~ 086 ~

Temps de lecture : 4 minutes

 

*

 

En fin de journée, après les cours, Trisha invite sa meilleure amie à passer du temps chez elle.

Confortablement installées sur son lit, elles enchainent les épisodes de Friends sur son laptop.

La rouquine, très heureuse en ce moment, ne peut s’empêcher de transpirer le bonheur par tous les pores, tandis que sa comparse semble morose.

Prise dans le récit de ses aventures merveilleuses avec la transformation de son petit ami, Trisha ne réalise l’état de stress de son interlocutrice que lorsque celle-ci explose :

— La ferme ! lui crie-t-elle en se blottissant sur elle-même.

Énervée, elle ramène ses genoux contre son visage et l’y enfouit. Furieuse, elle grogne, l’air désemparé : 

— Joakim par ci, Joakim par là ! La ferme, avec Joakim ! La ferme ! La ferme !

De nombreuses larmes dévalent soudain le long de ses joues, elle crache :

— J’en ai marre ! N’y a-t-il pas quelque chose que tu ne possèdes pas, sur terre ? HEIN ? ? Au milieu de ta vie parfaite, de ta mère géniale, et maintenant de ton mec idéal ? ? 

La rouquine se fige et s’assombrit à son tour :

— Je… Si ça ne va pas avec Noah, parle-m’en, au lieu de me reproch…

Amy l’interrompt nerveusement en haussant le ton. Elle fond en larmes :

— ARRÊTE AVEC NOAH PAR CI, NOAH PAR LA ! C’est ton bonheur qui m’étouffe, c’est trop injuste que tu aies toujours tout aussi facilement ! Tu claques des doigts et tu obtiens ! J’en ai marre !

Elle hurle ceci avec rage en sautant du lit pour se précipiter vers la sortie de la chambre et quitter cet appartement parfait, habité par tous ces gens aux vies merveilleuses qui, au fond, ne le méritent pas plus qu’elle ! Non !

Trisha la regarde s’éloigner en silence, perplexe, sceptique. Elle cherche les mots justes pour la calmer, en vain. « Quelle mouche l’a donc piqué ? »

 

*

 

Ailleurs, Erika termine son premier cours auprès des Rolling Deep. Elle plane sur un nuage de bonheur, car elle adore tout de cette école ! De son côté professionnel et pointilleux jusqu’à ses élèves studieuses et avenantes ! Depuis quelques minutes, elle papote avec l’une d’entre elles, qui venait engager la conversation, armée de son plus chaleureux sourire.

Phœbe Stanley était la benjamine jusqu’à l’admission de la petite nouvelle et elle apprécie de trouver quelqu’un de son âge pour bavarder !

Ravie de gagner une camarade de plus, la jeune Bauer ne voit pas les minutes défiler entre deux discussions et prend son temps pour se préparer à repartir. Plaisantant sur des anecdotes de lycée, elle en oublie de regarder son téléphone portable, sur lequel les messages de Riley s’agglutinent, car celle-ci tourne en rond chez elle, sans comprendre pourquoi son amie l’ignore…

 

*

 

Le soleil se couche lentement sur Los Angeles et Joyce Davis se précipite chez elle, en larmes, après avoir été libérée près d’une station de métro par ses ravisseurs. 

Terrifiée par sa figure tuméfiée, sa mère lui prend la main pour foncer aussitôt au poste de police le plus proche. Elle veut porter plainte ! « Celui qui a osé toucher à sa princesse ne s’en sortira pas aussi facilement ! » rage-t-elle devant les agents qui écoutent sagement la déposition de sa progéniture.

Celle-ci tente de décrire au mieux l’agression qu’elle a subie. Elle arrive à dresser les portraits-robots de ses assaillants en s’aidant du souvenir de leurs visages, qu’elle avait pu observer dans leur intégralité alors qu’elle se trouvait dans la voiture avec eux. Des immigrés. Assurément mexicains, annonce-t-elle avec certitude. Leurs accents lui apparaissaient très prononcés. L’inspecteur assis en face d’elle la remercie pour tous ces détails et les envoie immédiatement à ses collègues pour qu’ils attribuent des identités à ces visages. Pendant ce temps, de nouvelles questions lui sont posées et elle y répond avec une diligence et une exactitude remarquables. « Elle se souvient de beaucoup de choses ! », affirme-t-elle, précisant avoir été séquestrée à proximité d’un aéroport. « Elle pouvait entendre les avions décoller de la cachette où on la retenait ! » L’endroit ressemblait à un hangar pour ces engins et on l’a attachée près d’un monomoteur. Elle a mémorisé son numéro d’immatriculation et peut le réciter à haute voix ! Sans la moindre hésitation, elle continue de tout leur expliquer, animée par un palpable désir de vengeance.

Vingt minutes plus tard, une voiture de police est immédiatement envoyée sur les lieux de l’agression indiqués ; l’un des entrepôts de l’aéroport de Los Angeles.

L'Améthyste

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