’un désespoir bien palpable, elle tourne les talons et retourne à l’intérieur, laissant derrière elle un adolescent sceptique, perplexe, et un peu ahuri aussi. Décidément, il n’y connait vraiment rien aux filles et commence à les croire venues d’une autre planète.