~ 043 ~

Temps de lecture : 3 minutes

Elle revient pourtant vers son frère une demi-heure plus tard. Penaude, elle pénètre à contrecœur dans sa chambre après avoir toqué doucement. Ses mains tiennent nerveusement un papier, qu’elle lui présente, en détournant le regard pour ne pas croiser le sien. Elle le déteste toujours, hein !

— Est-ce que tu peux signer ça ? lui demande-t-elle avec angoisse et rancœur.

— C’est quoi ?

— L’autorisation parentale pour faire partie des cheerleaders. Et comme papa et maman ne sont pas là… Tu dois signer.

— Pose, je m’en occuperai après, répond Joakim avec indifférence.

— C’est juste une signature, tu peux pas le faire maintenant ?

— Non.

—  OK, bref merci quand même, râle Erika en se mordant la lèvre inférieure.

Elle reste persuadée qu’il veut la faire attendre pour l’ennuyer et se venger. « pfft, quel con », pense-t-elle en lui déposant sa feuille sur son bureau, avant de retourner dans sa chambre aussi vite que le vent.

« Quelle bonne blague, » songe Joakim avec dégoût, une fois seul. Voilà que sa cadette souhaite devenir pom-pom girl pour encourager l’équipe de Joey Sanders…

 

 Il en rit aux éclats, de cette ironie, mais il se pressera, dès le lendemain matin, de trouver l’entraineur des cheerleaders de son lycée pour lui expliquer l’incapacité de sa petite sœur adorée de faire partie de ces jeunes sportives si gracieuses et énergiques. « La pauvre Erika souffre en effet d’une certaine infirmité au genou droit qui ne lui permet pas de sauts trop vifs… Sa discipline principale, la danse, passe à peine… »

 

— T’es vraiment un connaaaaaaard ! crie la concernée dès qu’elle le retrouve chez eux en fin de journée.

Elle le maudit pour cette ignoble et fausse information qui l’empêchera surement de postuler de nouveau, même lorsque ses parents seront de retour pour signer son inscription.

— C’est la vie, lui apprend froidement son frère dans un haussement d’épaules.

— J’men fou, je vais tout dire à papa et maman et ils iront contredire tes conneries devant la prof ! Tu vas pas t’en tirer comme ça !

— Ferme-la.

— Je te déteeeeeeste ! Je te hais ! T’es un pourri ! hurle l’adolescente avec rage et détresse.

Une colère noire la submerge alors qu’elle monte quatre à quatre les escaliers pour courir s’enfermer dans sa chambre.

— Je ne t’ai jamais demandé de m’aimer, mais de filer droit… soupire Joakim en attrapant une bière dans le frigo.

Il appelle ensuite Alarich pour qu’ils mangent ensemble.

Leur aide-ménagère leur a préparé des spaghettis bolognaise, aujourd’hui ! Ils vont se régaler !

L'Améthyste