~ 052 ~

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Une fois arrivée à destination, Trisha bondit hors du véhicule inconfortable et détesté, sans demander son reste. Elle se force malgrè tout à sourire à celui qui l’a ramenée ici :

— Bon eh bien, merci pour le retour, ainsi que la soirée… souffle-t-elle de mauvaise humeur.

— Il y a un problème ? la questionne Joakim d’un air perplexe.

— Euh… Non, pourquoi ? 

— Cool, alors, dans ce cas, je te dis à lundi. Salut !

— Ouais, c’est ça, à lundi ! maugrée Trisha alors qu’il se prépare à repartir.

Elle n’en revient pas qu’il ne réalise pas sa colère. Agacée, elle reprend alors, dans un grommellement teinté d’une palpable déception :

— Oui, en effet, il y a un problème !

— D’accord, et lequel donc ?

— Qu’est-ce qu’on est, tous les deux ?

— À ton avis ? lui renvoie-t-il avec un sourire en coin.

Il sort la béquille de sa moto pour ramener ses deux jambes du côté de son interlocutrice afin de lui attraper le bras pour la coller contre lui :

— Tu n’en as pas une petite idée ? lui souffle avec désir tout en glissant sa main droite sous sa robe jusqu’à sa culotte.

— Est-ce qu’on est ensemble ?

— Ça m’en a tout l’air, non ?

— Je ne suis pas un plan cul, alors ?

— Euh… non.

— Dans ce cas, et sachant qu’on est dimanche, pourquoi est-ce que tu me raccompagnes comme un paria en me lâchant un ridicule « à lundi » ? boude-t-elle en lui déposant un doux baiser sur les lèvres.

— Parce que j’ai des choses à faire là, maintenant, et je te l’ai dit.

— À croire que tu es ministre de l’Intérieur… râle-t-elle avec ironie. Bref, tu m’appelles aujourd’hui, au moins ? Et puis retire ta main, il y a des gens qui passent !

— J’ai pas ton numéro, lui soupire-t-il en obéissant.

Il extrait son portable de sa poche et le lui tend :

— Vas-y, entre-le.

— Ça roule, s’exclame la jeune fille avec entrain.

Ce petit geste qui sonne très « couple » à ses yeux lui procure une joie infinie. Ravie, elle reprend très vite :

— Nom du contact : Call me ! Comme ça, tu ne pourras pas m’oublier !

— Mais j’en avais pas l’intention. Et sur ce, je dois vraiment te laisser. Alors, rentre bien, et à demain.

— D’accord, j’attends ton coup de fil !

— Mais oui, ne t’inquiète pas.

Cette promesse, accompagnée d’un sourire qui semblait pourtant très affectueux, ne sera que la première d’une longue série que Joakim Bauer trahira…

« L’amour est suivi des plus cruelles incertitudes : on doute toujours si l’on est aimé comme l’on aime. » [Chateaubriand]

L'Améthyste